2017
Studio : Nippon Ichi Software
Editeur : NIS America
Genre : Mourir en explorant, c’est la routine
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, PS Vita, PC
Synopsis : C’est après un festival de feux d’artifice dans les montagnes que Yui et Haru se perdent de vue sur le chemin de retour. Séparées, elles vont devoir rassembler tout leur courage pour retrouver leur traces dans les rues sinistres du petit village, sans aucun habitant… vivant.
Nippon Ichi Software avait livré exclusivement sur PS Vita le fort sympathique Yomawari Night Alone en 2016. Un petit jeu d’horreur où le joueur prenait le contrôle d’une frêle jeune femme explorant les rues sinistres de sa ville peuplées de monstres et autres fantômes. Une réussite, à l’aspect plutôt Kawaii quand on ne regarde que les apparences, mais finalement plutôt stressante, prenante, au design sonore aussi silencieux qu’étouffant (pas de musiques, juste le bruit de la nuit, le bruit du silence). Octobre 2017, à peine trois mois après sa sortie au Japon, voilà que la suite, intitulée Yomawari Midnight Shadows, débarque, cette fois-ci sur PS Vita toujours mais également sur Playstation 4, et, exclusivité hors Japon, sur PC également. Qu’est ce que le studio va pouvoir rajouter à sa formule pour nous amener dans un nouveau cauchemar, pour nous amener dans une nouvelle nuit qui ne semble jamais se terminée et où chaque ruelle veut notre peau ? Et bien dans les faits, pas grand-chose. Mais ce que Yomawari Midnight Shadows propose, il le fait bien, très bien même. On s’en rend compte dés l’introduction, de jour, dans la forêt, où l’on apprend dans la joie et la bonne humeur les contrôles très simples du jeu (marcher, courir, marcher doucement, se cacher, utiliser un objet, ramasser un objet). On se dit que le jeu est mignon, Kawaii, simple. Puis notre personnage apprend à pousser les objets, monte sur une caisse, et… se pend. Ouais, cash, comme ça. Bienvenue dans Yomawari Midnight Shadows.
Vraie fausse suite du premier opus, ce Midnight Shadows est dans les faits plus une continuité. On y découvre donc deux nouveaux personnages, Haru et Yui, séparées après quelques minutes de jeu, et qui vont tout faire pour se retrouver au fur et à mesure des dix chapitres que compte l’aventure. Enfin, disons que l’on jouera beaucoup plus souvent Yui, mais que les personnages se jouent à tour de rôle, et que le fait de doubler le nombre de personnages n’ajoute au final pas grand-chose au titre. D’ailleurs, on pourrait presque dire que c’est là un des défauts du titre, celui de nous faire croire que beaucoup de choses changent en apparence, alors que cela n’amène rien de plus dans le fond. Deux personnages au lieu d’un, mais rien de nouveau à ce niveau en terme de gameplay, une nouvelle ville et une map bien plus grande, mais rien de bien neuf à ce niveau là non plus. Sauf que manette en main, la magie opère de nouveau (oui manette, j’aurais fais le jeu sur Playstation 4). Midnight Shadows nous propose d’explorer un petit village, ces très nombreuses ruelles plus lors des différents chapitres quelques lieux intérieurs (une librairie, une maison réputée hantée), avec un boss à la clé.
On reviendra même par la suite dans le village du premier jeu, croisant à plusieurs reprises l’héroïne de la dite aventure, et revoyant quelques lieux (l’usine), mais la sensation de répétitivité n’est pas présente. Le manque de surprises oui, puisqu’il y a beaucoup d’ennemis en commun, mais le jeu se fait prenant malgré tout, et on ne lâche pas. L’aventure prend alors des relents de jeu d’exploration pur et dur. On avance, lampe torche dans les mains, on explore chaque ruelle, on forme petit à petit la carte, on se cache dans des buissons ou derrière des pancartes dés qu’un danger se fait trop… dangereux, et on meurt. Souvent. Beaucoup. C’est simple, à certains moments, le jeu prend des allures de die & retry. On avance, on rencontre un fantôme que l’on ne connait pas, on se fait avoir, et on revient tenter notre chance pour passer. Car les ennemis sont très nombreux, très variés. Certains seront attirés par la lumière de notre lampe, d’autres justement s’arrêteront une fois éclairés, voir disparaîtront. Certains nous courront après à une vitesse folle amenant une mort presque certaine si repéré, d’autres seront invisibles, ou courent dans certaines ruelles, débarquant sans prévenir derrière nous. Les pièges sont nombreux, et vous allez mourir, c’est certains. Et pourtant, Yomawari Midnight Shadows, malgré quelques moments frustrants, n’est pas si punitif que ça. Mourrez, et le segment de carte que vous avez exploré sera conservé, et les objets récupérés resteront dans votre inventaire. De quoi rager donc par moment, mais sans être trop frustré.
Reste un moment dans la librairie qui m’aura fait crier plus d’une fois face à ces ennemis partout qui nous courent après. Malgré cela, le titre est relativement bien pensé, les cachettes son souvent présentes pour nous éviter un faux pas, notre barre d’endurance pour courir est assez grande (même si grandement diminuée lorsqu’un ennemi est à côté), et nous avons la possibilité d’attirer des ennemis en lançant des cailloux, des pièces (qui servent aussi à sauvegarder, attention), ou même en ralentissant les ennemis en lançant du sel au sol. Les possibilités sont nombreuses, mais ne rendent pas le jeu trop facile pour autant. Car Yomawari Midnight Shadows est un survival horror, et en ce sens, il parvient à faire stresser. Quelques jumpscares sont placés au bon moment, l’ambiance est souvent lourde, et l’absence totale de musique fait place à un design sonore absolument magique, entre les bruits de grillons, de poteaux électriques défaillants, des monstres qui sont un peu partout. Ou parfois, juste de nos bruits de pas venant briser le silence, et de notre rythme cardiaque qui s’emballe, signalant un danger proche, voir une mort proche. Le jeu fait fort au niveau de son design sonore, tout comme de son design visuel, en incluant dans ce dernier point non seulement le graphisme, mais également le level design, souvent en ligne droite (excepté dans les rues), mais fort plaisant à explorer.
Oui, malgré un manque de surprises pour qui a touché au premier jeu, ce second opus n’a pas à rougir et fait extrêmement bien les choses, nous offrant une nouvelle aventure malgré tout plus vaste (plus grande carte, deux villes), en nous permettant d’aller plus souvent en intérieur, et même parfois d’explorer les souterrains. Mieux, le jeu nous propose une histoire qui se dévoile petit à petit et qui reste en tout point intéressante, une merveilleuse histoire d’amitié Certes, certains moments peuvent frustrer, certains boss reviennent souvent et semblent parfois même un peu trop simples dés lors que l’on a capté la technique, mais l’expérience fait plaisir, durant ses quelques heures sombres (entre 8 et 10 heures). Surtout que pour les collectionneurs, un nombre incalculable d’objets donnant un peu plus de vraisemblance et de profondeur à l’univers sont disséminés un peu partout, dans les villes et dans les bâtisses, et que le jeu nous offre également quelques petites quêtes annexes (un fantôme à trouver 4 fois, quelques fantômes à faire disparaître à coup de sel). Fort sympathiques, et venant améliorer la durée de vie, pour peu que, comme moi, vous n’avez pas envie de quitter trop rapidement l’ambiance étouffante du soft de Nippon Ichi Software.
Les plus
Une ambiance visuelle et sonore à tomber
Du Die & Retry, mais pas si punitif
Une ambiance parfois flippante
Simple dans son gameplay mais efficace
L’histoire sympathique
Les moins
Petit manque de surprises
Quelques moments malgré tout frustrants
En bref : Yomawari Midnight Shadows est la digne suite du premier jeu exclusif à la Vita. Certes dans le fond, il ne propose pas beaucoup d’ajouts, mais finalement, l’aventure se fait tout aussi passionnante, prenante, stressante et parfois frustrante.