Titre original : The Burning
1981 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h31
Réalisation : Tony Maylam
Musique : Rick Wakeman
Scénario : Peter Lawrence, Bob et Harvey Weinstein
Avec Brian Matthews, Leah Ayres, Brian Backer, Larry Joshua, Jason Alexander, Ned Eisenberg, Holly Hunter et Shelley Bruce
Synopsis : Des adolescents en camp de vacances décident de faire une farce au moniteur Crospy qui n’est pas particulièrement sympa avec eux. La farce tourne au drame quand le crâne enflammé qu’ils mettent dans la chambre de Crospy provoque un incendie et que celui-ci se transforme en torche humaine avant de se précipiter dans un lac. Crospy a survécu à ses blessures mais il est totalement brûlé sur tout le corps. 5 ans plus tard, il sort de l’hôpital. Sa soif de vengeance est totale. Il retourne sur les lieux du drame où un nouveau camp de vacances a ouvert ses portes.
The Burning, renommé Carnage lors de sa sortie française, est un des slashers emblématiques des années 80. D’ailleurs, il suffit de jeter un œil à l’équipe du film pour être déjà intrigué et vouloir se lancer dans la vision du dit métrage. Si le poste de réalisateur arrive entre les mains de Tony Maylam, peu connu du grand public et qui n’avait jusqu’alors quasiment que réalisé des documentaires, il faut tout de même souligné que 11 ans plus tard, on lui devra Split Second (Killer Instinct en France), film mixant le thriller, la SF et l’horreur avec ce bon vieux Rutger Hauer. Par contre, aux autres postes, ça se dispute et ça intrigue forcément. Si parler aujourd’hui de Harvey Weinstein est presque tabou (et de toute façon, je ne l’ai jamais aimé, sa réputation le précédait), il faut signaler que lui et son frère Bob ont commencés avec The Burning, en le produisant bien entendu, mais également en l’écrivant. Pour la musique, l’équipe a été chercher Rick Wakeman (le groupe Yes), Harvey Harrison s’occupe de la photographie (il sera directeur de la photo ou caméraman dans les secondes équipes d’un paquet de blockbusters, de Goldeneye à La Momie en passant par Troy ou The Expendables 2), un tout jeune Jack Sholder pas encore réalisateur s’occupe du montage, tandis que le grand Tom Savini est bien entendu aux effets spéciaux. Alors vous salivez ? Par contre, devant la caméra, ça ne se bouscule pas, mais notons malgré tout la toute première apparition au cinéma de Holly Hunter (Copycat, Thirteen, Crash). Bon, avoir une équipe solide, c’est bien, mais en soit que vaut The Burning ? Sorti en 1981, The Burning surfe clairement sur la vague des slashers, et surtout sur la vague des Vendredi 13 dont le second opus sorti cette année là. Point d’originalité ici, il faut donc accepter dés le départ de se taper tous les clichés du genre en plein essor.
Le camp de vacances, les jeunes, le tueur qui rôde aux alentours et qui va décimer une partie du casting par vengeance, les moniteurs pas franchement utiles, et bien entendu, les meurtres sacrément gore comme Vendredi 13 l’a instauré l’année précédente. Ce n’est clairement pas dans son histoire, son déroulement ou même ses personnages qu’il faudrait chercher un quelconque intérêt à The Burning, même si en soit, malgré une première partie vraiment très calme, ça se suit sans ennuie et surtout sans déplaisir. Il faut dire que l’ensemble est plutôt bien foutu malgré un budget que l’on sent hyper serré. La mise en scène est fluide sans être pour autant renversante, les acteurs font le job sans pour autant mériter un oscar loin de là… En fait, c’est du pur slasher de bout en bout, mais du slasher fait avec amour, ou du moins, avec beaucoup de professionnalisme. Surfant sur la vague certes, mais le faisait bien. Mais comme souvent, c’est véritablement lors des meurtres que The Burning parvient à trouver son public, et à captiver. Il faut dire que malgré des meurtres arrivant tardivement (un bon 50 minutes au final, malgré la présence en vue subjective du tueur avant), The Burning se lâche alors totalement dans la violence. C’est très sanglant mais sans être excessivement gore, c’est très violent alors que souvent c’est plutôt bref (ce qui au demeurant augmente l’impact des meurtres), et c’est sacrément bien foutu. Une scène notamment aura marqué les esprits, sur le lac, avec tous ces jeunes sur un radeau, et notre tueur jouant de son arme de prédilection pour se faire plaisir.
Tom Savini est au top de sa forme et livre des effets spéciaux franchement impressionnants, autant pour les meurtres que pour, au final, le look du tueur, bien qu’un peu grotesque lorsque révélé dans sa totalité pour le final (Tom Savini aurait manqué de temps pour faire ce qu’il voulait exactement). Dans la forme donc, The Burning est une réussite, et dans un genre qui n’a jamais su se renouveler, il parvient même à se hisser au niveau des quelques réussites, sans pour autant devenir le grand film culte que beaucoup semblent lui trouver. Car s’il n’y a rien à redire sur la forme (mise en scène fluide, effets spéciaux convaincants, montage affuté), dans le fond, The Burning joue la sécurité et ne semble à aucun moment vouloir prendre de risques. Du coup, même s’il n’est jamais ennuyeux, sa première partie peut paraître un peu longue. Surtout que l’on sait clairement avec le film dans quoi nous mettons les pieds, et aurions donc aimés, malgré toute la générosité du film, une générosité encore plus grande au niveau du rythme général. Espacer un peu plus les meurtres aurait par exemple pu être une excellente idée. Surtout que l’ensemble nous amène (un peu trop doucement) à un final fort réussi, et avec quelques bonnes idées esthétiquement.
Les plus
Un slasher très sympa
Des meurtres violents signés Tom Savini
Montage et mise en scène soignées
Les moins
Un peu longuet à démarrer
Dans le fond, un slasher très classique
En bref : Carnage (The Burning) est un bon slasher. Il respecte le genre, livre des meurtres très violents et est soigné à tous les niveaux. Un peu plus de rythme et il aurait pu être encore meilleur.