Titre original : Star Trek VI: the Undiscovered Country
1991 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h50
Réalisation : Nicholas Meyer
Musique : Cliff Eidelman
Scénario : Nicholas Meyer et Denny Martin Finn
Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Nichelle Nicols, George Takei, Kim Cattrall, Christopher Plummer et David Warner
Synopsis : Praxis, une lune minière klingonne et centre stratégique, explose, mettant à mal les fondations de l’empire klingon. Le chancelier du Haut Conseil klingon, Gorkon, choisit de normaliser les relations avec la Fédération des planètes unies et de mettre fin à une guerre de soixante-dix ans. M. Spock, le capitaine Kirk et l’équipage de l’USS Enterprise partent escorter le vaisseau de Gorkon jusqu’au centre de conférence où il doit signer l’accord de paix. Au moment même de leur rencontre, et juste après un repas mémorable et difficile partagé par les deux délégations sur l’Enterprise, des torpilles apparemment tirées du vaisseau de Kirk touchent le Kronos, le vaisseau amiral klingon et le chancelier est abattu. Chang, le général klingon, accuse Kirk, qu’il fait envoyer en compagnie du docteur McCoy sur la prison de glace Rura Penthe. Spock ne dispose que de quelques jours pour sauver son ami et maintenir la paix menacée par une conspiration « anti-pacifiste ».
En 1989, même si Star Trek 5 a récolté près de 70 millions dans le monde pour un budget d’un peu moins de 28 millions, le film est jugé comme un échec pour la Paramount. Il faut dire que les critiques détestent le film (à une ou deux critiques près) et que les fans considèrent cet opus comme un des pires. Mais 1991 signe les 25 ans de la saga, et il est donc décidé de faire un sixième film, un film venant clore l’aventure pour l’ancien équipage de l’Enterprise. Les idées fusent et sont souvent refusées. Le producteur Harve Bennett souhaite faire une préquelle se déroulant à l’académie, mais à la fois la Paramount, le créateur de Star Trek Gene Roddenberry et les fans se plaignent. Le projet ne se fait pas et Harve Bennett est viré du projet. Walter Koenig a une idée aussi, qui ne se fera pas, tandis que l’on demande à Leonard Nimoy d’imaginer une histoire incluant les personnages de la nouvelle série Star Trek La Nouvelle Génération. Le projet est également refusé, et la production va rechercher Nicholas Meyer, réalisateur de Star Trek 2, soit l’épisode le plus aimé des fans. Et pour seulement 27 millions, lui et le scénariste Denny Marty Flinn créés une histoire formant un gros parallèle avec l’actualité politique du moment (la chute du mur de Berlin, du communisme, le climat politique de l’époque). Le projet est validé après de multiples réécritures et quelques concessions, et le film arrive sur les écrans en Décembre 1991. Le film est un succès, obtenant un bon score au box office, un des meilleurs weekend d’ouverture pour la saga, et de bons avis de la part des critiques, en plus d’un très bon accueil de la part des fans. Et à la vision d film, c’est simple, Star Trek 6 est probablement l’un des meilleurs de la saga. Il est même plutôt étonnant de noter que quand Star Wars se lance dans la politique, j’ai envie de me crever les yeux et les oreilles, alors que quand Star Trek fait de la politique, je trouve cela passionnant et pertinent.
Dans ce sixième opus donc, nommé Terre Inconnue, Spock envoie l’Enterprise et son équipage, pour beaucoup à trois mois de la retraite, pour une mission d’escorte d’un général Klingon alors que la paix se profile pour une fois à l’horizon. Mais malheureusement pour le capitaine Kirk et son équipage, ils tombent dans une piège, et alors que le général (joué par David Warner, qui avait déjà un autre petit rôle dans le volet précédent) est assassiné, Kirk et le docteur McCoy sont capturés et accusés du meurtre. Et après trois opus allant du moyen au mauvais, Star Trek trouve dans ce nouvel opus un équilibre salvateur et surtout inattendu, un mix parfait entre ses thématiques qui semblent d’ailleurs plus poussées qu’auparavant, son humour, mais également son suspense et quelques séquences spectaculaires que les avancées technologiques permettent doucement, même si la Paramount n’offre toujours pas un budget allant avec les ambitions du projet. Si d’ailleurs la formule Star Trek contient toujours dans ce film les éléments habituels, ils semblent bien mieux dosés. L’humour est totalement en arrière plan, et le fond se fait plus sombre, plus intelligent également (pas de baleine à sauver comme dans le 4). Dès le début, avec Kirk qui se retrouve à sympathiser avec les Klingons lors d’un repas lourds de silences, de sous entendus et de malaise, la sauce prend immédiatement. Surtout qu’outre le casting original, dont le vieillissement, totalement justifié par l’intrigue passe à merveille, on retrouve des seconds rôles forts sympathiques. Outre David Warner en général Klingon, on trouve en Vulcain la charmante Kim Cattrall (Les Aventures de Jack Burton, Sex & the City) mais également Christopher Plummer en méchant du film. Du très bon boulot donc, avant que le film, passé quelques séquences spectaculaires (malgré quelques effets discutables), ne prenne un tournant plus politique (manipulation, tribunal, prison) mais tout en parvenant à garder un côté passionnant et un suspense bien foutu.
Ce sixième opus, même si les fans de la première heure pourront sans doute lui reprocher son ton plus grave et donc moins léger, représente tout ce qu’un Star Trek devrait être. Ni plus, ni moins. Nicholas Meyer livre une mise en scène appliquée, le rythme du film ne faiblit jamais sans pour autant délaisser le fond au profit de la forme, et l’intrigue en elle-même propose quelques réflexions vis-à-vis du racisme, de la coexistence de différentes nations malgré de gros différents par le passé et malgré la guerre. Et malgré tout cela, le film n’oublie pas pour autant de nous faire voyager, en nous présentant diverses espèces, diverses planètes, en nous offrant de l’aventure surtout. En découpant son intrigue en deux gros arcs, avec Kirk et McCoy en prison et avec Spock sur l’Enterprise essayant de trouver le fin mot de l’histoire, le film gagne en plus en rythme, ne faiblissant pas, et la connaissance des événements des précédents films (notamment du troisième) donne encore un peu plus de profondeur à l’histoire et à ses divers enjeux. Pour un au revoir de l’équipe originale (même si Shatner et deux autres personnages reviendront rapidement dans le suivant), Star Trek 6 achève la première partie de la saga cinématographique en beauté. Certes dans le fond, ce n’est toujours pas parfait, avec une résolution certes un brin trop rapide sans doute, quelques effets spéciaux discutables même si dans l’ensemble le film tient très bien la route. Mais si on adhère à l’univers, cet opus est une pépite. Nous pouvons donc quitter l’équipage la tête haute, dire adieu à Kirk et Spock pour découvrir Picard et Data.
Les plus
Un scénario et des réflexions intéressantes
Rythmé, et avec un bon suspense
Visuellement, un film très propre
Un des meilleurs de la saga tout simplement
Les moins
Quelques petites facilités
En bref : Terre Inconnue est un très bon au revoir à l’équipage de l’USS Enterprise. Avec un scénario malin et un suspense bel et bien présent, sans pour autant délaisser les personnages ou le grand spectacle, le métrage parvient à être un des meilleurs.
Nicholas Meyer n’est donc pas le tâcheron que j’imaginais. Je viens seulement de l’associer à ce très bon téléfilm post nuke et anxiogène des années 80 : le jour d’après (rien à voir avec la cata climatique emmerichienne). Intéressant du coup, surtout que le bonhomme prend aussi le scénario en charge. Ton article ne dit pas si Frédéric Lopez joue un Klingon dans le film.
De Meyer, je n’ai vu que ses deux participations à Star Trek, et je dois avouer qu’il prouve, souvent sous grandes contraintes (des studios, exécutifs et des acteurs), qu’il sait gérer tout ça. Un téléfilm que je n’ai pas vu tiens. Je ne suis pas très fan du post nuke, mais je suis curieux de voir ce qu’il peut me faire.
Haha, tu sais que j’ai du aller sur google pour voir de quoi il s’agissait 😉
Ravi d’avoir doublement enrichi ta culture télévisuelle (tu verras, Lopez c’est toujours bon à connaître en société). 😉
« The day after » est un de ces films qui ont garni abondamment les bacs des solderies et bradeurs du net, et qui reprend peu ou prou le principe développé par le britannique Peter Watkins dans « La Bombe ». Il raconte l’éventualité d’une tension Est-Ouest qui dégénère, le recours l’arme nucléaire et ses effets directs sur la population scénarisé sous la forme d’un film catastrophe. Ce n’est pas Mad Max, attention, c’est un peu plus glauque et surtout bien plus anxiogène, surtout pour l’époque où la menace d’un Armageddon nucléaire était dans l’air (Reagan à la Maison Blanche, Sting qui chantait « Russians », que de souvenirs…). En retrouvant la fiche du film, j’ai vu que Jason Robards y tient le premier rôle, élément que je n’avais pas retenu du tout à lorsque je l’ai vu. A la même époque, je me souviens avoir été fortement marqué également par le film d’animation « When the Wind blows », adapté d’un album de l’auteur du « bonhomme de neige », et qui montrait cet apocalypse vu par un couple de retraités anglais (je me souviens bien de la musique de Bowie dans le film). C’était tellement poignant que je n’ai ressenti à nouveau cette émotion devant un film d’animation que bien plus tard en voyant « le tombeau des lucioles ».
Et bien je prends carrément note et vais tenter de me trouver ça vite. Si c’est souvent bradé un peu partout, ça devrait pas être un souci, tant que je trouve pas ça dans une VF immonde, ça m’ira.
La VO n’est pas garantie hélas, c’est le risque.
Donc faudra passer par un zone 1 quitte à mettre quelques euros de plus, les VF je ne peux vraiment plus, même si j’ai pas le choix.