Titre original : Offspring
2009 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h19
Réalisation : Andrew van den Houten
Musique : Ryan Shore
Scénario : Jack Ketchum
Synopsis : Les survivants d’une tribu cannibale capturent les locaux afin de survivre.
Si pas mal de films adaptés de l’œuvre de Jack Ketchum ont fait polémiques et ont donc eu droit à pas mal de visibilité, comme the Woman de Lucky McKee, ou encore The Girl Next Door de Gregory Wilson, Offspring lui est très souvent resté dans l’ombre. Ce qui est ironique vu que le film The Woman est une suite à ce Offspring. La même équipe que d’habitude est d’ailleurs aux commandes, avec Andrew van den Houten à la production, Ryan Shore à la musique, Jack Ketchum lui-même au scénario qui adapte donc son propre roman. Pollyanna McIntosh joue déjà le rôle de la femme cannibale qu’elle reprendra donc deux ans plus tard. À la mise en scène par contre, c’est le producteur habituel qui s’y colle, Andrew van den Houten, et c’est bien là le premier problème de ce Offspring. La mise en scène n’est clairement pas bonne, on oscille entre le bon voir très bon à quelques rares moments avec des moments ratés, ou pire, ridicules. Difficile donc de rentrer totalement dans cette histoire de meute de cannibales allant du Canada au Nord des Etats Unis tant le film souffle le chaud et le froid en permanence. Surtout que la patte habituelle de Ketchum, à savoir le démontage en règle des valeurs de la classe moyenne Américaine semble plutôt absent, et surtout très maladroit quand le scénario tente quelque chose, donnant une impression étrange, comme si certains éléments arrivaient dans l’intrigue un peu n’importe comment. Offspring donc dans les faits est un petit film d’horreur d’ailleurs semblant bien souvent fauché qui nous raconte le périple d’une meute de cannibales qui vont s’en prendre à une famille en particulier.
Une autre famille fait office d’entrée, que l’on appellera aussi la scène d’ouverture, histoire de bien nous mettre dans le bain. Et quelques personnages rejoignent l’aventure histoire de donner un peu d’épaisseur à cette histoire en réalité toute simple, avec notamment un vieux flic joué par Art Hindle (également producteur associé), que les connaisseurs reconnaissent surtout pour sa participation à Chromosome 3 de David Cronenberg, et un mari plutôt énervé en route vers les lieux et prenant une auto stoppeuse en route. Ce qui est d’ailleurs le premier gros défaut du film, tant le mari et l’auto stoppeuse ne semblent être là, balancés dans l’intrigue en cours de route, que pour se permettre de critiquer un peu la gente masculine avec ce mari enfoiré, et augmenter le bodycount avec cette femme. Tout en ralentissant également un poil le rythme général de l’aventure du coup. Et puisque l’on parle de tout ce qui ne va pas dans Offspring, il est temps d’aborder les deux gros problèmes, qui se complètent, à savoir la mise en scène et la direction d’acteur. Que ce soit les pauvres humains jouant les victimes, ou bien la famille de cannibales, ça ne joue vraiment pas très bien. Seuls les deux acteurs les plus connus, à savoir donc Art Hindle et Pollyanna McIntosh livrent de bonnes prestations (surtout la demoiselle). Pour les autres, cela va du ridicule au moyen. Alors quand en plus, on leur demande de jouer les cannibales un brin sauvages et que la mise en scène met en avant pile ce qu’il faudrait éviter de montrer, on se retrouve avec un casting de seconde voir troisième zone qui continue d’appuyer le côté fauché du métrage.
L’apparition des cannibales part exemple au sein de la famille principale du titre fera plus rire que peur, notamment avec le petit enfant cannibale et son rire face caméra peu crédible. Même en dehors de ça, la mise en scène ne fait rien en général pour livrer des moments marquants. Et quand ça coince à ce niveau là, ben ça coince en général tout le long du film. Malgré tout, tout n’est pas à jeter dans Offspring, et c’est ce qui rend le résultat final vraiment bancal et surtout dommage. Le casting n’est pas très bon mais Pollyanna McIntosh est clairement déjà habitée par le rôle qu’elle reprendra deux ans plus tard. La mise en scène n’est pas très bonne également, mais de temps en temps, quelques scènes parviennent à sortir du lot, notamment grâce au design sonore et à l’ambiance crée par Ryan Shore, qui faisait d’ailleurs déjà des miracles en nappes d’ambiance sur The Girl Next Door. Par contre, bon point, si le maquillage et les cannibales avec leur perruque toute pourrie ne sont pas bien crédibles, les effets spéciaux sont pour la plupart très bien foutus. Alors quand ça commence dés la scène d’ouverture avec une famille démembrée, il y a de quoi faire. De plus, outre quelques scènes efficaces (notamment sur la fin) et de bons effets, on pourra souligner que le film ne dure que 1h19, à la fois une qualité vu justement la qualité de l’œuvre, et un défaut, car les scènes s’enchaînent parfois de manière bizarre et on a l’impression qu’il manque des éléments. Ce qui est d’ailleurs en parti confirmé puisque lors de son tour des festivals avant sa sortie, le métrage durait 1h40.
Les plus
Pollyanna McIntosh qui sort du lot
Les effets spéciaux
Quelques scènes convaincantes
Les moins
La mise en scène pas extra
La plupart des acteurs
Des moments ridicules
Un montage parfois étrange
En bref : Offspring est une curiosité pour les fans de Jack Ketchum, et pour ceux qui veulent voir la préquelle de The Woman. Mais c’est aussi la preuve qu’avoir un bon réalisateur, en général, ça aide beaucoup.
Heureusement Lucky est venu ! 😉
J’ai été très frappé par The Woman, et donc intrigué par cette prequelle que je n’ai finalement jamais eu l’occasion de voir. Je constate que rien ne presse.
Tout cela me fait penser qu’il a fait un nouveau film le Lucky, et que ça a fait le tour des festivals, j’ose espérer une sortie fort bientôt ^^
The Woman a frappé tout le monde, même ceux qui ont détesté au final haha ! Après, pour cette préquelle, peut-être que la vision originale, de 1h40 et non 1h19 change des choses et rend le tout un peu meilleur, mais impossible de trouver cette version.
Je mets en chasse de ce nouveau McKee!
Je te laisse la piste du Offspring uncut 😉
D’ailleurs apparemment son pote Chris Sivertson (The Lost) a aussi fait un nouveau film en 2019! Ça annonce du bon mais ca falloir chercher bien (ou être hyper patient pour des sorties DTV chez nous dans un ou deux ans…)
D’Andrew van den Houten, je n’ai vu que l’oubliable Headspace (2005)… Je suis quand même curieux de découvrir les origines de cette femme si particulière. Je me demande ce que donne la suite du Lucky McKee, Darlin’, le troisième opus mis en scène par « the woman » en personne : Pollyanna McIntosh (très bien aussi dans The Walking Dead).
Ah ça y est il est sorti le troisième opus ? J’en avais entendu parler il y a un bail mais j’avoue avoir perdu de vu tout ça. Mais si c’est sorti au moins aux States, je vais me mettre de ce pas en quête du saint Blu-Ray pour me dire que j’aurais vu la trilogie. Entre ça, le nouveau McKee qui a fait le tour des festivals, le nouveau film de son pote Chris Sivertson (The Lost), on va avoir de quoi faire en cinéma de genre alternatif prochainement. Et tant mieux !
Pour ce Offspring, possible que comme moi, tu sois clément sur certains éléments, car tout n’est pas à jeter. Mais quand tu vois The Woman qui en est une suite, il y a un fossé entre les deux films. En écriture, thématiques, mais aussi en regard de metteur en scène.