KINGSGLAIVE : FINAL FANTASY XV de Nozue Takeshi (2016)

KINGSGLAIVE : FINAL FANTASY XV

Titre original : Kingsglaive Final Fantasy XV
2016 – Japon
Genre : Aventures CGI
Durée : 1h50
Réalisation : Nozue Takeshi
Musique : John Graham et Shimomura Yoko
Scénario : Hasegawa Takashi
Avec les voix de Aaron Paul, Lena Headey, Sean Bean, David Gant, Darin De Paul, Trevor Devall et Adrian Bouchet

Synopsis : Ces dernières années, Niflheim, un empire militaire et techniquement avancé, a conquis les autres nations et est actuellement en guerre contre Lucis. Dans cette guerre, Lucis est protégé par les Kingsglaive — une unité d’élite qui manie le pouvoir magique de la famille royale et qui est constituée d’immigrants venant de l’extérieur de la ville. Le film commence avec le roi régnant, Régis Lucis Caelum CXIII, qui accepte les conditions d’une paix avec Niflheim : dans le cadre du traité, Régis doit céder à Niflheim les territoires autour de la ville royale d’Insomnia et marier son fils, le Prince Noctis à Lunafreya Nox Fleuret, ancienne princesse de Tenebrae.

Final Fantasy au cinéma, c’est compliqué, et ça ne date pas d’hier. En jeux vidéo, ce n’est pas mieux, puisque la saga date tout de même de 1987 avec le premier jeu sur NES. Je pourrais bien dire vu les titres qu’il y a eu 15 jeux, mais non, même pas. Puisque même sans compter les spin of, les jeux mobiles, les free to play, la saga de base ne compte pas 15 titres, Final Fantasy X ayant eu droit à une suite, (désastreuse) nommée X-2. Quand à l’épisode XIII (vraiment pas fameux), il aura eu droit à deux suites, formant ainsi une trilogie. Pour couronner le tout et bien complexifier l’ensemble, les opus XI et XIV sont des jeux uniquement online, et l’épisode qui nous intéresse, le XV, a eu droit à une version Pocket sur mobiles puis sur consoles de salon. Au cinéma donc, ce n’est guère mieux, En 1994 déjà, il y avait eu 4 épisodes de 30 minutes intitulés Final Fantasy : Legend of the Crystals, faisant suite à Final Fantasy V, et montrant l’importance que la saga commençait à prendre dans la pop culture. Mais il faudra réellement attendre 2001 pour voir un vrai film de cinéma avec Final Fantasy Les Créatures de l’Esprit, un film intégralement en images de synthèses se déroulant dans son propre univers. Un film au budget énorme pour l’époque de 137 millions, un casting de rêve (Alec Baldwin, James Woods, Donald Sutherland, Ving Rhames, Steve Buscemi), et un flop monumental au box office, ne récoltant que 85 millions. Un tel gouffre financier que Squaresoft va changer à tout jamais, la société voyant plusieurs de ses parts rachetées par Sony, puis fusionnant avec la société Enix en 2003, la société concurrente dans le genre, possédant les licences Dragon Quest et Star Ocean. En 2005, Square Enix se relance donc dans l’aventure du film en CGI avec Final Fantasy VII Advent Children. L’opposé du précédent, puisque le film fait suite au jeu le plus connu et apprécié de la licence, et s’adresse donc avant tout aux fans, plutôt qu’à un large public en proposant un nouvel univers. Un succès, et il faut dire que niveau action, ça envoyait du lourd. Vint une version Director’s Cut, plus longue de 25 minutes, et à mon goût, trop longue.

Puis vint Kingsglaive en 2016. Un film différent encore une fois du précédent, le but de l’équipe étant une nouvelle fois de toucher un large public, proposant un film pouvant être vu sans connaissance du jeu vidéo, pour que les joueurs eux, puissent apprécier le jeu sans pour autant avoir vu le film. De ce côté là, ne nous voilons pas la face, c’est un échec. Le monde de Kingsglaive est trop vaste pour que quelqu’un qui ne connaît pas le jeu comprenne absolument tout ce dont il retourne. Quand aux joueurs, le film se déroulant durant les événements du premier chapitre du jeu, ils sont laissés de côté, puisque ce pan de l’histoire ne sera que brièvement abordé dans le jeu via l’insert de furtives images du film, donnant un côté inachevé aux prémices de l’histoire in game. Complexe non ? Et en tant que film qui doit en mettre plein la vue, qu’est ce que ça vaut ? À ce niveau là, on ne va pas mentir, Kingsglaive est une réussite, on en prend plein la gueule, notamment durant sa seconde heure. Car le métrage avoisine les deux heures, et doit tenter de respecter des codes, de raconter une histoire, de nous mettre des personnages crédibles et attachants. Semi échec à ce niveau là, la première heure paraissant souvent brouillonne, abusant des fondus au noir entre les scènes, donnant un aspect souvent précipité et mal pensé. Comme des petites scènes collées bout à bout pour tenter de former un tout cohérent. Et puis ça se veut souvent compliqué pour pas grand-chose, mais avec finalement assez peu d’exposition pour que l’on comprenne immédiatement tout. Alors il y a un roi, un cristal, un empire très méchant, une guerre sans fin, un fils, une oracle, une armée nommée Kingsglaive, différents royaumes, des termes en pagaille dans tous les sens, des personnages principaux au doublage convaincant et des secondaires beaucoup plus discutables, et on s’y perd rapidement. Heureusement visuellement, ça fait le boulot, et les scènes en elles même sans suffisamment dynamiques pour que le spectateur s’accroche et puisse s’extasier sur quelques éléments, bien que la signification soit parfois floue.

Et si la seconde heure laisse totalement place au grand spectacle, des questions restent encore en suspens. Car le métrage accumule les éléments de scénario, mais n’a clairement pas le temps nécessaire pour tout développer, puisqu’il faut que tout soit bouclé en moins de deux heures. Mais l’équipe se lâche totalement en combats, explosions et autres moments plutôt funs, et l’attention du spectateur ne descend plus. Et ça ne semble absolument jamais s’arrêter, et ce jusque la scène finale. Les enjeux sont plutôt faibles au final, surtout que l’intrigue de Kingsglaive prend place sur seulement quelques jours. Oui, basiquement, il s’agît uniquement de s’assurer qu’un personnage puisse être en possession d’un anneau afin de le donner plus tard au héros du jeu. En toile de fond bien entendu, une guerre, des explosions dans tous les sens, des combats, des poursuites en véhicules, un héros qui refuse de mourir, une jolie demoiselle à secourir. Tous les clichés du genre en soit. Mais Kingsglaive est généreux dans ce qu’il entreprend, et une fois que ça débute vraiment, il ne nous laisse tellement pas le temps de souffler, préférant nous éblouir par ces images de synthèses toujours plus réalistes que l’on passe sous silence ses défauts pour profiter du spectacle. Dans l’instant bien entendu, car le métrage est très loin d’être parfait. Lent à démarrer, parfois brouillon, sans doute dur à comprendre pour ceux qui n’ont pas fait le jeu (déjà qu’en l’ayant fait…). Un spectacle visuel qui en met plein la vue, plus un petit cadeau bonus qu’un vrai métrage solide.

Les plus

Visuellement somptueux
Niveau action, la seconde heure est généreuse
De bons doubleurs (Bean, Paul, Headey)
Un complément du jeu

Les moins

Scénaristiquement un peu faible
Long à démarrer

En bref : Kingsglaive est très beau visuellement, et reste un bon complément du jeu Final Fantasy XV. En tant que film par contre, il trouve assez rapidement ses limites, et s’adresse avant tout aux fans, ou à ceux qui veulent juste en prendre plein les yeux.

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