2020
Studio : Atlus
Editeur : Sega
Genre : JRPG de luxe
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4
Synopsis : Le protagoniste, un jeune lycéen japonais, est accusé à tort d’une agression et condamné. Envoyé en probation d’un an, il déménage à Tokyo pour aller dans le seul lycée où sa candidature est acceptée, sa scolarité étant une condition impérative de sa liberté conditionnelle. Le premier jour de sa scolarité, il rencontre Sakamoto Ryuji, avec qui il tombe sur un château médiéval en plein Tokyo. Ils s’aventurent à l’intérieur pour découvrir un monde parallèle peuplé de gens qu’ils connaissent dans la réalité. Ils y rencontrent Kamoshida, un professeur de sport, qui est grimé en Roi et ordonne leur exécution immédiate. Ils rencontrent également Morgana, une créature félinoïde qui leur explique qu’ils sont actuellement dans le Metaverse, un univers parallèle où les désirs et imaginaires des gens peuvent s’exprimer de façon tangible, et ils se rendent compte que le château provient de l’imaginaire du véritable Kamoshida, qui se voit comme un Roi, le lycée comme son Château, et les élèves comme ses esclaves, souffre-douleurs pour les garçons, et esclaves sexuelles pour les filles. Revenus à la réalité avec l’aide de Morgana, Ryuji et le protagoniste décident d’affronter Kamoshida, et s’embarquent avec d’autres de ses victimes dans une quête pour exposer au monde la perversion de l’ex star olympique du volleyball en lui volant son coeur, éliminant ainsi ses désirs distordus.
En 2017, j’avais eu la joie de pouvoir faire Persona 5, le jeu de base. J’avais adoré. Tellement que je m’étais mis en tête de le platiner, d’avoir le saint 100%. Chose rare pour un JRPG, vu le temps que cela demande. Deux runs, 210h, et quelques centaines de Persona récoltées et créés plus tard, je l’avais eu. Et comme Atlus ne s’arrête jamais là avec sa saga Persona, et comme le précédent qui avait eu sa version Golden, voilà que débarque la version Royal de Persona 5. Une version finale en quelque sorte. Quelques ajouts pour appâter le fan et les nouveaux venus ? Oh, bien plus que ça. Un nouveau trimestre, contenant un nouveau palais, un nouveau personnage jouable, une nouvelle zone à explorer dans le mémento, trois nouveaux confidents, un nouveau quartier contenant de nouvelles boutiques, un club de jazz, et un club pour jouer aux fléchettes et au billard, de nouveaux ennemis, nouveaux Persona, mais également quelques nouvelles mécaniques de jeux lors des combats, l’ajout d’un grappin, de trois nouveaux objets à récupérer dans chaque palais. Si ça ne suffisait pas, le Memento a droit en plus à un personnage qui s’y ballade et qui permet d’acheter des objets, mais également des bonus aux combats (XP, argent ou objets plus importants), le jeu a droit à quelques petites modifications graphiques, une vingtaines de nouvelles musiques sont là, et les quelques nouveaux personnages pour le nouveau trimestre sont dans l’aventure assez tôt, et sont donc présents tout le long de l’aventure. Voilà qui annonce donc, grosso modo, une aventure bien plus longue que le jeu de base, malgré le fait que le jeu de base, après deux runs, je le connais quasiment par cœur, et que certains morceaux de l’ost tournent toujours chez moi, trois ans après.
Et donc, combien de temps m’aura-t-il fallut pour venir à bout de cette nouvelle version ? 113 heures mes amis, avec le nouveau trimestre commençant après le jeu de base, qui lui m’aura demandé encore 93 heures de jeu, en étant totalement investis dans une histoire que je connaissais pourtant bien. Et on peut le dire, en plus des très nombreux ajouts déjà cités plus haut, Persona 5 Royal s’est amusé à changer également quelques petits détails de gameplay. Ainsi, dés le premier palais, certains ennemis peuvent apparaître différemment, et nécessiteront une stratégie, puisque les attaquer les fera immédiatement riposter, et que les avoir avec un max de dégâts les fera exploser, blessant voir tuant les autres ennemis du combats. Mais pas que, puisque quasiment l’intégralité des boss a été revu et réinventé. La plupart pour le meilleur, ne changeant rien à la difficulté générale, mais ajoutant quelques petites mécaniques très sympathiques, comme pour le boss du second palais, créant maintenant des doubles par séries de 4, dont chacun à ses attaques et ses faiblesses. Mais certains pour le pire, comme dans le 5ème, où l’on nous envoie des vagues d’ennemis, à présent extrêmement robustes et résistants parfois à tout types d’attaques, et qu’il faudra obligatoirement tuer en deux tours, sous peine d’avoir des dégâts, et une nouvelle vague, empêchant le joueur d’avancer tant qu’il n’aura pas réussi cette action en deux tours. Frustrant, surtout lorsque le combat est en temps limité.
Et les ajouts ne s’arrêtent pas là, même si certains sont plus accessoires que d’autres. Quelques nouveaux objets, nouvelles armes et armures, mais également, les étages du mémento sont parfois plus grands qu’autrefois, quelques combats spéciaux sont disponibles dans la Velvet Room, quelques quêtes annexes supplémentaires sont présentes. Et pour les chasseurs du saint 100% (que j’ai), la difficulté a été revu à la baisse de manière générale. Plus besoin d’avoir toutes les Persona du jeu, ni d’avoir à maximiser absolument chacun des confidents. Un gain de temps énorme, rendant le 100% possible en un seul et unique run. Mais il faudra faire attention, car le trimestre supplémentaire ne se débloque qu’avec certaines conditions. Finir le jeu de base déjà, bien entendu, mais maximiser un certain confident prenant énormément d’importance dans ce nouveau trimestre. Seul un trophée demandera un peu plus de pratique, puisque un des plus grands ennemis du jeu, la faucheuse, présent dans le mémento en cas d’immobilité du joueur durant deux minutes, ne souffre plus de certains malus (comme le désespoir lors des mois de Novembre et Décembre, lors de la saison de la grippe). Un combat qu’il faudra donc ce coup-ci réussir totalement à la loyale. Et qui n’est pas de tout repos d’ailleurs. Ah oui, et autre ajout, de taille pour beaucoup de joueurs, la traduction intégrale des sous titres en Français.
Ce coup-ci, le jeu n’est pas sous titré en anglais, mais bien en français, intégralement. Et la traduction est de plutôt bonne facture, malgré quelques coquilles et traductions un peu étranges, mais vu la quantité astronomique de texte, rien de véritablement grave. La traduction est d’un bon niveau, assurément. Persona 5 Royal est donc le jeu de base mais en beaucoup mieux. Dans un sens, oui, car le nouveau « méchant », pour le nouveau trimestre, s’avère en plus très intéressant, n’étant pas juste un grand méchant comme le précédent, mais beaucoup plus nuancé, le joueur et les personnages arrivent même à comprendre les raisons de ses actes, et ça fonctionne vraiment bien. Les nouveaux personnages de manière générale fonctionnent très bien. Kasumi, nouveau personnage qui arrive assez tôt et qui se joindra à l’équipe pour le nouveau trimestre est très bien écrit, en plus d’être fun à jouer, et de bénéficier de quelques coups spéciaux géniaux. Car Royal ajoute également des coups spéciaux en duo qui ont sacrément de la gueule. Par contre, il faut bien l’avouer, mais les joueurs qui veulent un rythme ultra soutenu, des explosions de partout et j’en passe seront quelques peu déçus par l’expérience proposée, car autant Persona 5 que sa version Royal sont des jeux bavard. L’histoire est importante et au centre de tout, et il y aura certaines journées qui seront quasi intégralement dialoguées.
Car, petit retour en arrière pour ceux qui ne connaissent pas. Persona 5 royal est donc un JRPG au tour par tour ultra stylé dans sa direction artistique, sa musique et ses animations. Le jeu alterne différentes phases. De longues phases de dialogues qui pour certains tiendront bien plus du visuel noval que du jeu vidéo à proprement parlé. Et puis, il y a la gestion de son emploi du temps et les phases de la vie quotidienne. Chaque journée, notre personnage ira à l’école, puis aura le champ libre, pour aller parler à ses alliés ou confidents, faire du shopping ou des activités diverses qui amélioreront nos statistiques (autant physiques, comme les points de vie ou de compétences, mais également notre connaissance, charme, courage, maitrise et gentillesse, qui seront nécessaires pour créer des objets d’infiltration, pour participer à certains éléments du jeu, ou tout simplement pour avancer dans les confidents, en plus par exemple de nous permettre de réussir les examens au lycée). Un large choix, avec une carte contenant donc un quartier intégral en plus, avec club de jazz, fléchettes, billards, boutiques, et même un temple. Et il y a les palais, qu’il faudra faire en plusieurs temps. S’infiltrer et explorer jusqu’à trouver le trésor pour sécuriser la route, puis envoyer une carte de visite dans le monde réel avant d’y revenir pour voler le trésor et affronter le boss du palais. Des palais nombreux, qui en plus, nécessiteront, en comptant les boss, bien 10h chacun. Il y a clairement de quoi faire ici. Surtout que les palais trouvent le moyen de se renouveler totalement au fur et à mesure, incluant de nouvelles mécaniques, et des environnements permettant énormément de choses (le court passage où l’on navigue entre des couloirs dans l’espace pour un palais, le passage où l’on doit activer ou désactiver des statues qui nous changent en souris, rendant les combats impossibles, mais l’accès à certaines zones alors possibles).
Du tout bon, même si le cinquième palais reste toujours à mes yeux un des plus faibles, même si sa musique est dantesque. Car oui, la musique de Persona 5 Royal est énorme, tout comme l’était celle du jeu de base. Les nouveaux morceaux sont excellents, et ne se limitent pas aux nouvelles zones. Les attaques en embuscades dans les palais ont droit également à de nouvelles musiques, tout comme le Memento. Du contenu, en masse, comme le jeu de base, et du contenu additionnel, en masse également. L’aventure est toujours aussi plaisante et prenante à suivre, son rythme oui, toujours assez dialogué et par moment posé, et ses combats sont toujours tactiques et incroyablement funs une fois que l’on commence à maitriser toutes les techniques que le jeu nous offre (les bonus de dégâts, les faiblesses des ennemis, les tours bonus). 113 heures de bonheur donc, malgré quelques rares petites longueurs. Mais le scénario, en béton, est toujours aussi solides, et encore une fois, les nouveaux personnages de l’aventure apportent finalement pas mal de nuances, rendant souvent les actions, autant de nos personnages que de nos ennemis, jamais tout blanc ou tout noir. C’est un plus clairement appréciable, puisque malgré la qualité du scénario de Persona 5 de base, il faut avouer que cet élément moral n’était finalement pas énormément présent. Et l’ajout d’un nouveau trimestre en plein hiver ajoute fatalement quelques surprises également, comme de nouvelles conditions météo (la neige), qui viendra également chambouler l’exploration du palais et du Memento.
Persona 5 Royal est-il donc à conseiller ? Ceux qui n’ont jamais touché au jeu de base peuvent donc se jeter dessus. Ils découvriront l’aventure complète, plus de 100 heures de jeu, le nouveau trimestre, et le tout avec sous titres en français, et les voix au choix en Japonais ou en Anglais. Pour ceux par contre ayant déjà fait Persona 5, à vous de réfléchir. Le nouveau trimestre contient entre 15 et 20 heures de jeu, et le reste pourra facilement passer inaperçu pour certains ajouts. Dans ce cas, mieux vaut sans doute attendre une promo si l’envie vous en prend de replonger dans l’aventure des voleurs fantômes. À moins de passer en accéléré l’intégralité des dialogues et de rusher les donjons, vous en aurez de toute façon pour votre argent. Oui, il faut clairement apprécier le style manga, mais visuellement, Persona 5 Royal est top, corrigeant en plus quelques minimes défauts du jeu de base, et bénéficiant toujours du même soin dans sa direction artistique, où chaque action, chaque lieu, et même chaque menu a clairement la classe. Moi, je suis toujours sous le charme trois ans après. Et je me dis qu’il serait peut être temps que je teste Persona 4 Golden, après tout, la PS Vita prend la poussière.
Les plus
De nombreux ajouts
Les nouvelles musiques, toujours aussi bonnes
Le design général, une DA sublime
Les combats techniques
Les nombreux palais
Encore plus d’activités annexes
Trèèèèès long
Un peu plus permissif que le jeu de base
Les moins
Toujours une mise en bouche un poil trop longue
Quelques rares longueurs
Le boss du 5ème palais
En bref : Persona 5 Royal, c’est le jeu de base, déjà excellent, avec 20 heures en plus, une tonne de nouveaux ajouts, et en prime, de nouveaux personnages et palais. De quoi faire en gros, et toujours aussi bon si l’on adhère au style.