Titre original : Braddock Missing in Action III
1988 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h43
Réalisation : Aaron Norris
Musique : Jay Chattaway
Scénario : James Bruner et Chuck Norris
Avec Chuck Norris, Aki Aleong, Yehuda Efroni, Rolan Harrah III, Miki Kim et Keith David
Synopsis : 1987. Douze ans ont passé depuis la fin de la guerre du Vietnam. Par le biais du révérend Polanski, le colonel James Braddock apprend que son épouse, qu’il croyait morte lors de la chute de Saigon, est encore en vie et qu’elle a donné le jour à leur fils, Van Tan Cang, peu après la fin du conflit. Braddock retourne donc au Vietnam pour les retrouver, mais tous trois sont capturés par le général Quoc, un impitoyable et cruel militaire.
Je mets les pieds où je veux Little John… Et c’est souvent dans la gueule ! Comme tout le monde, voilà la phrase culte que je connaissais de ce troisième opus de Portés Disparus, sortant trois ans après le second opus (en Janvier 1988), qui lui avait été tourné simultanément avec le premier, sorti en 1984. Un film qui a eu une production difficile, et qui était censé relancer la Cannon Films, qui allait alors plutôt mal. Car si jusque là, la Cannon avait produit pas mal de films avec Chuck Norris et Charles Bronson, qui en gardant un budget relativement bas, avaient étés des succès financiers (les deux premiers Portés Disparus, les Justicier dans la Ville, Invasion U.S.A ou encore Delta Force), le studio a été mis dans une situation difficile avec les échecs financiers des films de Tobe Hooper (Lifeforce et L’Invasion Vient de Mars en tête), des métrages qui eux avaient des budgets bien plus élevés. L’idée d’un Portés Disparus 3 pouvait sauver le studio, il fallait faire gros, mais Chuck Norris n’était pas emballé, jusqu’à ce que son frère, Aaron Norris, ne lui parle des enfants qui sont bloqués au Vietnam, issus de l’union entre des soldats Américains et des femmes Vietnamiennes. Ému (oui oui) par la sujet, Chuck Norris écrit alors lui-même le scénario avec James Bruner, preuve que le sujet lui tient vraiment à cœur. Le film doit être tourné avec Joseph Zito en Décembre 1986, lui qui avait débuté la saga et surtout tourné Invasion U.S.A, mais non, des différents font quitter le navire à Zito, remplacé alors par Aaron Norris lui-même. Résultat des courses, Braddock retourne au Vietnam, après s’y être échappé (seul), et après y être déjà retourné une fois pour sauver des soldats (encore une fois, seul). Du coup, il y repart, encore seul pour gagner une nouvelle fois cette satanée guerre et nous prouver que les Vietnamiens sont tous des grands méchants. Ah, l’insouciance des années 80, et ses films d’action réacs souvent signés Cannon Films (ironique pour un studio qui n’est pas dirigé par des Américains) ! Et avant toute chose, il faut signaler que j’ai vu le film bien entendu en version originale, et que le film se veut beaucoup plus sérieux que la VF bien connue laissait présager. Pas de coups de pieds dans la gueule Little John !
Du coup, pour la troisième fois, Braddock retourne au Vietnam, de sa propre initiative. Après avoir sauvé sa peau, après avoir sauvé les siens, le voilà de retour pour sauver son fils, sa femme, et par la même occasion, pas mal de gamins bloqués là-bas. Sans changer toutefois la formule. Un ami et agent lui apprend que sa femme est en vie et a eu un fils, qu’il faut les sauver, Little John (Jack Rader) le met en garde, mais le voilà sur place. On aurait pu penser qu’avec un tel postulat, Portés Disparus 3 allait avoir un message, s’adoucir et se faire plus sérieux. Mais non, que nenni ! C’est probablement le seul véritable nanar de la saga. Et même pas besoin de VF pour ça. Chuck Norris s’investi pourtant, enfin dans les faits, puisqu’il touche même au scénario, avouant que le sujet l’a véritablement touché. Mais Chuck Norris reste un acteur très limité, et pour ce qui est de l’émotion, et bien comment dire. Le voir retrouver sa femme, découvrir son fils, et même pas un sourire. Quand à peine 5 minutes après (car il ne faut pas perdre de temps), sa femme est abattue par un méchant soldat, pas même une larme, juste un « noooo » et voilà, on passe ensuite au schéma classique : capture, torture, évasion, massacre, happy ending. C’est qu’il ne faut pas bousculer le public hein. Ni Chuck. Le méchant général essaye, à coup de torture, avec le classique coup de l’électricité, mais non, Chuck reste invincible. Coups de boule, coups de pieds dans la tronche, et le voilà armé jusqu’aux dents pour s’évader. Jamais véritablement crédible, mais ne semblant jamais véritablement se prendre au sérieux. Ou alors, inconsciemment, il ne se prend pas au sérieux, là est un large débat. Mais voir Chuck gagner une troisième fois à lui tout seul la guerre, il faut dire ce qui est, c’est très difficile de ne pas sourire, surtout lorsqu’il saute à travers une fenêtre, au ralenti, en fusillant sans rater sa cible tout ce qui est dans la pièce.
Tandis que les ennemis, eux, ratent le plus souvent la cible, même lorsque cela tiendrait du miracle. Pour preuve, cette course poursuite entre un camion et un hélicoptère, qui va tout de même rater le camion, même lorsque la voie est totalement dégagée, en étant assez près, et ce une bonne dizaine voir vingtaine de fois. Chapeau. À croire que Chuck est le seul à ne pas porter un gilet aimanté qui attire les balles. Ça, c’est beau. Mais après tout, Rambo aussi gagne la guerre quasiment seul, que ce soit dans Rambo 2 ou Rambo 3, durant les mêmes années. La différence (et malgré tout, je déteste Rambo 3), c’est bel et bien la qualité du métrage, Rambo ayant un budget confortable, une mise en scène soignée et un acteur qui y croit malgré tout, alors que Portés Disparus a un cachet de série B bourrine, et même de nanar pour ce troisième opus. Comme pour Rambo 3 ceci dit. Mais ce côté rend Portés Disparus 3 amusant, on ne peut pas s’y ennuyer, et on sent que tout le monde voulait faire un produit divertissant avant tout, malgré l’énorme maladresse du traitement en général comparé au sujet, bien plus grave. Et même parfois maladroit vis-à-vis de sa propre saga et cohérence, comme cette scène d’ouverture se déroulant en 1975, où Braddock assiste à la prétendue mort de sa femme, et qui est impossible si l’on en croit les événements des deux premiers films, Braddock étant à ce moment là capturé. À noter que l’on peut alors voir dans cette longue scène d’ouverture Keith David (The Thing, Invasion Los Angeles), qui tournait peu de temps avant pour Oliver Stone dans un film de guerre bien plus sérieux, à voir Platoon. Mais pas le temps de réfléchir, une fois lancé, rien n’arrête Braddock. À peine sur place, le voilà en pleine course poursuite avec la police. Et à peine s’évade-t-il de ses méchants Vietnamiens qui veulent toujours sa peau des années après qu’il va partir en guerre, seul, pendant trente minutes, faisant tout exploser, mitraillant à tour de bras. Un hélicoptère ne lui fait pas peur. Un village rempli d’ennemis non plus. Rien n’arrête Chuck Norris, rien ne lui fait peur ou ne lui fait ressentir quelque chose ! Mais il était quand même temps que la saga s’arrête…
Les plus
Chuck, invincible, impassible, innarrêtable
Le décalage entre le ton du film et le propos
Amusant et bourrin sur la fin
Les moins
Impossible à prendre au sérieux
Un peu mou à démarrer
Chuck manque clairement d’expressions et d’émotions
En bref : Voilà qui vient clore la saga. Après le film un peu mou, la préquelle plus sympathique, voilà le nanar, qui se veut sérieux sur un sujet grave, mais finalement, fait encore gagner la guerre à Chuck, seul contre tous. Pas bon, mais généreux, et donc, divertissant si l’on est pas trop regardant sur la qualité.
Keith David rempile au pays de Charlie ! Il avait pourtant l’air heureux de partir en quille dans « Platoon » 😉
Ce hors-bord me dit vaguement quelque chose… Il serait pas en Kevlar par hasard? Si c’est le cas, il se pourrait que j’ai vu ce bousin sans me souvenir de tout autre detail 😱
Maintenant que les MIA, c’est terminé, faut que je prenne le temps d’écrire sur Platoon !! Un autre level (et une autre note, tu te doutes).
Il se sert peu du hors-bord, c’est le temps d’une scène pour aller du point A au point B. Il n’est nullement mentionné dans la VO qu’il est en kevlar par contre, mais vu comment la VF s’est lâchée dans le côté nanar, possible que là par contre !
Je confonds peut-être avec un autre bousin de la Cannon.
J’attends ton article sur « Platoon » comme le VC tapis dans la jungle.
Haha, en même temps, vu le nombre de films qu’ils ont produit, parfois plus d’une vingtaine par an, même en y mettant toute la bonne volonté du monde, il serait hyper dur de tout voir, et de se souvenir de tout.
Faillis écrire sur Platoon hier soir en plus, j’avais du temps, j’étais motivé, mais du coin de l’oeil, mon Blu-Ray de ce film maudit et détesté (et donc que j’adore) qu’est Southland Tales m’a fait de l’oeil, et j’ai émergé 2h24 après seulement, à temps pour le dodo 😉
Rassure toi, nous sommes au mois deux à vanter les mérites de Southland Tales. 😉
Cela me rassure venant d’un homme de goût comme toi 😉 Je comprend qu’on n’adhère pas au film, mais il déborde tellement de thèmes, d’idées, d’idées de mise en scène, et finalement, d’énergie et de passion pour tout ce qu’il traite que je trouve difficile de le détester. Même si son four monumental au box office US et les moyennes assez basses partout me donnent tort mais bon haha.
J’imagine la tête des exécutifs lors de la première projection ! 😄
Je lui trouve un petit côté non sensique façon Quentin Dupieux en fait.
En même temps, le scénario de base, sans même les petites idées par-ci par-là est déjà bien perché, ils devaient bien savoir dans quoi ils se lançaient.
Oui pas faux par moment. Dupieux avait-il déjà réalisé Steak à l’époque ? Je ne crois pas, je crois que c’était peu de temps après.
Nice blog
Thank you, and thanks for stopping by. Sorry about the lack of posts in English.