2017
Studio : Ubi Soft Paris
Editeur : Ubi Soft
Genre : Open World Ubi Soft
Multijoueur : Oui
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Synopsis : Le jeu se déroule en Bolivie, qui est dans le jeu le plus grand fournisseur de drogues du monde, et notamment de cocaïne. Celles-ci sont contrôlées par le cartel de la drogue de Santa Blanca, une organisation puissante dont l’influence a déstabilisé la région. Devenus une menace mondiale, la montée en puissance de ces cartels de la drogue préoccupe le gouvernement des États-Unis. Par conséquent, l’armée des États-Unis envoie une unité d’opérations spéciales d’élite appelée «Ghosts» afin de détruire et de révéler les connexions qui existent entre le cartel de la drogue et le gouvernement local.
Après avoir testé la dernière itération d’Ubi Soft sur la saga Ghost Recon avec le bien mauvais Ghost Recon Breakpoint, je me suis posé des questions. Comment un tel jeu peut faire parti d’une saga mondialement connue, ayant eu moult épisodes depuis sa création en 2001. Alors certes, parfois, il ne faut pas se poser trop de questions avec Ubi Soft tant la société Française épuise jusqu’à la moelle ces sagas et livre parfois de manière annuelle de nouveaux opus, et que quasiment chaque jeu venu du studio devient une licence à suite. Far Cry, Watch Dogs, Rainbow Six, The Division, Assassin’s Creed, et donc, Ghost Recon. Mais vu la qualité vraiment discutable du dernier titre, avec son loot, son open world répétitif au possible, sa conduite de véhicule insupportable, ses microtransactions, j’ai voulu vraiment en savoir plus, et ça tombe bien, puisque l’opus Wildlands, datant de 2017, soit deux ans avant Breakpoint, était alors en promo il y a de ça de nombreux mois. J’ai alors pris mon courage à deux mains, et après 66Go d’installation sur le disque dur externe de ma Playstation 4, me voilà donc ce coup-ci en Bolivie. Et si entre temps, le fait d’avoir touché à des gros jeux mieux fichus tels Red Dead Redemption 2 et The Last of Us Part II m’aura fait finir le jeu encore une fois en ligne droite et avec un désintérêt certain, et bien l’expérience fut malgré tout bien plus positive que Breakpoint. Heureusement d’ailleurs pour lui, même si grosso modo, le programme est un peu le même. Nous sommes envoyés sur une map immense, ici la Bolivie, afin de démanteler un cartel de la drogue. Les opérations du cartel sont divisées en plusieurs catégories (production, communication, tout ça), et chaque catégorie a un boss, un homme de main, et quelques sous fifres.
Le but étant, dans l’ordre que l’on souhaite, de s’occuper de chaque zone de la map, de chaque homme de main, pour remonter la filière en question jusqu’au grand patron et la démanteler, avant de s’en prendre à El Sueno, le bonnet de la drogue. Encore une fois, dés que l’on est lancé sur l’immense map (qui était un point marketing lors de la présentation du jeu : la taille du monde ouvert), le joueur est libre de ces actions, il peut aller où il veut, commencer par l’ennemi qu’il souhaite, la filiale qu’il a envie de faire tomber en premier. Cette liberté est appréciable. Bon point pour le jeu, son aspect tactique est plus poussé que dans le récent Breakpoint. Nous ne sommes pas seuls ici, nous sommes avec notre équipe, ce qui permet de faire le jeu en coopération sur toute la durée. Si l’on joue en solo, simple, l’IA prend le contrôle des trois autres soldats de notre équipe, et nous pouvons leur donner des ordres simples. Reprendre le contrôle d’un petit village pour trouver et capturer une personne en particulier ? Voilà que l’on peut survoler la zone avec un drone (oui déjà), marquer les ennemis, demander quels ennemis éliminer à nos coéquipiers pour pouvoir abattre jusque 4 ennemis en même temps (3 pour nos coéquipiers, plus un que l’on vise et tue, l’IA tirant en même temps que nous). Une approche tactique plutôt appréciable. Même si parfois assez aléatoire. Demander à nos alliés d’éliminer un sniper et si celui-ci est un poil caché, le tir est impossible. Et parfois, l’ennemi est à découvert mais derrière un mur, et le tir magique va traverser le mur et éliminer la cible. Oui bon, passons, chez Ubi Soft, c’est souvent assez chaotique de toute façon. Mais les possibilités tactiques sont plus nombreuses que ça. On retrouve forcément la possibilité de mettre des lunettes nocturnes ou infrarouges, et surtout, deux possibilités bien sympathiques.
La première sera d’attaquer de nuit, pour profiter que pas mal d’ennemis seront en train de dormir et ainsi les éliminer plus facilement, dans leur sommeil. Vipère ! Cette possibilité, en cas de chaos non organisé, permet aussi de limiter les pertes, puisque la Bolivie n’est pas peuplée que de méchants terroristes narcotrafiquants, contrairement à Breakpoint où il fallait vraiment galérer pour trouver des innocents. Ici parfois les ennemis sont postés dans des villages, et il y a donc, forcément, des habitants innocents. En attaquant de nuit, ceux-ci, comme nos ennemis, iront dormir. L’autre choix, en faisant quelques éléments annexes comme des piratages, des activations d’antennes ou des captures de vivres et autres, nous permettra de faire appel aux rebelles de la Bolivie, qui pourront venir nous prêter main forte de différente manière. Ils pourront par exemple nous aider à repérer une zone (et donc, à savoir l’emplacement de tous les ennemis de la zone), mener une attaque à nos côtés, faire diversion, ou même nous livrer des véhicules ou nous aider en tirant au mortier sur une zone désignée. L’approche tactique est donc plus poussée que dans Breakpoint, qui se soldait souvent par « je fais le boulot tout seul, et quand ça coince, je tire sur tout ce qui bouge ». Ici, ça va aussi coincer parfois, et on se retrouvera également à tirer un peu partout, mais de base, les possibilités sont là. Et appréciables.
Autre bon point comparé à Breakpoint, l’environnement, autant niveau visuel que sonore. Non pas que le jeu soit plus beau, il est du même niveau finalement, mais il est bien plus cohérent. Forcément, en voulant s’inspirer de la Bolivie pour livrer un environnement crédible, l’équipe a du être cohérente, tout en tentant de varier les plaisirs. La map sera donc faite de grandes villes, de forêts, de jungles, et même d’une mer de sel ou de marécages. Mais l’ensemble s’avère véritablement cohérent, contrairement à Breakpoint qui faisait ce qui lui plaisait puisque n’ayant aucun cadre réaliste. Niveau sonore, si les sons émis par les armes sont déjà efficaces, c’est au niveau bande son que l’on y gagne. Marcher dans la jungle nous gratifie de discrètes partitions, tandis que rouler en voiture nous donne la possibilité de mettre la radio, nous faisant découvrir un animateur un peu fou et des chansons typiques du pays. Alors qu’encore une fois, dans Breakpoint, et bien c’était le vide, à peine si nos longues escapades nous permettait d’entendre la respiration de notre avatar numérique. Bien que sorti avant, Wildlands est clairement supérieur au jeu suivant sur bien des points, et avouons le, c’est un comble. Ajoutons par exemple niveau tactique que l’on pourra se cacher dans des coffres, ou cacher une cible à extraire dans les coffres de voiture. Vu certaines missions bien chiantes dans Breakpoint, on se demande bien pourquoi cette option a été tout simplement supprimée.
Malheureusement, quand on rentre au cœur du gameplay et du design du jeu de manière générale, on y retrouve les mêmes défauts, faisant de Wildlands un jeu Ubi Soft pur jus. Une map, énorme, découpée en plein de zones, et à chaque zone, encore une fois, 6 types de missions secondaires copiées jusqu’à en avoir marre vu le nombre de zones (une vingtaine), un boss par zone, avec toujours six missions avant de pouvoir le tuer ou le capturer et l’extraire. Chaque zone s’approche de la même manière. On arrive, on reçoit un appel radio de Bowman, notre agent sur place qui nous briefe sur le boss et la zone, on parcourt la zone en allant chercher six informations dispersées un peu partout pour obtenir les six missions, et on fait ce que le jeu nous demande. Les six missions ? Toujours la même chose. Soit éliminer tout le monde dans une zone, soit protéger quelqu’un pendant un assaut, soit suivre quelqu’un sans se faire voir avant de tuer tout le monde, soit d’interroger la cible ou l’extraire. À de rares occasions, il faudra s’infiltrer dans une base pour y détruire quelque chose. Alors encore une fois, au début, je me suis pris au jeu, je me suis dis que j’étais un Ghost et que j’allais bien faire les choses pour faire tomber ce cartel. Puis au fur et à mesure des zones, à force d’y faire la même chose, et bien ça ne passe plus.
50% du jeu, j’ai fais bien les choses. Puis j’ai terminé le jeu en ligne droite sans me poser de questions, histoire de voir la fin (bien décevante d’ailleurs). C’est encore une fois dans ses mécaniques open world que Ubi Soft se prend les pieds. Ce n’est pas en nous abreuvant de petites icônes sur la carte, identiques de zone en zone, que le jeu gagne en fun et en longueur. Car devoir tuer tout le monde dans chaque zone, devoir récupérer toujours des infos sur des ordinateurs, récupérer dix fichiers par zone, c’est plus de la fainéantise de design, et si ça amuse un temps, ça ennuie ensuite, et on délaisse tout ça pour aller à l’essentiel. Ah, et la conduite dans tout ça ? Si les hélicoptères sont toujours sans sensations, les véhicules terrestres se contrôlent étonnement plus facilement que dans Breakpoint. Ça patine toujours, mais c’est bien plus simple à prendre en main, plus permissif. En tout cas, vu la tôlée prise par Breakpoint en 2019, il faut espérer déjà que Ubi Soft se réveille et revienne à une formule plus proche de Wildlands à l’avenir, et améliore enfin, sur l’ensemble de ses jeux, le contenu. L’open world organique dans lequel on a envie d’explorer, ce n’est pas chez eux en tout cas. En assaut tactique, mieux vaut se tourner par exemple vers Metal Gear Solid V, qui avec ces fausses petites zones ouvertes, offrait un contenu condensé, et chaque zone permettait diverses approches différentes. Et ça faisait passer clairement la pilule, malgré là aussi un contenu finalement assez répétitif, mais le gameplay et le level design changeait la donne. Allez Ubi Soft, pour le coup, on se dit adieu pour plusieurs années, apprenez de vos erreurs et revenez en force sur la prochaine génération !
Les plus
Se la jouer tactique avec notre équipe
La Bolivie, cohérente et agréable
Aspect shoot et personnalisation poussé
Certaines zones permettant diverses approches
Les moins
Ultra répétitif
Finalement, chaque zone nous remet les mêmes activités
Quelques bugs
En bref : Si Wildlands est moins catastrophique que son successeur, il n’en demeure pas moins un jeu open world made in Ubi Soft tout ce qu’il y a de plus classique, et donc forcément vite lassant sur la durée. On vide des zones, on prend des indices, on tue un boss ou on le capture, et on passe à la zone suivante. Amusant un temps, lassant après.