THE BABYSITTER KILLER QUEEN de McG (2020)

THE BABYSITTER KILLER QUEEN
Titre original : The Babysitter Killer Queen
2020 – Etats Unis
Genre : Comédie horrifique
Durée : 1h41
Réalisation : McG
Musique : Bear McCreary
Scénario : Dan Lagana, Brad Morris, Jimmy Warden et McG

Avec Judah Lewis, Emily Alyn Lind, Jenna Ortega, Andrew Bachelor, Robbie Amell, Bella Thorne, Hana Mae Lee, Ken Marino et Samara Weaving

Synopsis : Deux ans après avoir survécu à une secte satanique, Cole entre au Lycée et voit ses vieux démons ressurgir.

Tourné en 2015 mais sortant finalement sur Netflix en 2017, le premier The Babysitter avait été une petite surprise, surtout car personne ne s’y attendait. Volontairement assez stupide, fun, gore par moment, le métrage mettait un jeune garçon, Cole, face à sa babysitter et ses amis, qui veulent le buter afin de récupérer son sang pour un rituel satanique. McG, plutôt discret récemment à part dans le milieu des séries TV (Chuck, L’Arme Fatale) ne signait certes pas un grand film, mais livrait une mise en scène assez tape à l’œil et énergétique, qui collait bien à l’ambiance voulue. Une suite était-elle nécessaire ? Absolument pas. Et pourtant, celle-ci fut tournée fin 2019 et débarque directement sur Netflix comme son ainé, en Septembre 2020. Analyse d’une déception pour les fans du premier film, et d’une catastrophe annoncée qui se repose un peu trop sur ses acquis et n’a donc pas grand-chose à ajouter. Reprenant donc deux ans après les événements du premier film, avec des personnages qui semblent avoir beaucoup plus vieillis (normal, le premier ayant été donc en réalité tourné non pas deux ans avant mais quatre), nous retrouvons Cole qui essaye de se reconstruire une vie au lycée après son traumatisme, qui est toujours un peu le souffre douleur, et qui fréquente toujours sa voisine Melanie, toujours jouée par Emily Alyn Lind, que l’on a pu depuis voir dans Doctor Sleep. Tous les cadavres du premier film ont disparus, et donc, personne ne croit Cole, même ses parents. Nous sommes en terrain connu, McG signant une mise en scène dans la veine du premier film, le tout donc transposé ce coup-ci au lycée. Et pourquoi pas après tout, l’énergie du réalisateur pourrait plutôt bien coller au côté teen movie, même si l’on remarque immédiatement une certaine fainéantise visuelle justement, avec la reprise de pas mal de gags du premier film. L’apparition du titre par exemple, arrivant dans les mêmes circonstances que le premier film, mais aussi la reprise de certaines scènes. Les discussions devant l’école, le départ en voiture, la préparation d’une soirée. On est clairement en terrain connu.

Seule nouveauté, une nouvelle galerie de personnages entourant les principaux, avec Diego, Archie, ou encore Phoebe. Sauf qu’en voulant ne jamais bousculer la formule et coller au plus près au premier film, cette suite nommée Killer Queen tombe dans son propre piège. À savoir celui de la copie conforme, sans âme, qui ne surprend pas, et donc qui n’amuse pas vraiment. Triste à dire, mais la première partie, malgré son manque de surprise, reste la plus réussie. Elle introduit de nouveaux personnages, dont Phoebe donc, qui apportent un peu de sang frais (sans jeu de mot pour une fois), et le côté teen movie relativement léger fonctionne à certains moments, comme lorsque les parents de Cole, notamment le père, se retrouvent sur le devant de la scène. Mais passé ces vingt minutes légères, le film n’effectue non pas un 180 degrés mais une marche arrière, anéantissant tout ce qui aurait pu être nouveau, en faisant revenir d’entre les morts tous les personnages du premier film. Le problème, enfin, en réalité non, cela amène deux principaux problèmes dans le métrage. Le premier, c’est que le métrage relègue au second plan tout ce qui aurait pu être intéressant, à savoir donc ses nouveaux personnages, qui à partir de là ne serviront strictement à rien et seront rares à l’écran. Car le casting original vient alors leur voler la vedette. Le second souci, c’est que le retour du casting ramène également tout ce qui faisait l’originalité du premier film… l’originalité en moins donc. Tous les gags reviennent, de dialogue, de visuel, mais également tous les tics visuels. Les WTF et autres inscriptions à l’écran seront tous de retour, dans des situations identiques. Pire, les personnages connaîtront pour la plupart un sort identique au premier film, si bien qu’après deux morts, on sait très bien ce qui attend les autres personnages et plus rien ne vient surprendre. Pendant un peu plus d’une heure, on a donc là un remake déguisé gentiment gore du premier film, qui ne semble absolument jamais inspiré.

Le comique de répétition ne fonctionne pas, et pire, la mise en scène peine vraiment à donner de l’ampleur, et à surprendre également, ou même à donner de l’ampleur aux décors par exemple. Avec un chalet perdu au milieu de nul part et avec un lac, les possibilités étaient énormes, mais le métrage n’en fait rien. La mise en scène désamorce chaque situation, chaque effet, si bien que l’ensemble devient d’un prévisible qui n’amuse même pas. À la décharge du métrage, on pourra au moins se dire que l’ensemble reste rythmé et donc n’ennuie jamais totalement, mais ça n’amuse pas, ça n’intéresse même pas. Le plus triste dans toute cette histoire, c’est que lorsque le métrage se décide à injecter un peu de nouveauté dans son scénario, lors de son final, il franchit alors la ligne du ridicule. Comme quoi, les meilleures blagues sont les plus courtes, et il fallait en rester au premier métrage. Surtout que pour nous pondre un quasi remake du premier film dans ses personnages, gags et situations, 70% du temps, et se planter lorsqu’il tente de nouvelles choses, il aura fallut 4 scénaristes pour arriver à ce résultat. Pourquoi ? On en vient à se dire que si le premier film nous avait plu, c’était avant tout car il avait su nous surprendre, avec son twist arrivant 25 minutes après le début et que l’on ne voyait pas venir, et que sa formule humour et gore n’était pas du tout attendue. Vouloir reproduire la même formule, avec les mêmes effets, quasiment calculés de la même manière, ça ne surprend pas, ça relève plutôt de la fainéantise.

Les plus

Pas ennuyeux en soit
On voulait retrouver l’ambiance du premier

Les moins

Un remake déguisé la plupart du temps
Peu de nouveautés
En terme de style et de gags, aucune surprise
Le final, différent mais raté

En bref : The Babysitter Killer Queen est un ratage, prouvant que le premier était en soit un petit miracle dont la formule ne tenait en fait qu’à un fil. Et en voulant reproduire la formule à l’identique, cette suite fait soupirer plutôt qu’elle n’amuse.

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