FREDDY 3 : LES GRIFFES DU CAUCHEMAR (A Nightmare on Elm Street 3: Dream Warriors) de Chuck Russell (1987)

FREDDY 3 : LES GRIFFES DU CAUCHEMAR
Titre original : A Nightmare on Elm Street 3: Dream Warriors
1987 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h36
Réalisation : Chuck Russell
Musique : Angelo Badalamenti
Scénario : Wes Craven, Bruce Wagner, Frank Darabont et Chuck Russell

Avec Heather Langenkamp, Craig Wasson, Patricia Arquette, Robert Englund, Ken Sagoes, Rodney Eastman et Jennifer Rubin

Synopsis : Les docteurs Simms et Goldman soignent dans un hôpital psychiatrique des adolescents victimes d’horribles cauchemars dont ils refusent de parler. Nancy, une jeune interne, qui a subi les sévices de Freddy Krueger, l’abominable tueur d’enfants, apprend que celui-ci est la cause de ces cauchemars….

Si le second opus de la franchise, lancé hâtivement en 1985 pour sortir exactement un an après le premier opus, a été un succès au box office, les critiques n’étaient pas tendres, et les fans du premier film sortirent déçu de la projection. Il faut dire que plutôt que de continuer la mythologie, ou de faire comme à l’époque un simple copier coller de l’original, La Revanche de Freddy s’était totalement éloigné de l’essence du premier film, Freddy Krueger s’infiltrant carrément dans le monde réel en prenant possession d’un jeune. Néanmoins, le film fut un succès, et rassure la New Line, alors persuadée qu’elle a une franchise entre les mains, et il faut livrer une nouvelle suite, et faire bien les choses ce coup-ci. On demande à Wes Craven de revenir, et il s’allie au scénariste Bruce Wagner (scénariste récemment de Maps to the Stars de Cronenberg) pour livrer un premier jet. Un premier jet qui pose les bases de cette suite, mais jugé irréalisable pour diverses raisons, notamment financières (Freddy pouvait absolument tout faire), mais également morales (des jeunes se rendaient dans une ville pour se suicider, sous l’influence de Freddy). Les choses bougent avec l’arrivée sur le projet de Frank Darabont et surtout de Chuck Russell. Ensembles, ils bossaient sur un remake de Le Blob, qui prend tout son temps, et ils se rabattent donc sur ce troisième opus de Freddy, pour être le premier film réalisé par Russell. L’équipe a le feu vert, le budget monte à 4,5 millions de dollars, le casting prend forme avec une nouvelle équipe, mais surtout le retour bien entendu de Robert Englund pour jouer Freddy et de Heather Langenkamp, l’héroïne du premier film. Le second film sera totalement oublié. Comme pour chaque opus, des surprises arrivent devant et derrière la caméra. John Saxon revient pour jouer le père de Nancy malgré un temps de présence limité, un garde du personnel hospitalier du film sera joué par un jeune Laurence Fishburne, Craig Wasson (Body Double) en docteur et une toute jeune Patricia Arquette récupère un des rôles principaux. Et après Christopher Young pour le second film, c’est Angelo Badalamenti qui s’occupe de la musique, signant alors son deuxième métrage de cinéma après l’énorme Blue Velvet de David Lynch.

La suite on l’a connait. Gros succès au box office, Freddy devient véritablement une saga et les épisodes vont s’enchainer pendant un temps. Il faut dire que sur le papier, ce troisième opus fait des choix plutôt payants et audacieux. D’un côté l’approfondissement des personnages, notamment bien entendu de Freddy Krueger, avec plus de background sur le personnage. De l’autre, l’approfondissement du concept. Monde des rêves oblige, et avec un budget plus confortable, le film peut se lâcher niveau décors et en visions horrifiques, mais également en faisant un choix tout simple. Si l’on est dans le monde des rêves, les personnages peuvent… rêver et avoir des pouvoirs pour vaincre Freddy, et donc s’unir, car l’union fait la force. Si Freddy devient plus fort au fur et à mesure des âmes qu’il récolte, il faut bien donner des chances aux personnages face à lui. Des idées, des concepts, plus d’effets spéciaux, du tout bon. Et à l’écran ? Du bon et du moins bon, même si pour les fans, ce Freddy 3 reste un des meilleurs opus. Il a donné une vraie direction à la saga après tout, et regorge d’idées il est vrai. Sauf que par moment, visuellement, le film se retrouve avec les défauts de ses qualités. Mais on va y revenir, situons un peu l’ensemble. Le métrage se déroule dans un hôpital majoritairement, où des jeunes à problèmes ayant tous des cauchemars sont limite prisonniers. On retrouve des thèmes du premier jet du scénario donc, avec des adultes qui ne comprennent pas les enfants, et qui prennent certains événements comme des cris désespérés, des suicides. Nancy, l’héroïne du premier film, rejoint l’aventure comme conseillère pour s’occuper des jeunes, et ça tombe bien, puisque Freddy en ayant après les jeunes, elle connait bien le monsieur, ses faiblesses, mais surtout ses manières d’attaquer. Et au départ, il n’y a pas à dire, ce troisième opus parvient à séduire. Les idées sont là, la mise en scène pas toujours excellente mais tout à fait fonctionnelle, et dés que Freddy est à l’écran, on a droit à de la punchline et des idées visuelles étonnantes.

Les premières attaques de Freddy, et les premiers meurtres sont incontestablement réussis. On notera même quelques effets sanglants, pas particulièrement gore, mais qui font mal, comme le sort de Philip, dont Freddy va se servir comme d’une poupée, dont les nerfs seront les fils. Et bien entendu, il y a la fameuse scène de la télévision, le Prime Time Bitch, qui aura marqué les esprits. C’est lorsque les survivants commencent à s’unir et nous montrent que dans le monde des rêves, ils ont des pouvoirs que ça se gâte un peu. Que Kristen (Patricia Arquette) soit agile et que Kincaid (Ken Sagoes) soit ultra fort vu son gabarit, pas de soucis à ce niveau. Si la transformation de Taryn (Jennifer Rubin) sent bon les années 80 dans son look, elle nous gratifie au moins d’une scène culte, avec les doigts de Freddy affublés de seringues. Là où ça coince, c’est dans le cas de Will (Ira Heiden), qui dans le monde des rêves, se transforme en magicien, avec super pouvoirs, éclairs verts dégueulasses et tenue de magicien dans ce qu’il a de plus classe et classique, mais cet aspect m’a toujours hautement dérangé. Et ce fameux Freddy, s’il parle plus et balance une grande série de punchlines, il faut avouer que ça fonctionne encore, et qu’il ne sombre pas dans le ridicule, grâce à un relatif sérieux dans l’entreprise générale du film, et avec un personnage toujours sans pitié. Ce que l’on perdra petit à petit par la suite jusqu’à un sixième opus laissant la part belle au comique et oubliant l’aspect horrifique en cours de route. Dommage qu’une des scènes clés et marquantes du film, avec le squelette, a très mal vieilli, là où des films beaucoup plus anciens utilisant les mêmes techniques d’animations tiennent encore la route. A plusieurs reprises d’ailleurs, le film est à la frontière du ridicule, sans jamais véritablement tomber dedans. Ça en fait un film sympathique, bourré d’idées, mais plus fragile que le premier métrage.

Les plus

Un retour aux sources
Énormément de bonnes idées
Quelques mises à morts cultes
Approfondissement du background

Les moins

Quelques idées juste ridicules
Des effets parfois un peu vieillots

En bref : Ce troisième Freddy donne sa vraie voie à la saga, et retourne à une ambiance plus proche du premier film. Les idées, autant dans le fond que dans la forme pour les scènes à effets spéciaux sont nombreuses, et si tout ne fonctionne pas pleinement, il faut saluer l’effort, d’autant que certaines scènes sont cultes.

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