Avec Ma Dong-Seok, Kim Sang-Joong, Kim Ah-Joong, Jang Ki-Yong, Park Won-Sang et Kang Min-Tae
Synopsis : Un transport de prisonniers se renverse et les dangereux détenus à l’intérieur s’échappent. Le chef de gang coréen No Sang-sik qui travaille pour les yakuzas est l’un d’entre eux. Pour les rattraper, la police décide de constituer une équipe spéciale composée de prisonniers.
Bad Guys : Reign of Chaos est l’adaptation d’une série télévisée Coréenne de 11 épisodes datant de 2014. Ou plutôt une suite. Enfin je ne sais pas, je n’ai pas vu la série, et elle n’est pas nécessaire pour voir et comprendre le film, dont l’histoire tient sur un post it finalement. Un bus de prisonniers, une évasion, et voilà que la police créé une unité spéciale pour récupérer les détenus. Une unité faite d’anciens flics qui sont en prison, et qui peuvent donc écourter leur sentence en cas de succès de l’opération. Une unité qui a tous les droits, celle d’être violente et d’avoir recours à ce que la police n’autorise pas. Un Suicide Squad en quelque sorte, sans super pouvoirs, sans super vilains, mais juste avec des anciens flics aux méthodes peu orthodoxes. L’annonce donc d’un film bad-ass, avec des personnages bad-ass, de l’action, le tout pour un film pas prise de tête et surtout qui ne se prend pas trop au sérieux, et vise l’efficacité au lieu de la stylisation à outrance. Alors, ça vaut quoi ? Et bien… c’était sympathique. Sans plus. Ni plus, ni moins. Rien de honteux, rien d’exceptionnel ou de mémorable. Un simple divertissement pas prise de tête, vite vu, vite oublié, avec une intrigue prévisible, cousue de fils blancs, des personnages qui se limiteraient presque pour la plupart à leur fonction, qui sont bien entendu des caricatures à eux seuls, et voilà. Le genre de blockbuster estival pour amener les gens dans les salles, qui détend sur le moment, puis sera bien vite oublié. Si le côté divertissant est bien présent, il manque un gros quelque chose au métrage pour être plus que ça. Et pourtant, il y a de belles choses. Corée oblige, la partie technique est top. Le montage est souvent affuté, la photographie sublime, les mouvements de caméra élégants, rien à redire.
Ça n’en fait heureusement pas trop, et l’action reste la plupart du temps réaliste, sauf quand elle se décide à faire intervenir l’humour, notamment en ce qui concerne celui que l’on appellera le personnage principal, joué par le gros dur Ma Dong-Seok, qui fut révélé aux yeux des occidentaux avec deux gros films, à savoir Dernier Train pour Busan, et l’année dernière, Le Gangster Le Flic et l’Assassin. Un acteur avec une réelle présence à l’écran, que l’on retrouve dans pas mal de métrages, souvent des polars ou films d’action, et l’on pourra citer plutôt récemment sa participation au bien sympathique voir très bon Unstoppable ou au plus anecdotique The Villagers. On comprend d’ailleurs vu sa carrure qu’il soit autant mis en avant dans le métrage, puisque les autres personnages sont bien anecdotiques, peu importe qu’ils soient du bon ou du mauvais côté de la loi. Dans son équipe, on trouve par exemple la charmante Kim A-Joong, qui ne sert finalement pas à grand-chose, le jeune Jang Ki-Yong, et d’autres, mais ils sont tous plutôt lisses, et sans réelle présence, ni développement. Juste des personnages qui se limitent à leur fonction. La brute, le casse cou, la séductrice, et le vieux loup de mer, joué par Kim Sang-Jung, très rapidement en arrière plan par ailleurs, sans doute car ne pouvant pas participer autant que les autres aux scènes dites physiques. La dure loi du cinéma d’action Coréen, quand il faut passer la moitié du temps à courir après des suspects ou à se bastonner contre 50 mecs dans un entrepôt. Mais c’est la même chose du côté des méchants, des évadés traqués. On nous met bien un trafic de drogue en arrière plan, mais le temps de présence à l’écran des personnages est si limité que les rôles sont limités à leur fonction. Le chef de gang, le dealer, ou bien le grand patron, forcément un grand méchant Yakuza. Viser l’efficacité est une chose, mais il manque clairement un petit quelque chose ici. Il faut dire que le métrage, pour une fois, ne dure que 1h50.
Mais 1h50 du coup quand on veut former une équipe de quatre personnages principaux, plus plusieurs méchants en arrière plan, c’est finalement peu pour rendre l’ensemble intéressant, ou du moins pour que chaque personnage ai droit à son développement, sa vraie présence à l’écran, sa scène marquante. Du coup c’est simple, si sur le moment, Bad Guys n’a rien d’un métrage honteux ou pénible, il ne laissera pas un souvenir. Pour preuve, je ne l’ai vu seulement il y a quelques jours, et en dehors de ses grandes lignes, et de son acteur principal, le reste est déjà flou. Oui, les scènes d’action ne sont pas honteuses, et il est toujours sympa de voir 4 personnages partir à l’aventure quitte à affronter à mains nues une cinquante de mecs face à eux, les quelques cascades, à pieds ou en voiture comme l’accident de bus sont bien fichus, on sent bien la puissance des chocs. Mais c’est souvent plutôt court, et entrecoupés de moments beaucoup plus légers. Et comme l’humour n’est pas la plus grande réussite du métrage, s’avérant la plupart du temps très facile, il ne marquera pas non plus. C’est là tout le paradoxe du film en quelque sorte. Il se veut cool, léger, rythmé, tout en manquant de personnalité, de moments marquants, d’impact finalement. En ce sens, il est véritablement un blockbuster estival, même si sorti en Corée en Septembre, fait pour remplir les salles et faire passer un bon moment en attendant le prochain grand film qui marquera plus le spectateur.
Les plus
Ma Dong-Seok, le seul avec une vraie présence à l’écran
Des scènes d’action sympathiques
Divertissant et court
Les moins
Peu marquant
L’humour qui ne marche que rarement
Manque de développement, d’intrigue et de personnages
Paresseux au final ?
En bref : Le film Bad Guys ne marquera pas les esprits, proposant un spectacle en soit carré et allant à l’essentiel, mais ne contenant rien de marquant, d’inédit ou autre à l’écran. Même l’équipe principale manque de développement.
Un petit côté « the Raid » en moins bien, non ?
Hmmmm, au delà de l’aspect polar avec de la baston, pas tant que ça. Le ton reste bien plus léger en plus, à un ou deux moments près où le cinéma Coréen refait surface 😉
Moins bien par contre, oui c’est certain.