Avec Ema Horvath, Trey Tucker, Mena Suvari, Troy Iwata, Olan Montgomery et Danny Corbo
Synopsis : Liberty, une jeune fille de 16 ans, revient d’un séjour de deux mois dans un camp d’été. Elle retrouve sa mère qui lui présente son nouveau fiancé, John Smith. Ce dernier semble être trop parfait pour ne pas cacher quelque chose. Liberty ne va pas tarder à percer son mystère…
Avec cette année 2020 assez catastrophique, il est assez incroyable de voir le nombre de films sortant finalement directement en VOD (ou parfois quand ils ont de la chance, en support physique) en ce début de Décembre 2020. What Lies Below fait parti de ces titres là, aux côtés de pleins d’autres dont je vais tenter de vous parler prochainement, histoire d’avoir un aperçu de la production actuelle cinématographique quand celle-ci ne concerne pas la Warner et ses décisions faisant scandale. What Lies Below, sortant donc le 4 Décembre aux Etats Unis, ne raconte en soit rien de nouveau. Le huis clos dans une maison au bord d’un lac avec une famille, ce n’est pas nouveau, et l’irruption d’un élément perturbateur inconnu mais prenant l’apparence d’un (nouveau) membre de la famille non plus. On peut penser à Honeymoon, très sympathique film ne mettant en scène finalement que deux acteurs. Ici, ils seront trois. La mère (jouée par Mena Suvari, toujours active donc), la jeune fille de 16 ans (Ema Horvath) et le nouveau copain de la maman qui vient taper l’incruste dans leur maison de vacances, joué par Trey Tucker. John, le nouveau copain, parraît bien sous tout rapport. Séducteur, charmeur, intelligent, cultivé, passionné par son boulot (l’étude de la vie aquatique), gentil, l’homme parfait. Trop parfait justement, ce qui le fait paraître immédiatement étrange. De toute façon, le film, qui n’invente donc rien, ne ménage pas le suspense bien longtemps, et les événements plutôt étranges ne vont pas tarder à apparaître pour nous faire douter immédiatement des intentions du copain, encore plus fatalement quand on apprend, en même temps que Liberty, la fille, que sa mère a accepté de l’épouser.
Sur le papier oui, What Lies Below n’a pas grand-chose de neuf à proposer. Dans la forme heureusement, malgré un budget sans doute très limité, Braden R. Duemmier, le réalisateur mais également scénariste du film, a plus d’un tour dans sa poche pour rendre son film divertissant et prenant. En premier lieu, il ne cherche pas à péter plus haut que son cul, s’en tient à ce qu’il raconte et au boulot qu’il doit faire, à savoir nous divertir et nous fournir quelques images pouvant marquer, le tout en étant rythmé et court. Oui, on ne s’ennuie pas un instant dans le métrage, et ça ne dure que 1h27, génériques de début et de fin compris. Pas le temps de s’ennuyer n’est-ce pas ? Si dans les faits, les personnages n’ont plus ne sont pas des plus originaux, on notera tout de même que les acteurs font du bon boulot, que ce soit les femmes (la mère et la fille) ou le nouveau copain étrange. Quelques rapides personnages secondaires feront bien quelques apparitions ci et là, mais rien d’important pour l’intrigue ou le déroulement général tant cela fait plus office d’apparitions le temps d’une scène que de seconds rôles développés ou ayant une réelle incidence sur le scénario. Mais les personnages principaux, bien que loin d’être inoubliables dans leur passé et psychologie, sont suffisamment développés et bien interprétés pour que l’ensemble se suive avec plaisir. À moins d’être finalement hermétique au genre, ou totalement lassé, le métrage est assez solide pour plaire. Surtout que si comme dit, le mystère n’est jamais longtemps maintenu, on se doute immédiatement que quelque chose cloche, le vrai souci tarde lui à être révélé.
Si bien qu’au départ, il est tout simplement possible de passer en revue tous les films du genre pour tenter de trouver ce qui ne va pas : un parasite remplaçant l’esprit humain, une copie comme dans l’Invasion des Profanateurs ou j’en passe. Finalement, malgré des révélations loin d’être renversantes, What Lies Below tire son épingle du jeu grâce au sérieux général de son entreprise, en terme de visuel, d’ambiance, et malgré son classicisme ambiant, de sa narration. Ça ne révèle pas tout immédiatement, et ça ne veut pas en faire trop visuellement, ce qui aurait sans doute fait couler l’entreprise et flamber le minuscule budget. À la place, le réalisateur joue à fond sur le son (l’ambiance sonore est très réussie) et sur l’éclairage (ça baigne souvent dans des ambiances colorées, chose que j’adore quand le réalisateur parvient à le maitriser ou le justifier). Et ça a fonctionné sur moi. Certaines scènes sont visuellement très propres et très travaillées, et donnent quelques images marquantes aux spectateurs, surtout dans le dernier tiers du métrage, où tout se bouge, et qui parvient à garder une ambiance étrange malgré un côté malgré tout un peu plus rentre dedans. Que demander de plus de la part d’une petite série B en soit peu originale mais qui fait le boulot ? Rien de plus, ça fait le boulot, ça se voit avec plaisir même si ce sera vite oublié, et voilà.
Les plus
De bons acteurs
Mise en scène carrée
Une ambiance travaillée (sons et lumières)
Quelques images marquantes
Les moins
Mais rien de neuf dans le propos
Peu original
Des personnages finalement classiques voir clichés
En bref : What Lies Below n’invente rien dans le genre qu’il aborde, mais il est fait avec suffisamment de sérieux pour être une série B bien rodée et bien emballée.