38 DAYS de Koshizaka Yasushi (2016)

38 DAYS

Titre original : 38 Days
2016 – Japon
Genre : Érotisme fauché
Durée : 1h46
Réalisation : Koshizaka Yasushi
Musique : –
Scénario : Koshizaka Yasushi et Fukazawa Hiroko

Avec Kisaki Aya, Tsuda Atsushi, Aya Rei, Yoshihara Maki, Kôda Riri et Handa Sasa

Synopsis : Nakamachi Reiko se réveille un beau jour séquestrée et attachée dans la baignoire d’un appartement par l’officier de police Masashi. Masashi a en réalité un sens de la justice assez étrange, et cherche ici à se venger d’événements qui ont eu lieu 5 années auparavant, en emprisonnant Reiko puis Yuki, durant 38 jours…

Ah ce cher Koshizaka Yasushi, j’avais totalement laissé tomber sa carrière après l’immonde Missing 77. Comment celui qui avait commencé en nous donnant plein d’espoirs avec un fauché mais potable et intéressant Man Hunting en 2010 a-t-il pu chuter aussi rapidement dans les bas fonds du V-Cinema ? Dans l’érotisme filmé à l’arrache, sans monteur de ce nom, sans directeur de la photo, livrant des films plats, inintéressants, longs ? Le mystère demeure complet. Mais une chose est sûre, c’est que Koshizaka aime les suites, et que si dés le premier opus il y a un chiffre dans son titre, on peut s’attendre au lancement d’une longue saga. Missing 44 ? Et bien vous aurez une suite, puis du Missing 55, Missing 66 et Missing 77. Et bien là c’est pareil. 48 Days ? Vous reprendrez bien sûr en seulement deux ans du 58 Days puis du 68 Days avant d’enchaîner sur un 78 Days ? Sauf que sans doute déçu arrivé au troisième opus de se rendre compte qu’à force de prendre des chiffres au pif, il a encore raté le 69, Koshizaka fait dans l’originalité, en régressant. Pas de 88 Days, mais un 38 Days ! Si j’en crois la (magnifique) pochette, elle nous parle carrément de reboot, mais j’ose espérer que c’est juste ma traduction qui est mauvaise, car oser faire un reboot de sa propre piètre saga seulement 2 ans après l’opus original qui a eu trois suites, c’est osé, et un brin prétentieux. On parle donc sans doute plutôt de préquelle ici, qui depuis a eu droit à un 39 Days… Mais n’ayant pas vu les quatre précédents métrages, en réalité, j’ignore comment tout cela s’insère dans le « récit », surtout que peu importe le nombre de jours et donc le film, l’histoire semble basiquement toujours la même, à la différence près que l’employé de bureau kidnappeur et violeur se transforme ici en flic, kidnappeur et violeur. Et que l’on échange le lieu mal éclairé, crade et sans direction artistique par un lieu trop éclairé, trop clean et sans direction artistique. Mais que dire du film ? Pour cela, je vous renvois ICI vers la critique de ce cher Oli sur échec et (ciné)mat. Adieu ! Ah, comment ça on me dit qu’il ne parle pas du même film mais que lui il a eu droit à 10 jours en plus ?

Bon ok, je vais devoir y mettre du mien alors. 38 Days, pourtant, ça a l’air de ressembler comme deux gouttes d’eau aux précédents, et ce malgré un personnage kidnappeur différent, et que l’on troque une cave mal éclairée et crade par un appartement donc trop éclairé et trop clean. Au début, quand il n’y a qu’une fille, car rapidement, elles sont deux, et la baignoire, c’est trop petit, donc super flic prend un apart, y met une grande bâche bleue au sol, deux couvertures, et attache les jeunes femmes ici. Et ce qui marque après seulement quelques instants dans le métrage, c’est bien entendu…la qualité d’interprétation. Mention spéciale à notre kidnappeur, et donc à Koshizaka pour sa direction d’acteur et le fait d’avoir validé un élément qui va revenir plusieurs fois dans le métrage, mais notre acteur joue la surprise de manière…surprenante. Ok, je l’admets, j’ai eu un fou rire la première fois, et c’était seulement cinq minutes après le début du métrage. Et ça ne perd pas de temps, quelques minutes après, notre brave policier au jeu d’acteur ensoleillé, et qui avec son collègue va aider des femmes suicidaires en détresse (et nue, bon pour le quota d’avoir ça dés le début), va séquestrer une jeune femme et l’attacher dans sa salle de bain. Bien, on ne perd pas de temps en bavardage inutile. Et puis à peine 10 minutes après, bam, une deuxième, alors que le compte à rebours des jours a déjà commencé, et on délocalise donc ailleurs. Et au début, on se prend au jeu. Le côté compte à rebours du métrage avec l’affichage des jours, ce n’est pas une si mauvaise idée en soit, même si du coup, il l’a déjà fait pleins de fois. Mais pendant un bon 40 minutes, ça n’ennuie pas, et on y voit des efforts. Les deux actrices, AV idoles bien entendu, ne jouent pas trop comme des quiches, et notre kidnappeur se calme avec « la surprise » (mais ça reviendra haha), et du coup, il décide même de porter des lunettes de soleil, en intérieur, tout le temps. Il a sans doute vu le film de Shiraishi, le fameux Chô Akunin, et a voulu imiter son style !

Mais non, même si par exemple la photographie est plate, on sent un clair effort pour éviter l’effet sans éclairage et avec des noirs granuleux qu’on avait sur… et bien en fait pas mal de films du réalisateur depuis Man Hunting Redemption, soit 2011. Et quand le monsieur il nous fait entre 3 et 4 films par an non stop, ça fait beaucoup. C’est plat, mais propre. Ça ne joue pas hyper bien mais ça passe. Mais le souci, c’est que ça dure 1h46. Et 1h46, c’est long, surtout pour Koshizaka, rappelons que les pires opus des Missing dépassaient également la barre des 1h40. Mais allez, j’ai un grand cœur, je lui ai laissé sa chance. Pendant 50 minutes, vraiment, je me suis pris au jeu. Et c’est alors que c’est affiché le « 17 Days » à l’écran, et là l’horreur, je me suis rendu compte que je n’étais qu’à la moitié du film, et qu’il me restait 21 jours à subir. Du coup, Koshizaka, qui n’a plus grand à chose à raconter (il coécrit comme souvent) accumule les scènes érotiques bas de gamme, sans se prendre la tête parfois, enchainant 3 ou 4 jours de suite à base de fellations, le tout avec le même angle de caméra jour après jour, et forcément, le même éclairage, les mêmes costumes. Ah ça sent le tournage éclair d’affilé tout ça. Dans ses 20 dernières minutes, le film tente alors de nous emmener un peu plus dans le quotidien de notre flic, avec ses collègues, et se permet même du coup de rajouter une troisième fille, juste pour rajouter un conflit, ou plutôt une longue scène érotique en love hôtel. Youpi ? Non, arrivé là, le spectateur, il en a marre, et quand il ne reste que 8 minutes au compteur, on se dit finalement qu’il ne s’est rien passé de passionnant pendant 1h40 déjà. Et là Koshizaka, il nous pompe vraiment Shiraishi, avec lunettes de soleil et marteau à la clé. Mais la vraie question qui demeure, c’est pourquoi ? Si ça raconte la même chose que les 4 précédents films, pourquoi ? Et avec une telle fin, pourquoi un 39 Days ? Comme je suis un minimum sain d’esprit (je crois), on zappera ce 39 Days. La bonne nouvelle, c’est que direct après, Koshizaka a lancée une autre saga érotique de 5 films, que ça dure souvent 1h10 (déjà mieux), et que je les ai tous en dvd. Youpi ? Je crois…

Les plus

Techniquement au dessus des Missing
Cet acteur au génie incompris
Au début, on se prend au jeu, avec le compte à rebours

Les moins

Ça reste un film bâclé
1h46 pour ça ??? 1h46 quoi !
Des scènes érotiques filmées n’importe comment
Ça met un bout de temps avant de bouger

En bref : 38 Days, c’est sans doute comme les jours précédents, et le jour suivant, pas fameux, mais loin d’être le pire du réalisateur. Si ça avait été plus court, on aurait même pu passer un bon moment malgré la qualité médiocre du film, mais là, c’est trop long et ça finit par ennuyer.

6 réflexions sur « 38 DAYS de Koshizaka Yasushi (2016) »

    1. C’est difficile de te répondre, vu que je n’ai pas vu les 48, 58, 68 et 78 DAYS pour pouvoir raccrocher les wagons, voir si un perso en commun apparaît, ou des événements en communs… Encore plus difficile vu que le bougre a enchainé donc sur 39 DAYS. Donc je dirais un spin off, ou un reboot si j’en crois l’arrière de la boite et un coup de traduction magique.
      Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a pas froid aux yeux. Rebooter sa propre saga trônant dans les bas fonds du V-Cinema. Il faut oser quoi 😀
      Cet homme me fait peur, mais bon, il va falloir voir maintenant son ultime saga (mais d’ici que je vois les 5 opus, il aura bien tourné 3 nouveaux films). Bientôt si tu vires Miike ou Sono Sion de mon blog, ça va être le réalisateur Japonais le plus présent 😀

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