Avec Olivier Gruner, Tim Thomerson, Cary-Hiroyuki Tagawa, Merle Kennedy, Okumoto Yuji, Nicholas Guest, Thom Mathews, Brion James, Marjorie Monaghan, Thomas Jane et Jackie Earle Haley
Synopsis : Los Angeles en 2027, le Japon et les États-Unis ont fusionné politiquement et économiquement. Alex est un policier assassin mi-homme mi-machine, dont les membres totalement carbonisés ont été remplacés par des organes robotisés. Alex est rappelé afin d’exécuter une dernière mission consistant en l’assassinat des chefs de la résistance. Il découvre alors que les résistants ne se battent pas contre le contrôle du gouvernement sur la vie de la population, mais pour l’avenir de l’humanité. Une nouvelle race d’androïdes infiltre en effet la société humaine en intégrant la mémoire de certaines personnes dans des corps robotisés, les fidélisant ainsi à la cause cybernétique. Alex découvre qu’il a une bombe implantée dans le coeur et la course contre la montre commence pour trouver le chef de la résistance et désactiver la bombe avant qu’elle n’explose.
Je ne suis ni un grand connaisseur ni un grand amateur du cinéma de Albert Pyun. D’ailleurs, pour faire simple, je n’avais de mémoire vu qu’un seul film de lui, Cyborg avec Jean-Claude Van Damme. Un métrage que je ne porte pas spécialement dans mon cœur. Mais on ne peut pas limiter la filmographie d’un réalisateur à un seul film, surtout quand dans sa carrière, il a filmé plus de 30 voir 40 métrages depuis le début des années 80. Des titres souvent pour le marché de la vidéo, mais où l’on trouve des acteurs de série B souvent appréciés des amateurs. Je me suis donc penché sur Nemesis, un de ses métrages de 1992 à plutôt bonne réputation, et qui avait déjà plus de chances de me plaire. Un budget un peu plus haut que d’habitude, un casting plein de curiosités, de la SF à tendance mi Mad Max mi Terminator, et surtout parait-il bourré d’action tout à fait potable, avec Olivier Gruner dans le rôle titre, acteur que je ne connaissais absolument pas. Alors, premiers mots sur le casting, ça ne mentait pas. Si je ne connaissais pas Olivier Gruner et qu’il est crédible en cyborg peu expressif qui en donne des coups de pieds et mitraille à tout va, à ses côtés, oh qu’il y en a de la tête connue. Tim Thomerson joue le grand méchant et on a pu le voir dans Retour vers l’enfer, Aigle de Fer, Aux Frontières de l’Aube ou encore Las Vegas Parano pour les plus connus, mais le reste n’apas à rougir. Voyez plutôt, dans le métrage se bousculent Cary-Hiroyuki Tagawa (Mortal Kombat), Brion James (48 heures, Enemy, Double Détente, Le Scorpion Rouge, Tango et Cash), Thom Mathews (Le Retout des Morts-Vivants, le sixième Vendredi 13), un tout jeune Thomas Jane (The Mist, Peur Bleue) ou encore Jackie Earle Haley (Watchmen, Freddy).
Ah ça en fait un bon gros casting surprenant, de têtes connues, débutantes ou de seconds couteaux que l’on apprécie. Mais que dit du métrage en lui-même. Et bien si ce n’est pas parfait, que le métrage trouve dans certains effets spéciaux ses limites (le budget reste bas) et qu’il y a malgré tout quelques petites longueurs, il faut avouer que Nemesis tient plutôt bien la route et demeure une série B assez bourrine qui fait du bien, fait le boulot, et parvient même lors de quelques séquences à impressionner. Dés l’ouverture d’ailleurs, qui s’ouvre sur une grande course poursuite avec fusillades et explosions à la clé, avant que l’histoire ne débute vraiment et que notre héros se retrouve avec une bombe à l’intérieur de lui, et qu’on l’envoie dans un pays paumé pour traquer un groupe de résistant. Il faut avouer que dans sa mise en place, malgré le sérieux de la mise en scène de Albert Pyun et son lot d’acteurs charismatiques (et de filles nues, quand même), Nemesis se traîne un peu. Un bon 40 minutes avant que l’action ne revienne, et que le film ne se transforme qu’en une énorme course poursuite entre de méchants cyborgs et notre flic qui a décidé de faire le bon choix, à savoir de rejoindre la résistance pour se battre pour l’humanité. Rien de bien nouveau ou original dans le propos, il est vrai. Mais l’ensemble est suffisamment sérieux puis par la suite suffisamment généreux pour divertir l’amateur de série B made in 90. Mieux, le film aura quelques idées intéressantes dans ces scènes d’action, idées que l’on retrouvera par la suite dans d’autres métrages comme la saga Underworld, avec l’évasion de l’hôtel en fusillant le sol pour passer au travers.
Oh oui c’est généreux. Ça tire dans tous les coins, ça court en forêt, dans des rivières, dans de superbes décors naturels, dans des bâtiments en ruine, ça explose dans tous les sens, ça sent la cascade dangereuse, avec en gros point culminant la chute d’une tour avec grosse explosion à la clé. Ça sent la poussière, la sueur, le danger, et c’est toujours bon de revenir à cette époque bénie où le numérique n’existait pas et qu’il fallait vraiment faire péter un décor pour de vrai pour l’immortaliser sur la pellicule. Nemesis a sans doute gagné son statut de film culte grâce à cette générosité et son sérieux. Même s’il n’échappe clairement pas à un gros défaut de ses bobines là, à savoir vouloir en faire toujours plus dans son final, même s’il n’en a pas les moyens. En résulte un final rappelant très fortement Terminator, le budget et le talent de Cameron en moins, et donc faisant finalement sourire plutôt que de nous exciter. Oui, Pyun, ton robot animé image par image, il n’est vraiment pas terrible. Tout comme ton plan final dans un long couloir vide qui fait juste penser à un gros manque de budget plutôt qu’à une intention artistique, même si sur ce point, le plan me rappelle tellement Hardware de Richard Stanley que je lui pardonne. En tout cas, si vous aimez la science fiction un peu post apo et un peu cyberpunk, et que la série B ne vous rebute pas, Nemesis a du potentiel et pourra vous plaire. Pas comme ses suites, apparemment tournées à l’économie et ridicules de bout en bout.
Les plus
De l’action débridée et efficace
Efficace et plutôt sérieux
La mise en scène d’Albert Pyun tient la route
Des effets spéciaux plus que corrects
Les moins
Quelques moments où le manque d’argent se ressent
Quelques longueurs dans la première partie
En bref : Et bien, Albert Pyun m’a surpris sur ce coup là. Nemesis est une grosse série B plutôt sympathique, avec son lot de défauts oui, mais généreuse en action et correctement emballée.