Avec Satô Takeru, Takei Emi, Fujiwara Tatsuya, Eguchi Yôsuke, Iseya Yûsuke, Aoki Munetaka, Aoi Yû, Kamiki Ryûnosuke, Tsuchiya Tao, Tanaka Min et Ôyagi Kaito
Synopsis : Alors que la chute du Shogun plonge le pays dans le chaos, un assassin au service du gouvernement trahi par sa hiérarchie fomente une insurrection. Armé de son sabre à lame inversée, Kenshin prend part au combat que livrent les forces de police pour empêcher le despote de brûler Kyoto.
En 2012, le film Kenshin le Vagabond avait été une excellente surprise, d’autant plus qu’elle n’était pas attendue, son réalisateur étant, pour l’époque, relativement inconnu, et les adaptations lives de mangas n’étant que très rarement des réussites, même s’il faut avouer que passé les premiers Death Note, les films font des efforts pour ressembler à des films de cinéma au maximum, et non plus à des téléfilms. Kenshin était donc la bonne surprise, prenant, très bien filmé, avec des combats nerveux. Une histoire qui se tenait, un film qui avait de la gueule, juste une ou deux petites fausses notes, et surtout, un film qui se suffisait à lui-même, avec un début, un milieu, et un dénouement. Mais le film fut un grand succès, et l’équipe rempile deux ans plus tard non par pour un mais deux métrages, tournés simultanément, et sortant un seulement un mois d’intervalle au Japon. Ce qui est en soit une excellente chose, permettant au public de voir la fin de l’intrigue peu de temps après, sans avoir à attendre une année comme ce fut le cas à une époque (Retour vers le Futur 2 et 3, Matrix 2 et 3). Et excellente chose, l’équipe restant la même, devant et derrière la caméra, Kenshin bénéficie donc déjà d’un savoir faire. Et comme les personnages sont déjà introduis, pas de temps à perdre, pas de décors à poser, ça peut débuter. Et durant 2h20 quasiment, quel spectacle. Kenshin Kyoto Inferno fut tout simplement du même niveau que le premier. À savoir donc un excellent divertissement, malgré bien un ou deux courts moments un peu trop typés manga. On y retrouve Kenshin, qui va devoir reprendre les armes puisque le pays tout entier fait face à une grande menace avec un assassin, Shishio Makoto, bien décidé à faire chuter l’actuel gouvernement, à brûler le pays, pour se venger du sort qu’il subit des années plus tôt, lorsque la guerre prit fin, et qu’au lieu de déposer les armes, comme Kenshin d’ailleurs, il fut trahit, poignardé, brûlé et laissé pour mort.
Bien entendu, comme ce fut le cas avec le premier film, Kenshin a laissé tomber les armes, ne se trimbalant qu’avec sa lame, lame inversée donc. Mais face à la menace grandissante, sérieuse, et menaçant donc tout ce dont il s’est battu auparavant, il va partir pour Kyoto. Ce que l’on peut dire avec ce second film, c’est que dés sa scène d’ouverture, il se pose là. Ambiance maitrisée, sublime photographie, mise en scène carrée, folie des grandeurs en terme de spectacle, combats toujours bien travaillés pour un rendu à l’écran qui a de la gueule. Et mieux, là où le grand méchant du premier film était un poil trop typé manga à mes yeux, ici, tout en étant en retrait une bonne partie de l’intrigue, et m’ayant demandé sans doute quelques petits instants d’adaptation, il s’en sort très bien. Oui, cette espèce de momie avec ces bandelettes, j’avais peur en plus du coup d’un personnage inexpressif du fait de son accoutrement. Mais la production a eu la bonne idée de donner le rôle à un acteur très (parfois trop) expressif, à savoir Fujiwara Tatsuya (Battle Royale, Kaiji, Death Note). Et c’était un excellent choix, puisque l’acteur permet de faire passer son jeu parfois juste par le regard, et que ça fonctionne. Et tant mieux, car c’était bien l’élément le plus casse gueule du métrage. Pour le reste, si on se retrouve devant une narration assez classique avec la quête du personnage principal, sa rencontre avec quelques nouveaux personnages, quelques combats, puis sa quête pour se trouver un nouveau sabre avant une bataille finale, tout se suit avec un vrai plaisir, et une vraie maitrise. On ne s’ennuie jamais, tout est bien travaillé, et on retrouve les personnages du premier film avec plaisir, même si certains sont quelque peu en arrière plan durant une très bonne partie de l’aventure. Oui, désolé Takei Emi, mais tu es bien moins présente que dans le premier film.
L’excellente nouvelle par contre, c’est clairement au niveau de l’action, et des chorégraphies qu’on va la trouver. Kenshin 2 voit grand, et après une scène d’ouverture ultra léchée, il met le paquet par la suite. Mi-parcours déjà avec un combat entre Kenshin et une bonne trentaine d’adversaires, où les chorégraphies peuvent briller face à une caméra filmant tout ça avec précision, rendant l’action lisible. Et si par la suite, les quelques affrontements en 1 contre 1 font preuve de technique qui fait bien plaisir venant du cinéma Japonais, ayant laissé ce côté là de leur cinéma de côté bien trop longtemps, c’est bien dans les affrontements à très grand nombre que le film parvient à impressionner, en ne trahissant jamais la lisibilité, malgré le nombre d’intervenants à l’écran, malgré la nuit omniprésente et dévorant l’écran, malgré les rues parfois étroites arpentées par les personnages. De l’excellent travail, doublé à une bande son très réussie qui nous donne exactement ce que l’on voulait, à savoir du grand spectacle fait avec sérieux. Dans un sens, ce final pourrait presque être supérieur à celui du premier film, si ce n’est la petite frustration qu’il nous laisse, du fait que Kyoto Inferno n’est bel et bien que la première partie d’une longue histoire, que celle-ci est incomplète, et se termine sur un gros cliffhanger. Bien entendu, tout cela montre l’ambition du projet, qui tient fortement la route, et aurait été financé à hauteur de 30 millions pour les deux opus, ce qui est énorme pour le cinéma Japonais (Gantz 1 et 2 avaient coûtés 20 millions par exemple). Ambitieux, mais risqué, puisque le risque de déception sur le troisième film pourrait abaisser le verdict général, décevoir d’avoir vu plus de 4h pour être déçu. Mais ne boudons pas, Kenshin 2 est un excellent film, digne de son ainé, et ça fait du bien, Ôtomo Keishi prouvant être un réalisateur qui maitrise ce qu’il fait, et qui sait utiliser correctement le budget qu’on lui offre.
Les plus
Une excellente suite
Les affrontements, toujours bien chorégraphiés
Mise en scène dynamique, lisible, jolie
Excellent casting, entre anciens et nouveaux venus
Rythme soutenu
Les moins
Juste la première partie d’une longue histoire
En bref : Succès oblige, Kenshin a droit à sa suite, et heureusement, la même équipe rempile. Et quelle suite, l’exemple parfait de ce qu’il faut faire, même s’il ne s’agît que de la première partie. Toujours maitrisé, plus grand, plus beau, plus d’ennemis, plus de combats. Excellent.