Titre original : Fear Street Part 2: 1978
2021 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h50
Réalisation : Leigh Janiak
Musique : Marco Beltrami et Brandon Roberts
Scénario : Leigh Janiak et Phil Grazadier d’après R.L. Stine
Avec Sadie Sink, Emily Rudd, Ryan Simpkins, McCabe Slye, Ted Sutherland, Jordana Spiro, Kiana Madeira, Benjamin Flores Jr. et Olivia Scott Weich
Synopsis : En 1994, alors qu’ils croyaient être tirés d’affaire, Deena, Josh et Sam sont pourtant toujours poursuivis par la sorcière hantant la ville, et vont chercher l’aide de la seule survivante d’un des précédents massacres. Elle va leur raconter ce qu’il s’est passé au camp de vacances durant l’été 1978.
Après avoir vu le premier opus se déroulant en 1994, produit ressemblant typiquement à une production Netflix, bien que n’étant pas produit par Netflix, comme souvent, il était temps de se pencher sur la suite, qui nous ramènerait en 1978. Alors, quand je vous dis distribué par Netflix uniquement, c’est parce qu’il faut bien entendu comme toujours remettre les choses dans leur contexte, surtout lorsque l’on peut lire que la trilogie aurait été conçu comme une série en visant le public Netflix. Sauf que le projet Fear Street date de 2015 au départ, a été produit par Chemin Entertainment, puis devait sortir au cinéma en 2020 sous la houlette de la 20th Century Fox ou peu importe son nom à présent. Sauf que 2020, on sait très bien ce que l’année réserva à la plupart des films prévus. Certains sont retardés, d’autres passent par la case DTV, des distributeurs abandonnent des films, et le malheur des uns fait le bonheur des autres, et c’est ainsi que Netflix s’est jeté sur la trilogie Fear Street. Ce qui, en soit, ne change en rien la qualité du produit final, ni ses défauts, mais voilà, il faut remettre les pendules à l’heure. Et donc, après les événements du premier film, nous voici donc propulsé pour ce second chapitre dans un très long flashback se déroulant en 1978. Choix osé, de placer son second chapitre dans une autre époque, pour un flashback, et donc devant représenter de nouveaux personnages, de nouveaux antagonistes, tout en faisant évoluer la mythologie de manière générale. Et ce second opus se retrouve donc forcément avec la qualité de ses défauts. En tout cas, ce qui saute aux yeux, et ce après seulement quelques minutes plongé dans ce lointain passé, c’est que si ce second volume est toujours référentiel, il ne cible alors là plus la même source, et resserre son propos, ainsi que ses influences, pour trouver en quelque sorte un propos plus soutenu, et par certains aspects, plus maitrisé.
Terminé donc la mode de Scream, les multiples références à tout va, les notes d’humour pour adoucir le ton, comme le faisait le premier film, qui dans le fond, vu comme ça, rendait plutôt bien hommage à toute cette vague de slashers post Scream visant en premier lieu un public adolescent. Ici, sans pour autant changer de ligne directrice, ce second chapitre, en plaçant son intrigue dans un camp de vacances en 1978 ne va pas chercher bien loin, l’hommage est évident. C’est Vendredi 13 et autres Massacres au Camp d’été (Sleepaway Camp) qui est en ligne de mire. Terminé également l’éclairage au néon, l’ambiance semi-urbaine, ces centres commerciaux, non, ici, c’est la forêt, les cabanes en bois, les jeunes toujours aussi stéréotypés, et toujours deux villes qui se foutent sur la gueule et ne s’aiment pas. En gros, un propos assez similaire au premier film, mais qui resserre ses influences pour donner l’impression d’un film avec une seule direction. Et ça, c’est clairement bénéfique à l’œuvre, car si le public visé reste le même, l’hommage semble plus sincère que sur le premier film, et en plus, on nous offre un personnage principal, Ziggy (Sadie Sink) finalement plus intéressant et plus travaillé que tous les personnages du premier film. Un bon point donc. Non pas que son cheminement soit original, que le traitement soit génial, mais l’ensemble tient la route, et surtout, l’actrice délivre une solide performance. Et si on n’échappe pas à quelques références lors des dialogues (Carrie par exemple), c’est malgré tout bien moins envahissant. Un grand pas en avant donc ? Oui et non. Car malgré tout, on peut toujours regretter que l’ensemble, bien que R-Rated, soit si soft, à quelques plans près.
Du coup, l’hommage aux slashers de la grande époque, ceux qui faisaient clairement crier la censure Américaine à la fin des années 70 et au début des années 80, il est très timide. Un peu dans le fond comme dans The Final Girls, sauf que lui, il avait un avantage, c’est qu’au-delà de son hommage, son propos était ailleurs. Alors qu’ici, on a un film intermédiaire qui finalement, aurait pu se limiter à une petite demi-heure résumée par un personnage à la fin du premier film, ou au début du troisième. Comme si l’intrigue générale était artificiellement allongée, mais ironiquement, en donnant à cette seconde partie à un aspect de film à part entière, car si on lui retire son introduction et ses quelques minutes finales, tout se déroule en 1978, et tout pourrait se suffire sans le premier film, et sans le troisième. Vous voyez un peu mieux ce que je voulais dire lorsque je parlais des défauts de ses qualités, et vice-versa ? Alors oui, encore une fois, et ce même si je ne suis pas forcément le public visé, on passe un plutôt agréable moment devant Fear Street Part 2. L’hommage est parfois amusant sans qu’il ne cherche à être drôle en ayant recours à des blagues, et si beaucoup de meurtres sont softs, quelques plans plus osés font plaisir. En fait, ça se suit comme un banal slasher, compétent, mais n’inventant rien, n’innovant en rien. En terme de mythologie par contre, oui on en apprend bien plus que dans le premier film, et le final laisse présager de bien belles choses pour le dernier film de la trilogie. Reste à voir si celui-ci ira au bout de ses idées pour élever un peu l’ensemble, se plantera lamentablement, ou au contraire, confirmera que la trilogie dans son ensemble est sympathique, mais oubliable.
Les plus
Un hommage à l’âge d’or du slasher
Les acteurs sont plutôt bons
Quelques moments font mouches
La mythologie s’étend et se révèle
Les moins
Toujours un peu trop timide
Et dans le fond, cela reste un banal slasher
Un peu long non ?
En bref : Cette Part 2 changeant d’époque a quelques atouts, s’éparpille moins dans ses hommages et son propos, se permet quelques moments bien trouvés. Mais s’avère également toujours trop gentil, trop timide, parfois même un peu limité.