Titre original : Juho 2405: Watashi ga Shinu Wake – 呪報2405 ワタシが死ぬ理由
2013 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h11
Réalisation : Ruto Toichiro
Musique : –
Scénario : Tanaka Erika et Yamada Tomokazu
Avec Masuda Yuka, Yanagihara Kyoko, Ninomiya Akari, Karato Ryo, Marutaka Manami, Inoue Charu et Takami Cocoro
Synopsis : Kitagawa Reika est présentatrice pour le journal télévisé News Fact qui raconte la vérité derrière des incidents divers. Un jour, après avoir terminé son émission, elle perds la mémoire. À son réveil, elle est attachée à un lit dans un hôpital. Son docteur refuse qu’elle quitte l’établissement, et nuit après nuit, d’affreux cauchemars viennent la hanter.
Les hôpitaux abandonnés, malédictions, apparitions fantomatiques de jeunes femmes à longs cheveux noirs et gras, ça vous manquait ? Moi oui, donc aujourd’hui, nous allons parler d’un très petit budget de 2013 en provenance du Japon que l’on appellera simplement Juho 2405, car le titre en vrai est un peu à rallonge. On y retrouve tous les ingrédients (clichés ?) de la J-Horror depuis la fin des années 90, pour le meilleur et pour le pire. Seul élément à savoir, Juho 2405 est apparemment une suite d’un drama, que je n’ai donc pas vu, mais il n’est donc pas nécessaire de l’avoir vu pour apprécier (ou détester au choix après tout) le métrage en question, qui nous propose de suivre les mésaventures de Kitagawa Reika, qui présente une émission de télévision diffusée tous les soirs après minuit et disant la vérité sur des incidents divers. D’emblée, le métrage a plusieurs atouts dans sa poche vis-à-vis de son sujet, à savoir, les fausses news, la censure, voir même par moment la corruption. Des sujet que l’on a pas forcément l’habitude de voir dans un film de J-Horror, du moins dans la J-Horror se situant dans le bas du panier, celui du V-Cinema. Notre héroïne, forcément mignonne comme tout, subit quelque chose d’étrange, puisqu’à chaque fois qu’elle parle de morts diverses ayant eu lieu dans la ville, elle est prise de grosses migraines, et même de visions, dans laquelle elle voit un jeune garçon avec un visage bien blanc dans un hôpital. Et un soir, c’est le coup de trop, la voilà qui s’évanouit, et se réveille dans le dit hôpital, sans souvenirs de ce qu’il s’est passé bien entendu.
La suite, vous vous en doutez si vous avez déjà vu quelques métrages du genre. C’est d’ailleurs bel et bien le premier gros souci du métrage, son manque d’originalité, son manque de surprise, le fait que l’on voit absolument tout venir à l’avance. Mais comme souvent, un contenu classique mais fait avec sérieux peut malgré tout divertir, faire passer un bon moment au spectateur qui se serait perdu sur ce film méconnu (les chances sont minces que vous tombiez dessus ceci dit). Mais soyons honnêtes, beaucoup de choses ne vont pas dans Juho 2405. Les acteurs qui parfois en font trop, ou parfois sont à côté de la plaque (mais parfois justes aussi, il faut le dire), l’écriture qui explore pas mal de pistes intéressantes mais ne sait pas trop quoi en faire, restant la plupart du temps à la surface des choses. Comme si les bonnes intentions tout comme les différents sujets étaient bel et bien présents, mais se seraient senties écrasées sous le cahier de charge de la J-Horror, beaucoup trop lourd pour les petites épaules du métrage. Mais les défauts du métrage ne s’arrêtent pas là. L’écriture, c’est un détail, mais à côté, quand il faut poser une ambiance, il y a la mise en scène et l’atmosphère musicale qui tiennent une place tout aussi importante. Musicalement, si parfois le film joue astucieusement sur le silence, ou quelques sons inquiétants réussis, à d’autres, il se lâche totalement et part dans des sonorités plus punchy et complètement à côté de la plaque. Quel dommage. Niveau mise en scène, c’est un peu la même chose. Si ça a été la plupart du temps filmé sérieusement, avec une jolie photographie malgré un budget très limité, quelques plans dans des couloirs vides du plus bel effet, à d’autres, ça veut en faire trop, et ça tombe carrément à plat.
Sans compter bien entendu la présence de quelques CGI risibles, ou de plans qui sans raison partent dans tous les sens. Pour représenter l’urgence des situations… ou bien pour camoufler une certaine incompétence. Et pendant toute la (courte) durée du métrage, ça alterne les bons moments et les moments proprement ratés. Le pire étant que parfois, les éléments s’enchaînent au sein de la même scène. Un élément bien trouvé qui pourrait fonctionner, amène un mystère ou un certain suspense, et le plan d’après, ça se casse littéralement la gueule. Pendant 1h11, on alterne donc bons et mauvais moments, dialogues tournant parfois un peu en rond dans l’hôpital de jour et moments censés nous faire peur ou du moins inquiéter de nuit, toujours dans l’hôpital, désespérément vide quoi qu’il arrive. D’ailleurs c’est simple, l’hôpital de jour se limitera à la chambre de notre malheureuse héroïne. Économie de figurants et de décors comme ça vous me direz. Et bien entendu, plus l’intrigue évolue, plus les facilités et incohérences s’empilent, notamment dans les motivations et le mode opératoire de notre esprit vengeur, puisque c’est fatalement bien de ça dont il s’agît ici. Juho 2405, on comprend rapidement que si c’est plus friqué que du V-Cinema, ça reste un téléfilm produit pour la télévision, et donc, avec ce que cela amène comme défauts, et comme éléments traités par dessus la jambe. En sachant cela, Juho 2405 reste regardable pour l’amateur en manque de J-Horror, mais il y a bien mieux dans le genre, même à la télévision au final.
Les plus
Quelques moments fonctionnent
Dans le fond, beaucoup d’idées
Les moins
Archi bancal
Des idées peu exploitées
Une fois sur deux, ça rate ce qu’il veut faire
En bref : Film fait pour la télévision, suite d’ailleurs d’une série (ou spin of), Juho 2405 est malheureusement bien trop bancal pour être conseillé. Tout n’est pas mauvais, loin de là, mais il alterne souvent bonnes idées et gros ratages.