Titre original : Fear Street Part 3: 1666
2021 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h54
Réalisation : Leigh Janiak
Musique : Marco Beltrami et Brandon Roberts
Scénario : Leigh Janiak, Kate Trefry et Phil Grazadier d’après R.L. Stine
Avec Kiana Madeira, Ashley Zuckerman, Gillian Jacobs, Sadie Sink, Olivia Scott Welch, Benjamin Flores Jr., Darrel Britt-Gibson et Fred Hechinger
Synopsis : Renvoyée en l’an 1666, Deena apprend la vérité sur Sarah Fier. De retour en 1994, les amis luttent pour leur vie et le futur de Shadyside.
Alors oui, les deux premiers opus étaient loin de m’avoir convaincu, mais ce n’est pas cela qui va m’arrêter, à un film du dénouement, pour avoir finalement toutes les clés de l’aventure. Donc, après Fear Street en 1994, puis en 1978, il est temps de se lancer dans le dernier film, qui nous promet ce coup-ci de nous emmener en 1666, aux sources du mal donc. Pourquoi pas. Cela permet donc de varier une nouvelle fois l’époque, les thématiques, et surtout, pour ce troisième film, de rassembler les morceaux pour enfin former un tout cohérent. Alors, mission accomplie pour la trilogie de Leigh Janiak ou cuisant échec ? Et bien pourquoi pas ni l’un ni l’autre ? Car au final, cette trilogie se termine exactement comme elle a commencé. C’est sympathique, visant un public assez jeune, et c’est tout. Pas désagréable, pas honteux loin de là, c’est divertissant, mais ça ne laissera clairement pas un grand souvenir. Et donc, l’intrigue? Et bien, on reprend encore une fois pile là où le second s’arrêtait. Après avoir entendu toute l’histoire des événements de l’été 1978 de la part de l’unique survivante, Deena, son frère Josh et sa petite amie Sam, pour le moment possédée, ont la solution pour mettre fin aux agissements de la sorcière qui depuis 300 ans, transforme des habitants en tueur en série. Enfin, ils le croient. Puisque dés que Deena réunie enfin la main coupée et le reste des ossements de la sorcière, elle se retrouve plongée en 1666, dans le corps de la dite sorcière, afin de savoir comment tout cela a commencé. Bonne idée dans le fond, surtout qu’après avoir rendu hommage à la mode post Scream dans le premier film, puis à la mode du slasher des années 80 dans le second, on se retrouve loin en arrière, pour une ambiance radicalement différente, mais un message finalement déjà un peu présent dans le premier film, à savoir, la peur de la différence. Bien entendu, placer l’intrigue durant ces lointaines années permet de faire le lien, et d’accentuer la peur de la différence. L’homosexualité, tout ça, si on a toujours aujourd’hui un problème avec (pas moi, mais certains oui), il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit mieux en 1666.
Nous nous retrouvons donc dans un petit village rural à suivre Sarah Frier, représentée par Kiana Madeira, jouant jusque là le rôle de Deena donc. Une fille comme les autres dans ce petit village, qui vit avec son frère et son père, vivant de l’élevage, de la nature, tout ça tout ça. Le changement d’ambiance, et d’environnement, en allant ce coup-ci piocher du côté des vieilles croyances et de la peur de l’inconnu, et donc, par extension, piocher dans des films comme l’excellent The Witch est une bonne idée en soit, on ne va pas se mentir. Surtout que côté slasher, les deux premiers opus de la trilogie ont un peu fait le tour de la question. Et donc pendant une bonne heure, nous voilà dans une ambiance rurale, beaucoup plus naturelle, avec ses éclairages plus simples, ses torches à allumer la nuit, ses coutumes, et Sarah Frier, celle qui fut condamnée pour sorcellerie et pendue. Bien évidemment, le métrage ne va pas se contenter de nous montrer ses événements, déjà connus, sinon on se ferait tout simplement chier, et va justement jouer avec nos attentes pour remettre la mythologie à jour, non pas avec subtilité, mais avec une certaine cohérence, ce qui n’est pas si mal dans le fond. Les aventures de Sarah, sa relation avec la fille du pasteur, qui fera le tour du village, faisant d’elle forcément la cause de tous les malheurs du village lorsque le fantastique viendra faire irruption dans le récit, ça fonctionne plutôt bien, malgré par moment un côté non pas fauché, mais limité. Le village semble minuscule, les habitants peu nombreux, ne parlons même pas des figurants, ou de ses passages devant se dérouler dans la nuit noire dehors, mais où l’on voit clairement le ciel avec quelques lueurs encore, car avoir un résultat naturel en tournant véritablement en plein milieu de la nuit, pas si simple quand le lieu ne doit pas avoir d’éclairage.
Mais on se prend au jeu, et on se surprend à apprécier la tournure plus dramatique de ce troisième épisode, tournure qui du coup vient renforcer les rares moments chocs, puisqu’assez inattendus pour certains. Mais on s’en doute, vu que tout ceci n’est qu’un flashback, durant malgré tout une bonne partie du métrage, il faut bien conclure l’intrigue principale de cette trilogie, et donc, revenir en 1994 pour le grand final. Et là malheureusement, la qualité redescend d’un cran, revenant en quelque sorte à la qualité du premier opus. En gros, c’est sympa, le concept est là, mais c’est beaucoup trop timide dans son approche. Car il y avait clairement moyen de faire un vrai bain de sang, de faire gicler l’hémoglobine absolument partout dans ce final, tout en maintenant une bonne tension, mais ça se foire à ce niveau là. Encore une fois, les idées, elles ne manquent pas, même si elles ne sont pas nouvelles, mais le film n’ose pas y aller à fond, sans doute de peur de choquer le public. Enfin, de choquer… de se mettre à dos les spectateurs les plus sensibles qui voulaient de l’horreur dite familiale, même si à ce niveau, Fear Street dans son intégralité est un cran au-dessus. Non pas dans son écriture, souvent prévisible, ou dans ses personnages, clichés comme il faut, mais dans sa violence, qui reste soft, mais nous gratifie à intervalle régulier de quelques plans gore bienvenus. Et c’est exactement ainsi que s’achève la trilogie, ainsi que le souvenir qu’on en gardera. Cette impression de trilogie sympathique, faite avec sérieux, mais qui aurait pu aller bien plus loin, et s’avère donc finalement inoffensive. On passe un bon moment, que l’on oubliera dans les grandes lignes d’ici quelques temps.
Les plus
Le changement d’époque, et donc d’ambiance
Une première heure fort sympathique
Un ton plus sombre et dramatique
Les moins
Mais une dernière partie bien trop sage
Une conclusion en soit un peu décevant
En bref : Une conclusion qui change encore d’époque, et cherche à donner à l’ensemble un ton plus sombre et dramatique. Ça marche par moment, avant un dernier tiers décevant pour boucler la trilogie. Moralité ? L’ensemble est sympathique, pas plus.
J’ai trouvé ça mauvais, le pire film des trois. La 2ème partie de FEAR STREET 3 est juste quelconque, comme les films précédents donc ça passe. Mais le problème c’est cette 1ère partie, absolument affreuse. On n’y croit pas une seule seconde à leur village du XVIIème siècle, c’est limite risible. Tu parles de la photo, des figurants, des bâtiments et de l’éclairage, c’est vrai, ça pique. Mais les acteurs, mon dieu… Pourquoi avoir repris les mêmes ? L’opus dédié aux années 70 avait un nouveau cast au moins… En plus ces acteurs ne s’adaptent pas à l’époque – manière de parler (expressions, accent) coiffures ou perruques parfois, le talent des actrices, etc. Et je ne parle même pas des thématiques contemporaines transposées ici au XVIIème siècle… Finalement j’ai accéléré, impossible à regarder cette 1ère partie.
HONEYMOON de la même réalisatrice tentait pourtant quelque chose d’un peu différent, là elle se complait dans la facilité moderne du film paresseux pour adolescents qui se contentent de très peu.
Je dirais que là, ça répond plutôt au cahier de charge made in Netflix malheureusement.
Alors oui, ça se regarde, mais j’admet aujourd’hui ne plus avoir beaucoup de souvenirs de l’ensemble de la trilogie. A part que oui, le premier a beaucoup de néons, le second c’est les années 80 et le troisième se veut film d’époque cheap. Il y avait pourtant de potentiel, mais il aurait fallut une écriture plus solide, plus de reflexion sur l’ensemble. Mais bon, c’est fait, c’est vu, tu l’oublieras toi aussi bien vite 😉
Oui c’est triste, cette intéressante réalisatrice semble s’être « netflixisée »…