Sortie : Octobre 2021 (Europe, USA)
Studios : Furyu, Historia Inc
Editeurs : Furyu, NIS America
Genre : JRPG
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Nintendo Switch
Synopsis : Regret est une idole virtuelle qui a créé le monde virtuel de Redo, où elle emprisonne les humains qui dans le monde réel, vivent dans le regret, le rejet, la peur ou d’autres émotions négatives. Protégée par huit musiciens, elle tente de créer un monde parfait, sans douleur, sans regrets. Votre personnage, ayant conscience du monde virtuel dans lequel il se trouve, va tout faire pour battre Regret et ses musiciens pour revenir dans le monde réel.
Qui attendait une suite à The Caligula Effect en 2021 ? Personne, mais pourtant, elle est là. Alors, un rapide point pour les retardataires du fond nourris aux AAA. The Caligula Effect, au départ, c’était un jeu développé par Furyu sur PS Vita, souffrant apparemment de très (trop) nombreux défauts, avant la sortie d’une version Overdose sur consoles de salon (Playstation 4 donc, mais aussi Switch, et même pour PC), développée elle par un autre studio, et qui corrigeait quelques défauts, améliorait le framerate, mais surtout, permettait aux joueurs de jouer dans les deux camps à chaque mission, les gentils donc, et les méchants, pour nous donner les deux points de vue de la même histoire. Un choix intéressant. Et l’intrigue ? Pour la résumer simplement, imaginez un peu que Hatsune Miku, une chanteuse donc virtuelle et qui n’existe pas dans le monde réel, physiquement parlant, enferme ses fans les plus dépressifs et à bout dans un monde virtuel, en lavant le cerveau de tous le monde grâce à ces chansons, et que les boss de chaque niveau étaient les musiciens, ceux qui composent les chansons pour l’idole virtuelle. Voilà voilà ! Un concept bien Japonais comme je les aime, et un JRPG qui avait malgré tout quelques atouts dans sa poche. Car si il faut avouer que le jeu était… disons le, moche, et bien le jeu avait deux qualités pour lui. Enfin un peu plus, mais on les résumera à deux. Son système de combats, qui permet de tout planifier à l’avance avant de véritablement lancer les attaques en espérant que tout se passe comme planifié. Du tour par tour mais qui laisse vraiment tout planifier dans les moindres détails, permettant donc de faire de supers combos entre nos quatre personnages jouables. Et puis, forcément, à condition de ne pas y être allergique, sa bande son, puisque chaque niveau à son morceau de JPOP, dont les paroles ne débarquent que lorsque les combats s’enclenchent.
Et bien voilà qu’en Octobre 2021 débarque une suite sur Playstation 4 et Switch, développée par Furyu toujours mais aussi Historia Inc, qui se déroule donc après le premier jeu, mais ne nécessite pas forcément d’avoir fait ce premier jeu, puisque nous voilà avec un nouveau protagoniste (homme ou femme, au choix) dans un nouveau monde virtuel, avec une nouvelle idole virtuelle, et 8 nouveaux musiciens à terrasser. En gros, une relecture de l’intrigue du premier jeu en quelque sorte, puisque la narration et l’évolution dans les niveaux seront identiques. De nouveaux héros avec des traumas différents et des raisons d’être dans ce monde virtuel différentes, monde virtuel appelé Redo ce coup-ci, et non plus Moebius. Et qu’est ce que ça vaut ? Et bien, en soit, The Caligula Effect 2, ça plaira à ceux qui avaient apprécié le premier jeu, et voilà. Ni plus ni moins. C’est toujours dépassé techniquement voir moche, la musique fait toujours bien bouger, les combats sont toujours funs, tous les systèmes déjà en place sont de retour, comme le fait de pouvoir faire ami ami avec l’intégralité des PNJ du jeu (donc, quasi chaque PNJ à sa quête secondaire pour maximiser ce lien), des Stigma à équiper pour avoir des bonus voir parfois de nouveaux coups, 8 musiciens pour 8 chansons et donc 8 niveaux, et voilà voilà. Par contre, ce qui surprend lors de l’ouverture, c’est que The Caligula Effect 2 prend un peu plus son temps, comme s’il était le premier opus. Explications. Dans le premier jeu, après avoir nommé notre personnage, c’était la cérémonie d’ouverture à l’école, et le côté factice du monde était déjà révélé à notre héros, poursuivis dés l’instant suivant et devant immédiatement commencer son premier combat avant d’être amené par un autre personnage dans la base du Go Home Club. Dans ce second opus, l’intrigue prend son temps, nous montre un pseudo quotidien à l’école, des événements étranges qui arrivent l’un après l’autre, notre personnage qui doute, puis l’arrivée de la Virtuadoll qui va nous aider et nous permettre de combattre, et enfin, les combats débarquent. Un choix étrange pour un second jeu, mais qui ne dérange pas.
L’avantage, c’est que les joueurs n’ayant jamais touché au premier jeu auront clairement le temps d’assimiler tous les concepts voulus par le jeu, sans jamais être brusqué. Pour le connaisseur, ça ne dérange pas, et cela permet de mieux remarquer les petites subtilités différentes dans le concept ou le gameplay. Premier point en tout cas, les lieux visités durant l’aventure semblent plus variés que dans le premier jeu. Alors oui, on aura toujours les gros classiques comme l’école, la gare, mais à tout cela, on ajoute un planétarium, un hôpital, un immense jardin de plantes. Certes, certains lieux seront réutilisés pour s’agrandir suivant les chapitres (le retour à l’école pour découvrir l’annexe immense du bâtiment, un retour à la gare pour découvrir d’autres galeries et un centre commercial), mais on a clairement l’impression de voir des lieux plus variés. Bon, le level design est toujours assez dirigiste et à l’ancienne, comme dans beaucoup de RPG venant du Japon, ça ne change pas ça par contre. Heureusement, et malgré la déception de ne pas avoir comme dans la version Overdose du premier jeu la possibilité de jouer le camp ennemi, le reste se montre d’un bon niveau, du moins dans l’écriture du titre. Les nouveaux personnages jouables sont intéressants, chacun ayant son trauma et ses regrets qui expliquent sa présence dans Redo. Et il est toujours possible de parler à nos compagnons hors des donjons pour en apprendre plus sur leur vraie vie, et ainsi traiter de sujets variés comme le poids de nos actions, l’identité sexuelle, la peur de la mort, les maladies incurables et j’en passe. Même constat finalement pour les musiciens, même si du coup moins présents, et pas tous du même niveau, certains paraissant bien moins développés ou intéressants.
Mais bon, on parle de The Caligula Effect 2, donc il est temps de plonger dans ses différents systèmes. Déjà, le fait de pouvoir sympathiser avec l’intégralité des PNJ est toujours présent, ce qui nous donne une bonne centaine de quêtes annexes, certaines rapides, d’autres suivies. Certaines sont des quêtes Fedex qui vont nous forcer à faire des allers et retours entre les lieux, mais d’autres sont plus intéressantes ou amusantes. On regrettera juste que pour certaines quêtes, il faut obligatoirement certaines compétences, et que certaines de ces compétences ne seront pas disponibles avant le donjon final, voir pour certaines, juste avant le boss de fin. Un choix de design assez étrange. Bon, sinon, on ne va pas mentir, et il faut bien en parler, mais techniquement, c’est toujours assez pauvre. Des décors souvent assez vides, des murs blancs partout, un manque de détails flagrants, certains PNJ qui se ressemblent un peu trop, et pire, lors de l’arrivée dans des zones, de gros ralentissements durant 2 ou 3 secondes avant de retrouver la fluidité d’antan. Bien entendu, si graphiquement c’est digne d’un jeu de niche à bas budget, tout n’est pas à jeter. Le character design est sympathique, certains détails font plaisir dans les décors, et on notera qu’au moins, l’ensemble a été optimisé, dans le sens où l’on n’aura jamais de textures floues ou de textes se chargeant au dernier moment sur une pancarte. Le jeu se rattrape bien évidemment, comme son ainé, sur ses combats et sa bande son. Le système de combat est grosso modo le même d’ailleurs.
À la seule différence qu’avant, nous pouvions lancer plusieurs attaques de suite pour un même personnage, alors que maintenant, non, juste une attaque. Mais on planifie toujours tout à l’avance en prévisualisant le combat, on décale nos coups pour faire des combos entre nos quatre personnages jouables, pour mettre nos ennemis en état de choc et ainsi faire plus de dégâts. Autant contre certains ennemis simples, cela devient inutile et lancer au pif l’attaque de base de chaque personnage suffit, autant vers la fin ou contre certains ennemis en particulier, tout planifier devient assez jouissif, quand on arrive à parer un ennemi et à l’envoyer en l’air, ce qui permet de faire avec un autre personnage un coup aérien juste ensuite, avant de le faire retomber pile là où un autre personnage venait de déposer une dizaine de grenades. Les possibilités offertes sont funs manette en mains ! Et qui dit combats et boss dit forcément, bande son. Dans un univers où les boss sont des musiciens et où chaque morceau tourne en boucle lors du niveau, en instrumental d’abord puis chanté lors des combats, c’est bien important vous me direz. Si au départ, les chansons m’ont semblé un poil décevantes comparé au premier jeu, notamment car un poil répétitives, finalement, le temps a eu raison de moi, et certains morceaux tournent maintenant chez moi quand je ne joue pas. Bien entendu, certaines sont moins bonnes que d’autres, mais si l’on n’est pas allergique à ce style, certaines sont vraiment entrainantes et dynamisent bien les combats, comme celui de l’école (le niveau 4) ou de la galerie marchande (l’avant dernier niveau).
Finalement oui, on peut le dire, The Caligula Effect 2 n’innove pas vraiment et ne bouscule pas la formule du premier jeu, se contentant de nous fournir une expérience très proche, en terme de contenu mais également de design et de progression. Mais ce n’est au final pas un mal. C’est très proche, mais la personnalité des différents personnages rend le tout très attachant, la musique est entrainante, les combats funs, et l’aventure est assez longue, surtout si l’on tient à maximiser nos amitiés, autant avec nos personnages que les nombreux PNJ. En gros, en faisant un peu tout, un bon 50 heures en perspective. Dommage donc pour ses quelques choix de design, comme ces compétences de quêtes que l’on trouve à 20 secondes du combat final et nous forcent donc à ressortir du donjon, ou le fait que pour débloquer toutes les musiques pour notre virtuadoll, il faut obligatoirement faire deux fois le jeu, avec la bonne et mauvaise fin. Malgré tout, sachez que le New Game Plus peut se faire rapidement, puisque tous les dialogues peuvent être passés, et que l’on conserve tous nos objets, accessoires, avancées de quêtes, argent et j’en passe. Un second run qui va donc à l’essentiel et qui n’est finalement pas désagréable, à condition évidemment d’avoir assez adhéré au jeu. Mais voilà, en cette fin d’année 2021, les RPG Asiatiques nous gâtent, entre ce Caligula Effect 2, le second Blue Reflection, et même Xuan Yuan Sword 7 venant de la Chine. On a de quoi faire !
Les plus
La même formule que le premier jeu
Des personnages avec un fond travaillé
Les combats, dynamiques et funs
La bande son comme le premier jeu
Une bonne durée de vie
Les moins
Bon, techniquement, toujours assez moche
Quelques ralentissements malheureux
Un level design un poil amélioré, mais toujours discutable
Quelques personnages moins bons
En bref : The Caligula Effect 2, c’est finalement exactement ce que l’on pouvait attendre de lui, avec les mêmes défauts et qualités que le premier jeu. Du coup, si l’on adhère à son gameplay et son concept, on passe encore une fois un bon moment. Le cas contraire, pourquoi tenter cette suite ?