KENSHIN : LE COMMENCEMENT (るろうに剣心 最終章 The Beginning) de Ôtomo Keishi (2021)

KENSHIN : LE COMMENCEMENT

Titre original : Rurouni Kenshin : The Beginning – るろうに剣心 最終章 The Beginning
2021 – Japon
Genre : Chanbara
Durée : 2h17
Réalisation : Ôtomo Keishi
Musique : Satô Naoki
Scénario : Ôtomo Keishi

Avec Satô Takeru, Arimura Kasumi, Takahashi Issei, Eguchi Yôsuke, Murakami Nijirô, Kitamura Kazuki, Andô Masanobu, Wada Sôkô, Watanabe Makiko, Frank Todaro, Araki Towa, Asaka Kentez, Fujimoto Takahiro, Hirano Kinari, Hotta Mayu et Ichinose Wataru

Synopsis : Avant de devenir protecteur, Kenshin était un redoutable assassin nommé Battosaï. Après sa rencontre avec l’affable Tomoe Yukishiro, tout commence à changer pour lui.

Si j’ai découvert, à tort, la saga Kenshin un peu en retard, soit l’année de la sortie des deux derniers opus (2021), alors que la saga a débutée en 2012, elle s’est rapidement trouvée une place comme étant parmi les meilleures adaptations de manga sur grand écran, en films live, avec de vrais acteurs. Un exploit que l’on doit sans aucun doute déjà à son réalisateur, Ôtomo Keishi, même si le reste de sa carrière (les polars Platinum Data ou encore Museum) n’est pas du même niveau. Mais alors qu’en 2014, la saga Kenshin ne semblait qu’être une trilogie extrêmement bien fichue et maitrisée, voilà donc deux nouveaux films tardifs, en 2021. Et déjà, pour beaucoup, c’est assez incompréhensible. Non pas que des suites débarquent, les premiers films ayant été des succès, et tant que la qualité est au rendez-vous, cela me va, mais parce que ces quatrième et cinquième opus sortent dans un ordre étrange. Pourquoi sortir The Final en quatrième position, sachant que les éléments menant à ce final sont révélés dans The Beginning, cinquième film sortant donc après ? Non pas que l’idée d’une préquelle soit mauvaise en soit, mais les deux films étant finalement liés, voir The Final anéantit en quelque sorte l’élément émotionnel et la surprise de The Beginning… Tandis qu’à l’inverse, ce choix rend les quelques explications de The Final assez expéditives, survolées. Un choix marketing donc assez étrange en soit. Le plus étonnant sera finalement l’accueil réservé aux deux métrages. The Final aura été apprécié partout (même si le fait que Netflix ai encore une fois profité de la crise pour racheter un peu tout et estampiller tout ça comme des Netflix originals m’énerve au plus haut point), The Beginning lui aura été très bien accueillit au Japon, été bien reçu en Amérique, mais aura plutôt eu l’effet inverse en France, beaucoup le considérant comme un arc ennuyeux. Il fallait choisir son camp, et je l’ai choisi. J’ai aimé The Beginning.

Je l’aurais sans doute encore plus aimé s’il était en fait sorti en premier, mais là est un autre débat. The Beginning donc, en quelque sorte, c’est un film qui ose briser une certaine formule. Nous avions vu Kenshin durant quatre films, ce vagabond avec sa lame inversée qui refuse de tuer, qui se retrouve malgré lui dans des grandes intrigues politiques, et avec en prime Kamiya Kaoru (jouée par Takei Emi), craquante comme tout, mais qui il est vrai, se faisait un peu kidnappé par le méchant dans le premier film, puis le second, puis le quatrième. À ce stade, difficile de dire s’il s’agît de malchance, de facilité, ou de fidélité envers le matériel de base (je ne connaissais pas Kenshin). The Beginning lui nous propose enfin quelque chose de neuf. Pour la première fois, ce n’est donc pas Kenshin qui est à l’écran, non pas le vagabond et sa lame inversée, mais Battosai, le tueur travaillant pour renverser le Shogun de l’époque, qui verse le sang, accumule les victimes. Un changement qui rend les quelques affrontements du film bien plus violents qu’autrefois, puisque les morts sont nombreux, le sang coule, les murs sont repeints. C’est que ça coupe un katana en temps normal mon bon monsieur ! Autre point donc, qui a beaucoup moins plu, c’est que l’intrigue de The Beginning ne nous parle pas de grand méchant, de complots (enfin si ça, quand même), mais propose une intrigue beaucoup plus « intérieure ». C’est le parcours du personnage qui compte, son statut de tueur, le poids de ses actes, son ouverture finalement au monde au contact de Tomoe (Arimura Kasumi, que l’on avait pour beaucoup découvert dans l’énorme I Am A Hero en 2015). Un film donc qui se veut ouvertement plus dramatique, plus posé. Les combats sont rares, c’est bien la relation entre Battosai et Tomoe qui compte, ses longs silences entre les deux, les premiers sourires esquissés qui montrent deux facettes du personnage que l’on connaissait pourtant déjà très bien. The Beginning, malgré ses quasi 2h20, ne m’aura en tout cas pas du tout ennuyé, et j’aurais même trouvé son côté bien différent du reste de la saga bienvenu.

Est-ce que cela méritait un film entier sur cet acte, sur son passé, le tout en durant 2h20 ? Pas vraiment, il faut bien le reconnaître, Kenshin fonctionnait au départ très bien comme un film unique, puis très bien comme une trilogie. Les deux derniers opus ne sont pas mauvais, loin de là, je les apprécie beaucoup tous les deux, mais ils semblent moins utiles. Sans doute que de parvenir à compiler l’intégralité de l’aventure en un seul métrage, quitte à gonfler un peu la durée, aurait été un meilleur choix. Surtout qu’il y a cet éternel souci de découvrir The Beginning en dernier, soit de découvrir une histoire pas inintéressante, mais dont l’aboutissement et les quelques twists sont du coup déjà connus, puisque déjà révélés dans le film précédent, The Final. Que ce soit la première cicatrice de Kenshin, déjà révélée, et bien, dés le premier film en fait, ou sa seconde, que l’on voyait déjà dans le quatrième film, The Beginning ne fait que développer en détail des éléments déjà connus. Est-ce que l’émotion aurait fonctionnée si The Beginning avait eu droit à une sortie avant The Final ? Dur à dire, mais c’est fort possible, car à côté de ce choix étrange, the Beginning n’est pas un film honteux. Son côté plus posé change, la technique du réalisateur et de son équipe technique est toujours au top, les magnifiques décors naturels sont, comme vous vous en doutez, toujours magnifiques, les chorégraphies toujours d’un bon niveau, les rares combats sont vifs et violents. Ce cinquième opus a énormément de bonnes choses à proposer, mais son arrivée tardive ne joue clairement pas en sa faveur. Il serait d’ailleurs conseillé, pour ceux découvrant l’intégralité de la saga, de voir ce dernier opus avant le précédent, afin de le juger à sa juste valeur. Et maintenant, adieu Kenshin ? Pour de vrai ?

Les plus

Visuellement somptueux
Des combats rares mais violents
Un film plus posé, plus dramatique
Une structure narrative qui change enfin

Les moins

Pourquoi sortir la préquelle liée au quatrième film en dernier ?
Beaucoup de passages peu surprenants car déjà connus

En bref : Kenshin The Beginning souffre de sa sortie tardive, assurément, puisque son histoire est déjà connue via le quatrième film. Et c’est dommage, car des atouts, ce cinquième film en a. Des qualités partagées déjà avec tous les opus (mise en scène, chorégraphies, décors, casting), et une envie de changer un peu la dynamique de l’intrigue (plus posée).

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