GHOST RIDER 2 : L’ESPRIT DE VENGEANCE (Ghost Rider Spirit of Vengeance) de Mark Neveldine et Brian Taylor (2011)

GHOST RIDER 2 : L’ESPRIT DE VENGEANCE

Titre original : Ghost Rider Spirit of Vengeance
2011 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h36
Réalisation : Mark Neveldine et Brian Taylor
Musique : David Sardy
Scénario : Scott M/ Gimple, Seth Hoffman et David S. Goyer

Avec Nicolas Cage, Ciaran Hinds, Violante Placido, Idris Elba, Johnny Whitworth, Christophe Lambert, Fergus Riordan et Anthony Head

Synopsis : Huit ans après les événements de San Venganza, Johnny Blaze alias Ghost Rider, isolé en Roumanie, tente de se séparer de sa malédiction. Un jour il reçoit la visite de Moreau, un homme de Dieu lui demandant de sauver Danny, un enfant capturé par Roarke (Le Diable) dans le but de renaître en lui. Il lui propose en échange de purifier son âme afin de renvoyer le démon qui est en lui en enfer. Une proposition que Johnny accepte, mais les choses vont se compliquer lorsque les hommes de Roarke les poursuivent…

Ghost Rider en 2007 n’était pas bon. Terne, fade, mal écrit, tout gentillet, souvent risible… Bref, avoir Nicolas Cage, Eva Mendes et Peter Fonda au casting, ça ne fait pas automatiquement un bon film, quand à côté, on a un scénario qui veut toucher un public large et donc annihile tout le côté sombre de son héros, et que la mise en scène est confiée au réalisateur de Daredevil. Ça aurait pu enterrer directement le Ghost Rider, du moins pour moi, sauf que… Sauf que pour cette suite de 2011, sortie début 2012 en France, qui peut se voir comme un film à part (mais se déroule bien après le premier film), à quelques atouts dans sa poche pour me faire dire qu’il faut le tenter. Déjà, on échange un réalisateur pas doué pour deux troufions biberonnés au cinéma excité du bocal trash qui part dans tous les sens, à savoir le duo Neveldine et Taylor, déjà responsables des deux Hyper Tension et de Ultimate Game. Ensuite, le film, sorte de série B se voulant décomplexée, accepte le fait que la série B décomplexée, ça ne dure pas 2h. Hop, 1h35 au compteur et on en parle plus. Et si pour mon plus grand plaisir, Nicolas Cage revient, le casting autour de lui change, et on récupère des noms assez connus, de l’amateur de cinéma (Idris Elba) ou de l’amateur de carrières déchues (Christophe Lambert). Moi j’étais chaud du coup. Malheureusement, si j’ai largement préféré ce Ghost Rider 2 pour une poignée de scènes totalement improbables, on ne peut pas dire non plus que c’était bon, ou meilleur, juste…différent. La faute a pas mal de choses. Un scénario cliché et déjà vu 5000 fois déjà. Mais aussi à certains CGI totalement foirés où la physique semble être celle d’un jeu vidéo, ce qui pourrait s’expliquer par un budget divisé par deux littéralement comparé au premier film (110 millions contre environ 57 ici). Mais aussi car passé quelques séquences que je qualifierais néanmoins de jouissives, le film se fait beaucoup trop sage, beaucoup trop sérieux, beaucoup trop mal fichu.

En fait, on a l’impression de bel et bien retrouver le duo de réalisateurs pour une poignée de scènes, que ce soit par la folie visuelle (des caméras qui partent dans tous les sens, des effets grotesques), les idées (un méchant qui fait pourrir ceux qu’ils touchent, les transformations nawak du Rider), mais que passé ces quelques moments, et bien, le film est en pilotage automatique. Soit car le scénario n’est pas très intéressant, soit allez savoir, par pression du studio, pour livrer un film qui ne sera pas trop choc pour attirer un large public en salles peut-être, ou bien car après tout, le dernier film du duo, Ultimate Game, ne fut pas rentable lors de sa sortie. Du coup on a un film un peu bâtard devant les yeux, qui change parfois de ton, parfois se prend trop au sérieux, avant de partir dans la direction opposée, en livrant une blague de mauvais goût, une scène survoltée, ou en filmant tout simplement une idée à la con (le pipi lance-flamme). Le Rider doit donc ce coup-ci traquer le fils du diable, littéralement (originalité), kidnappé par le diable lui-même (Peter Fonda ne revient pas) qui veut, lors du jour de la prophétie, mettre ses pouvoirs et son âme dans le corps de son fils, car le sien a atteint la date de péremption. Voilà pour l’intrigue. À ça, on greffe donc forcément de l’action, des poursuites, un Nicolas Cage en roue libre totale, et plus surprenant, des CGI à la qualité plus que variable, certains étant bien typés comics, d’autres étant bons, d’autres étant honteux. Et plus surprenant, on greffe à cette histoire des tentatives d’émotions, avec Cage devenant un père de substitution pour l’enfant, ce genre de choses qui tombent totalement à plat, et qu’il est très difficile à prendre au sérieux quand l’instant d’après, Cage gesticule, crie, en fait des tonnes, bois une carafe d’eau en plein restaurant comme ça pour le fun sans raisons. Étrange film que voilà donc. Ah, et soulignons que pour économiser un peu plus, le film a été tourné en Roumanie, et que ça se ressent souvent.

Les décors sont pauvres, la photographie terne le plus souvent, voir moche. Et la mise en scène de Neveldine et Taylor tente un peu tout et n’importe quoi, partant parfois dans tous les sens comme ils savent bien le faire depuis 3 films déjà, et parfois, en filmant le plus platement du monde un dialogue, le tout éclairé de manière étrange (un dialogue entre Cage et Elba semble limite n’avoir eu aucun traitement tant la lumière venant sur leurs visages paraît si naturelle et aveuglante). Oui, ce n’est pas la joie. Il reste quoi donc véritablement ? Pour l’amateur d’un cinéma sérieux et mature, rien du tout. Pour l’amateur de bizarreries filmiques, et même si le tout est complètement dilué au sein du métrage, on trouve malgré tout quelques petites perles. D’un côté, une poignée de scènes mi-parcours totalement hallucinées, grâce à Nicolas Cage, grimaçant, dans une prestation venant rappeler clairement Embrasse-moi Vampire, et l’utilisation ensuite par le Rider d’un véhicule assez particulier pour une scène d’action (le Bagger 288, soit le véhicule terrestre le plus gros au monde, rien que ça). Et puis on a Christophe Lambert, en moine avec des écrits sur tout le visage, crâne rasé, et qui malheureusement quitte le métrage aussi vite qu’il arrive. Ce sont ces moments que je retiendrais du métrage, et qui en font pour moi un spectacle déjà plus potable et hors norme que le premier film. Mais oui, ça ne reste pas bon, et c’est ainsi que le Rider mourût au cinéma.

Les plus

Nicolas Cage fait le clown
Les moments en roue libre du film

Les moins

Un film assez terne
À l’exception de quelques scènes, très (trop) calme et sage
Quelques CGI malheureux, notamment sur la fin
Visuellement, c’est souvent pauvre
Un script vu et déjà vu

En bref : Cette suite de Ghost Rider n’est pas bonne non plus, mais parvient au moins lors d’une poignée de scènes à livrer un spectacle grotesque et halluciné. Déjà ça.

2 réflexions sur « GHOST RIDER 2 : L’ESPRIT DE VENGEANCE (Ghost Rider Spirit of Vengeance) de Mark Neveldine et Brian Taylor (2011) »

  1. Idris, Lambert… Je savais pas qu’ils jouaient dedans. Dommage, le cast était alléchant. J’adorais les comics Ghost Rider dans ma jeunesse, les dessins étaient géniaux, l’ambiance… d’enfer !

    Bizarre que le MCU ne se soit pas encore penché sur ce cas…

    1. Voilà, tu sais maintenant que Ghost Rider au cinéma, malgré Cage, malgré le cast secondaire, malgré un changement de réalisateur entre les films, ben ça n’a jamais rien donné de bon…
      Tu conseillerais les comics a quelqu’un qui n’y connait absolument rien et ne lis de base pas de comics ? (je dois avoir dans ma collection genre, 2 Sin City et le gros tome From Hell, ma culture comics/roman graphique se limite à ça….)

      Et tant mieux pour le MCU, sans connaître donc le comics, je pense que savoir garder à l’écran le bon ton, tout en étant donc assez violent, et rendre ça crédible à l’écran, ce ne serait pas dans les cordes de la boite appartenant à la sourie aux grandes oreilles ^^

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