Titre original : Karate Kill
2016 – Etats Unis / Japon
Genre : Action dans ta face
Durée : 1h29
Réalisation : Mitsutake Kurando
Musique : Harada Dean
Scénario : Mitsutake Kurando
Avec Masao Hayate, Sakurai David, Asami, Kirk Geiger, Katarina Leigh Waters, Bill Posley, Tamaki Taishi et Katô Masaya
Synopsis : Lorsque Mayumi disparaît mystérieusement à Los Angeles, son frère débarque directement du Japon pour la retrouver. Solitaire et maître de karaté, Kenji va devoir user de ses poings pour retrouver sa sœur, kidnappé par un étrange culte.
J’aurais découvert vraiment tardivement l’œuvre de Mitsutake Kurando. Oui, c’est seulement en 2020 que je me serais lancé dans son métrage Gun Woman. De longues années, 6 ans en fait, avant de me lancer dans ce qui ne paraissait être qu’une énième série B voir Z à tendance gore et sexy, mettant en avant Asami, que l’on voit vraiment partout dés qu’il s’agît de cinéma un peu différent depuis sa mise en avant dans le cinéma d’Iguchi, avant The Machine Girl en fait, avec Sukeban Boy. Mais la surprise fut totale, puisque l’on avait là un film fauché certes, mais fait avec sérieux, avec amour, avec une violence qui faisait mal, des idées, et une Asami convaincante et bad-ass. Et avec en prime des scènes d’action fort sympathiques. Comme quoi ! Du coup, je n’aurais pas attendu six années de plus pour me lancer dans le métrage suivant du réalisateur, qui se lance ce coup-ci en 2016 dans l’hommage au cinéma martial d’exploitation avec Karate Kill. Toujours en parti tourné à Los Angeles, avec un casting mi Japonais mi Américain, toujours une violence qui fait mal, toujours la présence d’Asami au casting, et toujours une flopée d’idées. Est-ce que la formule fonctionne une seconde fois, transposée dans un genre différent ? Et bien oui ! Même si Karate Kill, on ne va pas se mentir, c’est dans un sens encore plus fragile que Gun Woman, la faute à quelques fautes de goûts, ou quelques fautes de casting, alors que paradoxalement, ça semble bien plus maitrisé, visuellement parlant. À quelques giclées de sang en CGI près, malheureusement. Nous suivons donc le parcours de Kenji, qui se rend à Los Angeles pour retrouver sa sœur disparue. Karate Kill, c’est donc un hommage, à ce cinéma martial, parfois violent, parfois imprévisible, qui va au bout de ses idées, et souvent mâtiné d’un érotisme gratuit, avec des méchants très très méchants, et un gentil qui doit en prendre plein la tronche malgré ses capacités martiales au-dessus du commun des mortels.
Karate Kill rend donc hommage à ce cinéma là. Et le fait bien ! Intrigue simple, personnages parfaitement définis en un seul clin d’œil, narration simple qui ne fait jamais de détours, permettant au film d’atteindre tout juste l’heure et demi, combats plutôt sympathiques et débordant d’idées pour se renouveler et les mettre en valeur au sein du cadre, et tout ce que l’on attend d’un film du genre. Tout est posé d’ailleurs dés les deux premiers plans du métrage. Car avouons le, un film qui s’ouvre sur un plan ramenant clairement aux westerns spaghettis sur un terrain vague, soleil écrasant en arrière plan et deux personnages se faisant face, avant un fondu sur un magnifique fessier Japonais, ça vend directement du rêve non ? Puis pas de temps à perdre, on nous présente directement Kenji, qui quitte le Japon pour la cité des anges, cherchant sa sœur, dans des appartements, bars à hôtesses, rencontrant par la même occasion ce bon vieux Kamata Noriaki, qui après avoir surjoué les psychopathes violeurs dans Gun Woman, trouve un rôle « un poil » plus sobre ici en gérant de bar. Pas très net pour autant. On retrouve bien l’amour du réalisateur pour les personnages immoraux, pour la violence frontale bien que plus rare que dans Gun Woman, et pour ce bon vieux cinéma d’exploitation, tout en soignant au maximum de ses capacités et de son budget l’enrobage. Car il y a beaucoup de bonnes choses encore une fois. Si les combats sont sympathiques, la mise en scène de ses moments regorge parfois de bonnes idées, comme ce plan circulaire que n’aurait pas renié un certain Kitamura et qui semble parfaitement maitrisé et millimétré ici. Par contre, le film se fait clairement moins convaincant quand il fait parler la poudre au lieu des poings.
Notamment la faute à des impacts de balles et donc par extension du sang numérique piquant réellement les yeux. Ça, c’est dommage. On perd en crédibilité, en fun, en impact. Heureusement que ce n’est pas si fréquent que ça, et que niveau combat, ça relève clairement le niveau. Et puis avouons le, le film ne perdant pas une seconde en bavardage inutile, l’ensemble passe très bien. Ce qui peut déranger également par moment, et ce fut mon cas, malgré le fait que ce défaut était déjà présent dans Gun Woman, c’est la grande différence dans la qualité d’interprétation, entre le premier rôle, implacable et tenu par Masao Hayate, et le reste du casting, un cran en dessous, voir un énorme cran en dessous pour certains. C’est souvent compliqué lorsqu’un métrage mélange plusieurs langues, ici l’Anglais et le Japonais donc. Ce fut déjà le cas chez Tarantino (on se souvient de Mélanie Laurent à côté de la plaque dans Inglourious Basterds). Et ici, même cas de figure. Je conçois que l’exercice est difficile (j’en ai moi-même fait les frais sur un métrage mi Anglais mi Français), et que le cinéma d’exploitation n’est pas à un surjeu ou un lever de sourcil près, mais tout de même. Que ce soit le grand méchant du film qui en fait des tonnes pour bien faire comprendre qu’il est très méchant et cinglé et fanatique, ou même Asami, qui débarque fusil à pompe à la main dans un bar Texan, ici peu convaincante comparé à Gun Woman. Sakura Mana, AV Idole, s’en sort finalement mieux dans le rôle quasi mutique de la sœur, pour dire ! Alors oui, ces défauts sont là, sont parfois gênants, et abaissent le verdict. Mais Karate Kill reste néanmoins une bonne petite bobine estampillée série B martiale qui fait le taf. Et quand on voit le niveau général des bobines fauchées dites de séries B, on peut même dire que c’est très bien !
Les plus
Un bel hommage
Beaucoup d’idées de mise en scène
Masao Hayate, convaincant dans son rôle de karatéka
L’action, bien troussée
Les moins
Le sang et les impacts de balles…En CGI
Casting très inégal
En bref : Un poil inférieur sur certains aspects à Gun Woman, tout en montrant une vraie évolution du réalisateur dans son travail, Karate Kill est un bel hommage à tout un pan de cinéma. Violent, radical, sexy parfois, mais aussi fragile.
Déjà, je te félicite pour t’intéresser au cinéma japonais et de t’immerger dans ce type de film. L’affiche de ce film est amusante avec un personnage principal ayant un physique à la John Rambo, probablement un tantinet exagéré. Un résumé qui donnera très certainement envie aux amateurs du genre.
Oh tu sais, mon tout premier site (au début des années 2000, vers 2003), que j’avais fais avec deux amis, était axé sur le cinéma de genre, puis quand je suis resté seul vers 2007, je ne parlais que de films Japonais qui étaient ma grande passion. J’ai toujours aimé, même si j’ai ralentis avec les années face aux sorties moins intéressantes et par une petite overdose (quand tu te forces à en voir juste pour continuer à avoir un contenu assez régulier en ligne). Bref, ça ne date pas d’hier, je m’y suis juste remis sérieusement il y a un an environ.
Pour KARATE KILL en tout cas, c’est de l’exploitation à petit budget pur et dur, il faut apprécier, et savoir dans quoi on se lance surtout, mais la pochette donne un sérieux indice en effet sur le ton du film, exagéré 😉 J’ai vu sur ton site que tu étais très axé cinéma Coréen, ce qui est déjà moins ma tasse de thé, même s’il m’arrive d’en apprécier certains (HARD HIT récemment, dont tu avais aussi dis beaucoup de bien). Il faudrait que j’aille un peu fouiner ton site en fait pour voir si des films de ce genre que je ne connais pas pourraient m’intéresser ^^
Oui il est bien sympa ce film. Vu en salle à sa sortie c’était top. ^^ Le dernier film du réal est sorti visiblement, c’est un hommage au gialo je crois.
Imaginer ça en salles sur grand écran, c’est limite surréaliste pour moi maintenant vu en France comment seuls les gros films sont en avant, ou alors qu’il faut se taper 1h30 de trajet pour trouver un petit cinéma…
Ah oui je me souviens qu’il avait posté sur twitter une pochette (ou photo je ne sais plus) qui faisait typiquement giallo. Ça pourrait grandement me plaire ça.