DEVIL HUNTERS (獵魔群英) de Tony Liu (1989)

DEVIL HUNTERS

Titre Original : Lip mo Kwan Ying – 獵魔群英
1989 – Hong Kong
Genre : Action
Durée : 1h28
Réalisation : Tony Liu
Musique : –
Scénario : Chan Man-Kwai et Tony Liu

Avec Ray Lui, Moon Lee, Sibelle Hu, Candy Wen, Alex Man, Francis Ng, Michael Chan, Wong Wai, Lau Siu-Ming, Chan Pooi-Kei et Ken Lo

Synopsis : Un truand se rend compte que non seulement la police est après lui, mais également certains membres de son propre gang, qui espèrent prendre le pouvoir.

Devil Hunters, voilà bien là un film qui respire la subtilité, l’écriture profonde de personnages et… non je déconne, voilà bien un film qui n’en a presque que faire de ses personnages, des intentions cinématographiques, et dont le seul but est de nous donner ce que l’on attend d’un film estampillé Girls With Guns en 1989, à savoir, de l’action, des combats, des fusillades, des explosions, des poursuites, des innocents flingués à la volée, et bien que les femmes soient fortes et usent des poings et des flingues, quelques violences gratuites à l’égard de la gente féminine malgré tout, car Hong Kong. Pas grave si à côté, les personnages ne sont que grossièrement développés ou clichés comme pas possible, si la mise en scène a droit à son lot de faux raccords, que ce soit dans le positionnement des acteurs ou dans l’éclairage même, l’important, c’est la générosité, le sang, la poudre, la sueur. Réalisé en 1989 par Tony Liu, connu aussi sous un nombre incroyable de noms (la magie de Hong Kong dirons certains), Devil Hunters, passé les titres les plus prestigieux des Girls With Guns (soit la saga In The Line of Duty donc), est sans doute un des plus grands représentants du genre. Tony Liu après tout connaît le genre, et n’en est pas à ses débuts comme réalisateur, loin de là, lui qui a déjà œuvré pour la Shaw Brothers dans les années 70 et début 80. Mais avec le genre du Girls with Guns, il se trouve un nouveau créneau qu’il ne lâchera pas vraiment durant les années 90, signant donc Killer Angels en 1989, la même année que ce Devil Hunters, avant d’enchaîner sur The Dragon Fighter dés 1990, Dreaming the Reality en 1991, Angel Terminators 2 en 1993 et j’en passe. Bref, le genre, il le connaît, et il sait ce que veut le public, même si en 1989 sort In The Line of Duty 4 de Yuen Woo-Ping, qui niveau rythme, combats et poursuites, met la barre assez haut. Qu’importe, lui, sa vision du cinéma, c’est de livrer un film blindé d’actions. Non pas 3 ou 4 scènes dans son métrage entrecoupés de dialogues peu palpitants, mais une dizaine de scènes, forcément un poil plus courtes, mais hautement généreuses.

Devil Hunters, ça commence fort, par une fusillade dans un parc d’attractions, puis les situations s’enchaînent, certes de manière prévisible et simpliste (en gros, la police veut attraper le grand mafieux, mais celui-ci se cache car dans sa propre organisation, un petit jeune veut prendre le pouvoir, et d’autres personnages veulent se venger), mais sans jamais véritablement laisser le temps au spectateur de trop réfléchir sur ce qu’il regarde. Dans ce sens, on pourrait presque dire que le casting est anecdotique, puisque les personnages n’ont jamais le temps de pleinement exister ou d’avoir une quelconque profondeur, mais pourtant, grâce au casting, c’est une autre histoire, puisque le casting de Devil Hunters déborde de talents et de têtes connues, ce qui donne immédiatement un charisme fou à certains personnages. Comment ne pas citer, dans les rôles principaux masculins, Ray Lui (presque 100 films à ce jour) et Alex Man (qui approche aussi les 100 films) déjà. Mais là où le film surprend aussi, c’est dans les premiers rôles féminins, puisque l’on a là Moon Lee, révélée au début des années 80 pour des petits rôles (Zu, Le Gagnant) avant de devenir une grande représentante du Girls with Guns (la trilogie Angel, Killer Angels, Devil Hunters donc, Angel Force, Dreaming the Reality, Angel Terminators 2), mais aussi Sibelle Hu, qui s’est retrouvée un peu malgré elle dans le genre également, et qui est, comme souvent, doublée une fois sur deux, mais qui se montre ici au moins bien plus crédible que dans d’autres métrages (le fameux Lethal Panther en 1991, il marque à vie). Et comment ne pas citer, dans un de ces premiers rôles, un certain Francis Ng, qui ne peut s’empêcher de remettre ses cheveux en place alors qu’il veut récupérer le business de son patron, accompagné par celui qu’on ne présente plus, à savoir Ken Lo. Du bon gros casting, au service d’un film qui ne leur permet certes pas de montrer leurs talents d’acteurs, mais de se faire plaisir dans des scènes d’action variées et qui arrivent à intervalle régulier.

Un vrai festival à ce niveau là, et ce malgré quelques accélérés, quelques plans parfois hasardeux qui trahissent l’urgence du tournage, des faux raccords, et l’élément qui rend le film un tant soit peu célèbre, à savoir l’explosion finale qui envoya Sibelle Hu et Moon Lee à l’hôpital, en se déclenchant une seconde trop tôt, transformant une des jeunes actrices en boule de feu. Mais avant ce malheureux accident, Devil Hunters déborde d’action. Des combats à mains nues, à coups de couteau, des poursuites en voiture, des fusillades dans des rues où l’on flingue des innocents qui passaient par là, des fusillades dans des lieux déserts où l’on n’hésite pas à sortir le lance grenades pour exploser le décor et faire voler les figurants un peu dans tous les sens, des fusillades à coups de M16 dans des endroits exigus… Bref, c’est généreux, c’est varié, et la folie générale des scènes, en terme de contenu, de cascades, fait passer la pilule, fait passer les nombreux défauts qui le cas contraire, auraient trainés le film vers le bas. Car soyons clairs, Devil Hunters n’est pas du grand cinéma, loin de là. C’est un Girls With Guns généreux, qui fait tout exploser sur son passage, qui a d’énormes défauts comme beaucoup de films du genre, mais qui nous donne exactement ce que l’on attendait du genre. Et puis, même Sibelle Hu parvient à être crédible dans son rôle, loin donc d’un Lethal Panther, ou pour la blague, de la Septième Malédiction ! Bref, amateurs de nanas, de flingues, d’explosions, de tortures gratuites et de coiffures impeccables, foncez ! Si le moindre faux raccord vous fait hurler, fuyez !

Les plus

Très généreux en action
Fusillades, combats, explosions
Un casting assez surprenant (Moon Lee, Sibelle Hu, Francis Ng…)
Pas le temps de réfléchir

Les moins

Des faux raccords
Un scénario minimaliste
Des personnages à peine développés

En bref : Devil Hunters ne fait ni dans la subtilité, ni dans la profondeur. Ça se bastonne, ça explose, ça fusille, ça torture aussi un peu pour la route, et avec ses 1h28 au compteur, on ne s’ennuie jamais.

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