Titre Original : Carnosaur 2
1995 – Etats Unis
Genre : Dinosaures made in Corman, take 2
Durée : 1h23
Réalisation : Louis Morneau
Musique : Ed Tomney
Scénario : Michael Palmer
Avec John Savage, Cliff De Young, Don Stroud, Rick Dean, Ryan Thomas Johnson, Arabella Hlzbog, Migyel A. Nuenez Jr. et Neith Hunter
Synopsis : Une équipe d’électriciens de l’extrême est envoyée dans une ancienne mine classée top secret depuis que des phénomènes étranges y ont été repérés. Sur place, ils font la plus ahurissante découverte de l’histoire de l’humanité. Loin de tout, coupés du monde, des dinosaures clonés se multiplient, bien décidés à envahir la planète et à éliminer l’Homme. Un combat sans merci s’engage…
Sacré Roger Corman. Il avait flairé le filon en adaptant le bouquin Carnosaur en 1993 pour sortir son métrage peu de temps avant Jurassic Park et pour ainsi capitaliser sur l’engouement général des dinosaures. Et si Carnosaur, qu’il n’a que produit donc, est un nanar, il faut avouer qu’il a, pour beaucoup de spectateurs l’ayant découvert, beaucoup de bons points qui en font un nanar de luxe, ultra rythmé, gore, très amusant la plupart du temps, mais néanmoins avec un élément bien étrange dans sa poche, à savoir un ton et un final noir de chez noir. Ce qui en fait un nanar un peu hors compétition en réalité. Mais voilà, Carnosaur a rapporté de l’argent, Jurassic Park a cartonné, l’engouement est présent, Corman ne perd pas de temps et produit dés 1995 une première suite, sobrement intitulée Carnosaur 2. L’engouement est là des années après, puisque si je met du temps à mettre en ligne mon avis pourtant écrit depuis un bail, et bien, depuis, tout le monde est passé par Carnosaur 2 sur internet. Adam Simon ne rempile pas à la mise en scène et c’est Louis Morneau qui s’y colle. Un inconnu dont les trentenaires ont forcément entendu parler en écumant à l’époque les vidéo clubs, puisqu’il a pu réaliser des séries B comme Bats ou encore niveau film policier Fausse Donne avec Jim Belushi et Timothy Dalton. Ou encore Hitcher 2, mais bon… Ici, 1h23 au compteur, et surtout, une pochette US qui vends du rêve. Voyez plutôt les avis placardés sur la pochette. Je suis tellement gentil que je vous traduit tout ça ! « Mettez Aliens et Jurassic Park dans un mixeur et Carnosaur 2 est ce que vous avez » « Un thriller de science fiction à son meilleur » « Carnosaur 2 est le film que Jurassic Park aurait du être ». Mon dieu, alors que j’adore le premier métrage, comment suis-je passé durant toutes ces années à côté de Carnosaur 2 ? Pourquoi ? Bon ben, en vrai, on ne va pas se mentir, Carnosaur 2 est mauvais. Carnosaur 2 n’est même pas franchement drôle. Carnosaur 2 est bien loin du premier métrage. Ni drôle, ni fun, ni rythmé, ni noir.
Et en plus, le film n’a honte de rien. Saluons donc, non, remettons lui un oscar à ce Michael Palmer, pour le meilleur scénario adapté. Adapté ? Oui oui. Même son deuxième oscar dans mon cœur à ce niveau, après Watchers 3 en 1994, qui était un remake du premier film en mode Predator. Ici, il a du tomber sur le scénario de Aliens, et après avoir lu la bête puis vu le film de James Cameron, il a du proposer à l’idée à Roger Corman de refaire le film, mais en remplaçant les aliens par des dinosaures. Ainsi naquit Carnosaur 2 ! Un remake d’Aliens, avec des dinosaures, mais sans le talent de Cameron à la mise en scène, sans Sigourney Weaver devant la caméra, et surtout, sans le budget qui va avec l’ambition d’un tel scénario. Une mine est dévastée par une bien méchante vue subjective (ça coûte moins cher et ça fait un hommage à Evil Dead, classe non ?), et une équipe de bras cassés… euh non pardon, une équipe de professionnels est envoyée sur place pour découvrir ce qu’il se passe. Dés leur arrivée, ils trouveront un survivant, la jeune Newt… ah non attendez j’ai confondu avec un autre film ! Un jeune homme, qui a été témoin du carnage effectué par les dinosaures. Traumatisé, il ne parlera pas beaucoup, pendant que nos gros bras explorent le complexe et vont finir par tomber sur nos dinosaures. Ils vont devoir survivre, au départ tenter de s’enfuir mais le scénariste ayant bien étudié le scénario d’Aliens, il place un dinosaure dans l’hélicoptère afin de tuer la pilote et faire s’écraser la machine. Ah, il y a un traitre aussi, et deux personnages qui se sacrifient avec une grenade dans un conduit. Heureusement, celui faisant office de héros devra prendre le contrôle d’une machine afin de terrasser la reine Aliens, permettant ainsi à la production de reprendre tout simplement des plans du premier film, qui avait un final similaire. Bon, on pourrait jouer au jeu des 7 erreurs avec Aliens, mais bon, le scénario étant le même, aucun intérêt. Sachez juste qu’Aliens, c’est bien mieux !
Nous pourrions alors parler de la mise en scène de Louis Morneau. Bon, c’est pas fameux. On sent à une ou deux reprises qu’il tente des choses. Mais ça tombe le plus souvent à plat, faute de budget. Il suffit de voir ces décors vides (le briefing de la mission dans une salle vide avec deux malheureux casiers, ça dit tout, dés le début). Pire, les dinosaures mettent un certain temps avant d’apparaître à l’écran (le premier apparaît au bout de 30 minutes), et le métrage se fait affreusement soft. Un peu de sang parfois, mais on est loin du premier film qui était parfois un carnage. Reste un plan véritablement sanglant et du plus bel effet, même si on l’attend longtemps. Il reste les dinosaures alors ? Il faut bien avouer que ça fait rire, tant le métrage, dés qu’il les filme de loin, nous montre clairement qu’il s’agît d’un mec en costume qui galère comme pas possible à avancer. Avouons néanmoins que dans les gros plans, c’est mieux, un peu plus crédible, et que le métrage parvient à avoir notre capital sympathie dans ses moments là. C’est dommage qu’ils ne soient pas plus présents à l’écran. Quand on regarde un film comme Carnosaur 2, et que l’on a vu le premier film, on sait à quoi s’attendre, on sait ce que l’on veut. Mais non, c’est souvent radin. Avec pourtant sa courte durée de 1h23, les dinosaures se cachent longtemps, les 45 premières minutes ne contenant que deux attaques montrant les bêtes. Sinon, ça parle, beaucoup, et ça avance, beaucoup aussi, dans des couloirs vides. Je suis persuadé que le réalisateur voulait bien faire, mais n’a eu ni le temps, ni l’argent (ni les compétences ?) pour bien faire. Et là, peu importe que ce soit une copie à peine camouflée d’Aliens, c’est tout le reste qui coince aussi, même s’il faut l’avouer, ça a par moment un charme.
Les plus
Les dinosaures en mousse
Il y a bien une poignée de scènes qui amusent
Le charme des B movies de Corman de l’époque
Les moins
Le scénario, et bien, c’est Aliens de Cameron
Fauché et ça se voit
Radin en attaques
Incroyablement soft
En bref : Carnosaur 2, plutôt que de prendre la même voie que le premier film (fun, gore, noir) préfère copier Aliens, sans argent, et se fait radin en gore et en dinosaures. Dommage. Ça garde un certain charme B (Z ?) mais c’est peu. Toujours mieux que Carnosaur 3.