Titre Original : 妙探雙嬌
1992 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h31
Réalisation : Lee Tso-Nam
Musique : Michael Fung
Scénario : Rico Chung Kai-Cheong
Avec Moon Lee, Ôshima Yukari, Gam Chi-Gei, Choi Keong-Il, Sophia Crawford, Melvin Wong, Billy Ching, Peter Yang et Billy Chow
Synopsis : Des prostituées sont assassinées à Hong Kong. Deux flics, Min-Feng et Grace, décident alors d’infiltrer un night club pour enquêter. Mais un souci en amenant un autre, elles vont apprendre que le patron de la boite de nuit est lié à un trafic d’armes.
Vous en aviez marre de tous ces articles sur des films made in Hong Kong avec toujours des filles et des flingues ? Et bien pourtant, on va un peu continuer aujourd’hui, avec Beauty Investigator, film un poil plus méconnu que certains gros représentants du genre, alors qu’il bénéficie toujours d’un casting féminin de haute volée (Moon Lee et Ôshima Yukari, ainsi que Sophia Crawford tiens), ainsi que la présence de Billy Chow (pour moi, à jamais le robot pervers de Robotrix). Oui, du bon monde. Sauf que Beauty Investigator fait quelques choix qui peuvent clairement surprendre, notamment puisque là où le Girls with Guns habituel met souvent en avant des histoires sombres dans lesquelles viennent parfois se greffer une Sibelle Hu comique (Dreaming the Reality, Angel’s Project), là c’est une autre histoire. Des moments sombres, des morts violentes, il y en a, mais le tout est traité avec une légèreté assez inhabituelle dans le genre. Après tout, quand dés l’ouverture, on trouve un cadavre de prostituée dans une poubelle dans la rue, ce n’est pas drôle. Mais quand l’instant d’après, nos deux flics, jouées par Moon Lee et Gam Chi-Gei (une grande carrière de 10 films seulement, en 5 ans, puis plus rien), inspectent le corps, et que Gam Chi-Gei se met à vomir sur le dit cadavre, et donc, sur les preuves, on comprend que non, ce ne sera pas comme dans les autres films. Surtout qu’à peine quelques secondes après, voilà nos deux flics en train de poursuivre un mec voulant faire son intéressant dans la rue, avant de se faire mettre bien rapidement au tapis par une Moon Lee au top de sa forme, et qui semble s’éclater dans un registre assez inhabituel donc.
Mais on ne va pas tourner autour du pot pendant des heures, si les différentes actrices et même les acteurs semblent s’amuser et sont finalement à l’aise dans ce registre plus léger, le film ne s’en sort finalement pas franchement bien dans ce domaine, le faute à une écriture, et donc à des gags, qui ne fonctionnent que trop rarement. Et ça c’est clairement dommage. Alors oui, sur 1h30, il y a malgré tout bien un ou deux gags qui fonctionnent (je suis méchant, un peu plus), mais sur un film misant finalement pas mal sur ses éléments, on peut dire clairement que ça tombe à l’eau. Moon Lee, Gam Chi-Gei et Melvin Wong, jouant le chef de la police, semblent s’amuser, clairement, et donnent de leur personne, mais le souci vient de l’écriture des gags, de certains moments lourds qui tombent à plat. Donc du coup, oui, il y a un tueur qui s’en prend à de pauvres demoiselles, et nos deux flics de chocs vont infiltrer un night club, et c’est parti pour des clients lourds, une Moon Lee qui doit apprendre à être plus féminine et à porter des talons aiguilles, et qui va martyriser certains clients collants en frappant en toute « innocence ». Suivant votre degré de sympathie pour le casting, et selon votre capacité à rire de gags parfois faciles et lourds, vous ne passerez pas un mauvais moment devant Beauty Investigator. Moi-même, il m’est arrivé de sourire quelques fois, face à quelques situations, ou certaines grimaces. Et à côté de ce côté léger, on nous parle de vente illégale d’armes, grand classique pour le genre, et là ça se fait immédiatement déjà plus violent. Sophia Crawford jouant une méchante qui n’hésite pas à donner du High kick (yes), aux côtés de Billy Chow ou encore Choi Jeong-Il, qui lui préfère s’en tenir aux armes à feu, et qui n’est pas inconnu dans le genre, puisqu’il était déjà dans Super Lady Cop aux côtés de Cynthia Khan, et dans Inspector Wears Skirts IV, aux côtés de Cynthia Khan et Moon Lee, et souvent un flingue dans la main.
Et donc, il y a évidemment Ôshima Yukari, comme souvent, méchante qui distribue des High kick et n’hésite pas à tuer froidement quiconque est sur sa route, mais qui, pour les besoins du final, change littéralement de bord, pourquoi pas. Mais bon, parlons un peu de l’action. Si le film est plutôt avare en action durant sa première heure, il en place néanmoins quelques petites scènes rapides histoire de préparer le terrain pour le final. Des combats sympathiques d’ailleurs, ainsi qu’une poursuite où l’on retrouve quelques cascades dangereuses et Ôshima Yukari sur une moto, ce qui rappellera des souvenirs aux fans de Dreaming the Reality. Puis tout à coup, alors qu’il ne reste que 8 minutes au compteur, voilà que le film se lâche, avec fusillades, explosions, figurants tués par paquet de 50, combats à mains nues, et même, sortant d’on ne sait pas trop où, un gant qui lance des roquettes et qui permet à Moon Lee d’exploser des voitures. Why not hein, après tout le film affichait dés le départ son côté plus léger, et puis si Alex Fong pouvait débarquer en Jetpack en 1989 dans Angel 3, Moon Lee peut elle aussi surprendre avec un gant lance roquettes. Et avoir la méga classe juste avant en sortant un fusil à pompe de son long manteau noir, comme si elle voulait se prendre pour Chow Yun-Fat ! Oui tout est possible durant 8 petites minutes, avant un ultime combat bien violent doté en plus de quelques bonnes idées pour se servir du décors via les chorégraphies. On l’a attendu ce final, et il ne déçoit pas du tout, en finissant dans un combat à deux contre un bien dynamique. Même si oui, certains spectateurs auront du mal à tenir jusque là. Mais Beauty Investigator, si ce n’est pas un grand représentant du genre, reste tout à fait divertissant.
Les plus
Quel casting
Le final qui se lâche totalement
De sympathiques combats
Même si l’humour se rate souvent, les acteurs sont convaincants
Les moins
L’humour oui, souvent raté
Une première heure peu marquante
Et un peu longuette aussi
En bref : Film mineur dans le genre et pour la carrière de ces actrices, Beauty Investigator intéressera malgré tout l’amateur, pour son côté plus léger comparé à pas mal d’autres productions du genre, et son final, très sympathique.
J’ai l’impression que Hong-Kong est ta prochaine destination plutôt que le pays du soleil levant. Serait-ce l’attrait pour ces drôles de dames ?
Presque hein haha ! Non mais c’est vrai que les films de cette époque, qui mettait des femmes en avant bien avant que ça ne devienne un atout politique et social, et qui en mettaient plein la vue sans CGI, sans fonds verts, en faisant tout exploser, avec les cascades les plus folles, et où chaque coup donné me fait penser que je me serais brisé les os à chaque fois vu ma « souplesse légendaire », et bien ça fait toujours du bien de replonger dedans et d’en découvrir de nouveaux. Même si comme tu as pu le voir tout le long du mois de Mars, la qualité des copies laisse très souvent à désirer, alternant entre le DVD potable et le VCD à la limite de la légalité. Et à de très rares occasions, la copie HD quand on a vraiment de la chance !