Titre Original : Scream 4
2011 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h51
Réalisation : Wes Craven
Musique : Marco Beltrami
Scénario : Kevin Williamson
Avec Neve Campbell, David Arquette, Courtney Cox, Emma Roberts, Hayden Panettiere, Anthony Anderson, Adam Brody, Rory Culkin, Mary McDonnell et Marley Shelton
Synopsis : 10 ans se sont écoulés depuis les terribles meurtres commis par Ghostface. Sidney Prescott est parvenue à tourner la page mais c’est tout de même avec appréhension qu’elle retourne à Woodsboro pour le lancement de son premier roman. Ses retrouvailles avec sa cousine Jill ainsi qu’avec le duo de choc Dewey et Gale seront de courtes durées : Ghostface est de retour mais cette fois-ci les règles vont changer.
Je l’ai souvent annoncé dés que je parle d’un film réalisé par Wes Craven, mais je ne suis pas fan de son œuvre. Bien entendu, en tant qu’homme, Wes Craven avait l’air d’être un homme adorable, mais son œuvre, à quelques exceptions près comme le premier Les Griffes de la Nuit, ou sa série B fun Le Sous-Sol de la Peur, ne me parle pas. Mais finalement, après la vision du catastrophique dernier opus censé rendre hommage à Wes, j’ai eu envie de revoir la saga, de redonner une chance à l’œuvre de Craven, avec du recul nécessaire. Et si commencer cette nouvelle vision par le quatrième opus peut paraitre stupide, c’est tout simplement car finalement, je me souviens mieux des premiers opus que du dernier (avant dernier) que je n’avais vu qu’une fois, à sa sortie, et m’avais laissé de marbre, comme souvent. La trilogie originale, en particulier le premier, je les ai vu plusieurs fois déjà après tout, et Scream 4 étant conçu au départ pour être le premier opus d’une nouvelle trilogie. Alors par contre, soyons clairs dés le départ, avoir vu pire avec Scream 5 ne vient pas changer le verdict ou la qualité de ce Scream 4. Mais le métrage de Craven, bien que clairement fait, comme souvent avec les suites d’horreur, pour des raisons financières, tente clairement de faire les choses bien. Il n’y arrive clairement pas souvent, mais les intentions sont là. On pourrait même dire que Scream 4 tente quelque chose d’assez rare dans le cinéma horrifique, et dans les slashers, à savoir nous montrer l’évolution des personnages, 10 ans après le précédent métrage plus ou moins, chose que seul Halloween 20 Ans Après avait tenté par le passé, et bien avant que cet élément ne devienne une mode au milieu des années 2010 (les Halloween, les Star Wars, tout ça tout ça). C’est d’ailleurs dans un sens sa première qualité, celle de nous faire retrouver des personnages que l’on connait, et qui ont évolué.
Neve Campbell, David Arquette et Courtney Cox sont donc comme toujours de retour, et dans un sens fidèles à eux-mêmes. Si le personnage de Sidney a droit une évolution plutôt sympathique il faut le dire, on ne pourra pas dire la même chose du reste. Dewey joué par David Arquette est toujours aussi inutile, ne sait toujours pas viser et arrive toujours trop tard, en plus de s’en prendre plein la gueule dés qu’il pourrait enfin faire un truc utile, et Courtney Cox… reste Courtney Cox, la chirurgie en plus malheureusement. Quand aux nouveaux personnages, ce n’est pas la joie, avec un nouveau groupe de jeunes ados pour copier la formule du tout premier Scream, et comme pour justifier le tout, il faut qu’un des nouveaux personnages soit la cousine de Sidney. Bon ceci dit, on est loin du délire du prochain film où tout le monde est le fils de quelqu’un lié à cette affaire, ridicule. Niveau scénario, Scream 4 frise parfois le ridicule, avec son tueur aux motivations superficielles mais néanmoins malheureusement dans l’ère du temps, son côté meta qui va parfois trop loin, et l’ajout de pointes d’humour (à voir si cela vient du scénario de Williamson ou d’ajouts de Ehren Krueger, appelé sur le tournage pour aider, scénariste du mauvais Scream 3 déjà) totalement à côté de la plaque, et qui viennent donner un véritable côté cartoon à certaines scènes, venant même jusqu’à adoucir la violence. Et ce point là, il est dommage, car Scream 4 est l’opus le plus sanglant de la saga, n’en déplaise aux quelques fragiles choqués par Scream 5. Mais le souci, c’est qu’entre son ton souvent rigolard et ses excès sanglants un peu nouveaux dans la saga, on a souvent du mal à prendre tout ça au sérieux. Le plus souvent, ça ressemble à une vaste blague. Encore plus quand le film se permet de critiquer ouvertement ce qui est devenu à la mode entre Scream 3 et 4, à savoir ce que l’on appelle le torture porn, les films comme Saw ou Hostel.
Mais il tombe un peu dans les mêmes travers, en mettant plus de sang, plus de tripes, un peu comme pour que Scream 4 ai une violence plus proche des standards actuels que d’un slasher réaliste. Le propos méta du film est donc en dents de scie. Le premier critiquait les slashers, la suite critiquait, et bien, les suites, et Craven se permettait avec me troisième opus de critiquer le milieu même du cinéma de manière osée. Dans ce quatrième film, on critique l’évolution de l’horreur sans savoir quoi en faire, les remakes aussi (tout en étant très proche du premier film ironiquement), mais aussi les modes des années 2000, comme les réseaux sociaux et les nouvelles technologies de plus en plus présentes dans nos vies. Cet aspect, bien que bancal, peut au moins se vanter d’être toujours d’actualité 11 ans après sa sortie, tandis que le propos de Scream 5 depuis semblent trop encré dans son époque et sera sans doute déjà vieillot dans quelques années. Et son twist ? Scream 4 possède un twist assez grossier, qui au moins reste dans la lignée du ton général du film et à donc le mérite de former un tout homogène, mais qu’il est impossible de prendre au sérieux. Scream 4 est bancal, différent mais trop similaire en même temps aux précédents, a beaucoup trop d’humour et de blagues (le flic qui meurt en citant Bruce Willis), et tente de compenser tout ça avec du sang. Intéressant, mais pas bon. Mais le pire dans tout ça, et je n’en avais pas parlé, c’est finalement la photographie du film, pourtant signée par le grand Peter Deming, déjà à l’œuvre sur les trois premiers, mais qui a un aspect trop numérique, trop factice.
Les plus
Oui, il y a plus de sang que d’habitude
Dans le fond, des idées pas dégueulasses
Allez, parfois, on peut rire de quelques scènes
Les moins
Une ambiance à la cool qui ne fonctionne pas
L’humour
Le final, grotesque
Beaucoup de personnages ratés ou dispensables
Visuellement pas toujours beau
En bref : Scream 4 est une suite plutôt inutile et bien bancale, sanglante oui, mais impossible à vraiment prendre au sérieux. Pourtant, il y a des idées dernière, toujours actuelles, mais pas de quoi en faire un grand film, loin de là.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Yes, there is way more blood than the previous ones ♥ A few interesting ideas are there ♥ A few jokes work, let’s be real |
⊗ The general mood of the film, too cool ⊗ Most of the jokes don’t work ⊗ A grotesque finale, probably too much ⊗ A few bad characters, or just not useful ⊗ The cinematography is not perfect |
Scream 4 is a weird sequel, not very useful, but bloody, and impossible to take seriously. There are a few ideas behind all that, and still (sadly) up to date, but nothing to make of Scream 4 a great film. |