MULAN de Niki Caro (2020)

MULAN

Titre Original : Mulan
2020 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h55
Réalisation : Niki Caro
Musique : Harry Gregson-Williams
Scénario : Rick Jaffa, Amanda Silver, Lauren Hynek et Elizabeth Martin

Avec Yifei Liu, Donnie Yen, Gong Li, Jason Scott Lee, Yoson An, Jet Li, Tzi Ma, Rosalind Chao, Xana Tang, Ron Yuan et Jun Yu

Synopsis : Lorsque l’Empereur de Chine publie un décret stipulant qu’un homme de chaque famille du pays doit intégrer l’armée impériale pour combattre des envahisseurs venus du nord, Hua Mulan, fille ainée d’un vénérable guerrier désormais atteint par la maladie, décide de prendre sa place au combat. Se faisant passer pour un soldat du nom de Hua Jun, elle se voit mise à l’épreuve à chaque étape du processus d’apprentissage, mobilisant chaque jour un peu plus sa force intérieure pour explorer son véritable potentiel…

Disney, est-ce qu’il y aurait, par le plus grand des hasards, des Chinois parlant mandarin dans votre film sur des légendes Chinoises avec des acteurs Chinois et se déroulant à une époque historique où je doute que le moindre Chinois parlait Anglais à part peut-être pour dire yes et no ? Ah oui je démarre fort et je vous préviens, je ne compte pas être gentil avec Mulan. Mulan, le film, pas le personnage, même s’il y a à redire, mais pour le moment, je pourrais au moins dire que l’actrice Liu Yifei qui reprend le rôle donc est fort charmante. Et qu’elle me disait quelque chose, et oui en effet, je la trouvais déjà charmante en 2011 dans le remake de A Chinese Ghost Story signé Wilson Yip. Mais donc, Mulan version 2020. Pas un film qui, dans les faits, avait le moindre élément qui pourrait m’intéresser. Je veux dire, un remake d’un dessin animé Disney, sachant que j’ai dû en voir deux dans ma vie, et donc, un film produit par cette magnifique (ironie) société qu’est Disney, et qui pourrait être résumé en quelques mots ainsi : Tiens, faisons des films live de nos dessins animés, ça demande moins de travail, et ça rapporte plus d’un milliard par titre. Sans oublier la seconde motivation d’un tel projet, qui doit se résumer à « bordel, ils sont nombreux les Chinois, faisons un film sur leur culture pour être sûr que ça sorte là-bas et avoir encore plus d’argent. Non car peu importe la qualité finale du métrage, on ne va pas se mentir, Mulan, c’est comme Le Roi Lion, c’est fait UNIQUEMENT pour des raisons financières, car Mickey, entre deux rails de coke, il aime compter ses billets récoltés via Disney +. Mais si on peut faire un film pour l’argent et avoir un bon résultat grâce par exemple à un peu de bon sens, un réalisateur compétent derrière, une durée courte, un métrage rythmé, de l’émerveillement pour petits et grands, et bien, Mulan fait tout pour cocher toutes les cases, mais du côté négatif des choses. Mettons d’abord les choses au clair. Je ne juge Mulan que pour ce qu’il est, à savoir, un métrage de cinéma honteusement vendu 30 dollars sur une plateforme de streaming à sa sortie.

Oui, tout ça c’est purement honteux, mais je n’en parlerais que peu, car déjà, ça ne concerne pas le film lui-même ou les intentions de ceux qui ont travaillé dessus (producteurs avides d’argent à part), et puis car je ne suis pas abonné Disney + et ne compte jamais l’être. Et donc, Mulan ne sera pas comparé au film original, tout simplement car je n’ai donc pas vu le dessin animé, donc la comparaison n’aura pas lieu. Et donc, Mulan, en tant que film, et bien ça ne va pas. Alors on pourrait parler pendant des heures de son rythme bancal, de son histoire qui met un temps monstre à démarrer, de tous ces acteurs Chinois que l’on fait donc parler Anglais (autant les faire parler Anglais pour faciliter l’exportation ou autre, je veux bien, mais dans un film « historique », non, je fais d’ailleurs le même reproche à Ridley Scott sur Kingdom of Heaven ou les peuples de tous les pays parlent Anglais). Disney pourra me dire « oui mais le public occidental n’aime pas les sous titres », alors oui, mais ce même public, il n’a pas salué Inglorious Basterds qui parle Français et Allemand la moitié du temps ? Et votre Shang Shi récemment, ça ne parle pas Mandarin un bon 40% du temps ? Mais s’il n’y avait que ça, Mulan pourrait encore s’en sortir. Car malgré tout, les acteurs, pour certains, ils sont bons quand ils ne parlent pas. Liu Yifei par exemple est charmante, et dans certaines scènes, convaincante. Puis il y a un casting qu’on apprécie souvent à côté, comme Donnie Yen ou Jet Li. Oui, je pourrais passer sous silence que ça parle de Chi et compagnie et que ça m’a rappelé le traumatisme Dragonball Evolution avec son Ki, que Mulan semble avoir des pouvoirs liés à tout ça, et que du coup, venant de la société en manque d’idées, ça me ferait presque penser à une préquelle lointaine de Star Wars. Mais le vrai souci, c’est qu’à côté de ça, le reste ne va pas non plus.

On a un budget de 200 millions, et je vous assure qu’à l’écran, ça ne se voit pas, tant certains CGI sont immondes (l’araignée au début…. Sérieux pourquoi ne pas avoir pris une vraie ?), tant les arrières plans sont factices (normal…. CGI, je sais), tant beaucoup d’éléments manquent totalement de naturel. Car sans avoir vu le dessin animé, je peux dire qu’il y a des éléments qui fonctionnent peut-être en dessins, mais pas en film live. Voir des barbares courir le long d’un mur à la verticale m’a plus souvent fait sourire tant je pensais à l’équipe derrière qui tirait sur le câble. Et on en arrive donc sans doute à l’un de ces derniers soucis, nombreux, à savoir, l’action. Je ne connaissais pas du tout la réalisatrice du film, et je peux donc dire deux choses après vision de Mulan. Déjà, je n’ai pas spécialement envie de voir ces antécédents quand je vois ce qu’elle fait avec 200 millions en poche, et ensuite, je me dis clairement qu’elle ne devait pas être habituée aux scènes d’action tant celles-ci sont plates. Un comble vu le casting donc. Mais oui, quand un film a un rythme assez lent et que les scènes d’action ou à effets sont ratés, on se fait chier. On aura beau avoir devant les yeux des acteurs charismatiques et une jolie photographie, ça ne sauve pas les meubles. Le cinéma Chinois a aussi ses défauts (des CGI souvent à la ramasse et son côté patriotique), mais quitte à adapter un poème Chinois, respectez le un minimum. Donnez lui un souffle épique. Rendez ses personnages attachants. Faites fonctionner l’émotion !