ANG BABAENG NAWAWALA SA SARILI
Titre Original : Ang Babaeng Nawawala sa Sarili
2022 – Philippines
Genre : Thriller
Durée : 1h40
Réalisation : Roman Perez Jr.
Musique : Aleksandr Zatsepin
Scénario : John Carlo Pacala
Avec Ayanna Misola, Diego Loyzaga, Adrian Alandy, Sab Aggabao, Mon Confiado, Alan Paule et Carlene Aguilar
Synopsis : Albina souhaite devenir top-modèle, mais va perdre son innocence au contact de trois hommes : son petit ami photographe, son ex manipulateur et un artiste du milieu.
Etrange film que voilà, remake ou réadaptation d’un long métrage Philippin de 1987 (que je n’ai point vu), Ang Babaeng Nawawala Sa Sarili, que l’on réduira par la suite simplement par Ang Babaeng, c’est un métrage qui passe d’un genre à l’autre, et qui malgré son statut de remake ou réadaptation, fait durant toute sa première partie plus penser à une adaptation made in Philippines d’un certain The Neon Demon. On y suit la jeune Albina, qui, après une rupture difficile avec son petit ami avec lequel elle était depuis malgré tout six ans, tente de se lancer dans le milieu de la mode. Du film de Refn, les emprunts sont au départ nombreux. Certains anodins puisque traitant du même milieu, comme cette entrée en scène pour une audition en sous-vêtements, ou la mise en avant de la nouvelle modèle qui attirera la jalousie des autres. Et parfois, des emprunts beaucoup plus gros et difficile à cacher, comme lors de cette scène débutant sur un cadavre (bon, ici, elle est nue), avant de nous faire comprendre qu’il s’agît d’un photoshoot. Mais durant sa première partie, le métrage semble suivre la voie du film de Refn, en nous montrant le parcours d’Albina, jouée par la jeune Ayanna Misola, avec les premiers photoshoot, la jalousie des autres modèles, sa nouvelle romance avec un photographe moins reconnu (tiens, exactement comme dans The Neon Demon aussi). Sauf que Ang Babaeng semble vouloir mettre l’accent sur les difficultés amoureuses de notre héroïne, entre sa nouvelle romance donc, mais aussi son ex, très collant, et le possible grand photographe, subjugué par sa beauté et qui sera même invité à sa soirée d’anniversaire, tandis que les parents voulant contrôler un peu leur fille invitent l’ex, car c’est un homme bien, même s’il l’a trompé !
Seulement tout ça en réalité, ce sont les 30 ou 40 premières minutes, sur un métrage en durant 1h40 (soit 20 de moins que le métrage original ceci dit). Et c’est là qu’opère le premier changement de genre, puisque de portrait de la profession, on passe au thriller érotique comme si l’on était retourné aux Etats Unis dans les années 90. Donc ça couche à tout va, tout le monde se dénude pour le plaisir des yeux (il faut avouer qu’il y a de belles paires de fesses à l’écran), et bien entendu, on aura des meurtres, plutôt gentillets certes, dont un risible même, mais qui relance quelque peu l’intérêt, car si la première partie amuse de par ses ressemblances avec le film déjà cité, la partie se voulant thriller érotique, à coup de « ooooh qui est la tueuse ? » « ooooh mais qui a envoyé la photo de machin couchant avec untel ? », elle n’est pas bien palpitante. Et oui, on a beau avoir un casting de très belles femmes se dénudant facilement, ça ne suffit pas, surtout que cette partie est censée être le point de non-retour pour Albina, celle où elle devient de plus en plus fragile psychologiquement parlant, et Ayanna Misola, aussi belle soit-elle, n’a pas forcément les épaules pour un rôle passant par tant d’émotions diverses. Elle n’est pas mauvaise, mais par moments, elle montre ses limites et peine à convaincre pleinement. C’est un peu dommage, étant donné qu’elle est présente dans facile 90% des scènes. C’est dommage, car à côté, la mise en scène tiens plutôt la route, malgré quelques effets de styles faciles par moment.
Oui, des néons, des plans flous, une caméra un peu tremblante. On les connait ces artifices. Ce n’est pas qu’ils sont clichés qui dérange, mais bien que le réalisateur en abuse par moment, dés qu’il veut faire monter la tension ou nous révéler un élément clé de son intrigue. Un constat donc mitigé pour un film néanmoins plaisant à suivre, sans doute aidé par son quota de nudité, et son petit côté naïf qui lui donne un certain charme. Oh mais attendez, le film change de genre une dernière fois pour verser dans le film d’horreur dans sa dernière partie, et là, il se foire, dans les grandes et petites lignes, tant ça semble sortir de nulle part, et qu’encore une fois, la pauvre Ayanna Misola n’a sans doute pas les épaules assez solides pour verser dans un nouveau genre. Mais bon, si je vous dis milieu de la mode, ok. Si je vous dis thriller érotique, pas de soucis, les deux peuvent justement se marier facilement ensemble. Si je rajoute alors une histoire de possession par-dessus, vous y croyez ? Non, et bien voilà. Pourtant, là aussi, le film n’est pas dénué de quelques idées intéressantes, comme ce flashback raconté mais à la fois subit par les personnages. Mais est-ce que ça suffit à convaincre de la logique d’un tel bordel qui se prend incroyablement trop au sérieux ? Non.
Les plus
Parfois, quelques belles idées de mise en scène
Les actrices, pas prudes pour le coup
Au début, ça se regarde comme un petit thriller des 90s
Les moins
Ayanna Misola, au jeu inégal
Des effets de style redondants
Une dernière demi-heure totalement foirée
En bref : Un film qui veut trop en faire, brasser trop de genres, trop d’éléments et d’intrigues, en se prenant trop au sérieux. Tout n’est pas à jeter, mais dans l’ensemble, c’est trop bancal pour convaincre.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A few nice ideas visually ♥ The actresses, they have no problems to remove their clothes ♥ At the start, it looks like a little thriller from the 90s |
⊗ Ayanna Misola, not bad but not good enough ⊗ The film uses too many effects for no reason ⊗ The last part, really bad |
The film tries to do too much, to go in different direction, different genre, there is too much, too many storylines, and it’s way too serious. Of course there are also nice things there, but the film isn’t convincing. |