Titre Original : Overlord
2018 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h50
Réalisation : Julius Avery
Musique : Jed Kurzel
Scénario : Billy Ray et Mark L. Smith
Avec Jovan Adepo, Wyatt Russell, Mathilde Ollivier, Pilou Asbaek, John Magaro, Iain De Caestecker et Jacob Anderson
Synopsis : À la veille du débarquement, un groupe de parachutistes est largué en France occupée. Alors qu’ils luttent pour accomplir ce qui ressemble à une mission impossible, ils tombent sur un laboratoire secret dans lequel sont menées des expériences surnaturelles, aussi étranges que terrifiantes.
Overlord avait fait un minimum parlé de lui à l’époque, pour plusieurs raisons. Son mix de genre déjà, mais surtout le fait que pour un film se voulant être une série B, il y avait derrière un bien confortable et gros budget de 38 millions, et JJ Abrams à la production. Et c’est d’ailleurs ce dernier point qui fit que je n’ai vu Overlord que quelques années après sa sortie, ayant littéralement oublié son concept, sa publicité, son équipe entre temps. Et Overlord, découvert bien après et sans rien en attendre, et bien ça faisait du bien. Non pas qu’Overlord révolutionne le genre, ou bien se fasse plus intelligent qu’il ne le croit ou veut nous le faire penser, mais car Overlord, tout en restant clairement une série B avec un budget confortable, à l’image récemment de films tels que Life ou Underwater, fait bien les choses. Il soigne sa mise en image, sa photographie, son ambiance pour reconstituer l’époque, et surtout quelques moments gores voir bis tout simplement mais gardant la ligne directrice sérieuse du métrage, tout en cédant bien évidemment par moment à la facilité, avec des personnages totalement manichéens, et, cela sera un défaut pour certains, un refus systématique de céder à l’appel du bis comique. Car à la lecture du pitch, on pense bien évidemment à un certain Dead Snow, le métrage de Tommy Wirkola avec ses zombies nazis. Et fort heureusement, vu que je n’ai pas du tout adhéré au délire de Dead Snow et ai donc fait depuis des années l’impasse sur sa suite (un jour, promis, mais il faut trouver la motivation), Overlord est son opposé. Ça se remarque dés l’ouverture, se déroulant dans un avion où un groupe de soldats s’apprête à être parachuté en territoire ennemi, en France occupée par les Allemands, pour une mission suicide, la destruction d’une tour d’horloge, qui, en cas d’échec, rendrait le fameux débarquement des alliés impossible. On le voit de suite, on a là un film sérieux. Mise en scène, photographie, une tension qui s’installe par des regards échangés entre soldats, avec le bruit des canons et de diverses explosions dehors, la musique de Jed Kurzel qui retentit et monte en puissance tandis que la mission s’apprête à commencer, et que les tirs ennemis commencent à percer la coque de l’avion, que les morts tombent déjà… Dès sa scène d’ouverture, j’étais dedans.
Et Overlord reste ainsi pendant un bon 45 voir 50 minutes, préférant clairement prendre son temps pour d’abord poser une ambiance et être en premier lieu un film de guerre. L’ouverture est hyper efficace, entre la scène citée, puis les quelques survivants se regroupant au sol, certains mourant sous les balles ennemies, ou dans des pièges comme ces quelques mines posées en forêt, avant l’arrivée au village, guidés par une survivante, jouée par la mignonne et plutôt bonne actrice, bien que rare (vue récemment dans un minuscule rôle dans Boss Level) Mathilde Ollivier. Là certes le rythme se pose quelque peu, jouant sur la peur nocturne, les troupes ennemies patrouillant dans le village assez aléatoirement, mais surtout afin de se permettre de poser un minimum ses personnages, de les établir un peu plus clairement que comme de simples soldats, ou de simples habitants du village. Certes rien d’exceptionnel encore une fois, mais un minimum d’effort a été fait, et le tout couplé à une équipe qui a l’air d’y croire, et bien ça fonctionne. Et premier point qui frappe, c’est qu’en un coup d’œil, on sait immédiatement que l’un des acteurs vient de la famille de Kurt Russell, aucun doute là-dessus. Wyatt Russell donc, fils de Kurt, et qui avec l’âge, lui ressemble énormément, surtout ici. Ses yeux, sa dégaine, son charisme, même sa coupe de cheveux, on pourrait presque croire au Kurt du début des années 80 chez John Carpenter. La ressemblance est clairement frappante. Mais bon, c’est bien beau tout ça, mais ne sommes nous pas censés être devant un film d’horreur, avec du zombie ? Oui oui Mireille, j’y arrive. Comme je le disais, Overlord sait prendre son temps, sans ennuyer, et pendant la moitié de sa durée, nous avons là un film de guerre solide. Non sans défauts et facilités, mais solide, avec des gentils très gentils et des méchants très très méchants car ils sont Allemands. Et puis doucement, le film lâche quelques indices, laisse planer le doute.
Un son étrange venant de derrière une porte, des cadavres amenés en camion dans un laboratoire secret, une silhouette aperçue furtivement derrière un trou dans le mur. Le film arrive à bâtir l’anticipation. Et ça aussi il le fait plutôt bien, jusqu’à nous révéler l’horreur, frontalement, lorsqu’un des personnages, infiltré malgré lui dans le laboratoire qui se situe pile sous la tour que son groupe doit détruire (c’est un heureux hasard donc), va découvrir l’horreur, les expériences faites par les nazis en ces lieux, réanimant donc les morts. Si le film ne lésinait pas jusque là sur l’hémoglobine et sur l’horreur frontale de la guerre, il continue dans cette voie en changeant de genre et en partant vers le film de zombie. Quelques plans gores, de grosses giclées de sang, le tout bien entendu en évitant le plus possible les CGI pour un résultat ultra convaincant à l’écran. On pourra bien regretter que dans sa dernière partie le film reste beaucoup trop sérieux dans son approche, ou du moins a quelque peu peur d’aller trop loin, de rendre le tout tiré par les cheveux, ou trop invraisemblable. Sa dernière partie manque peut-être un peu d’ampleur, surtout lorsque l’on voit comment tout cela avait commencé, sur les chapeaux de roue avec cette scène en avion explosive. Mais on ne peut pas reprocher au film de rester fidèle finalement à sa ligne de conduite, en se déroulant de manière sérieuse dans un petit village français de peu d’habitants, et où les nazis, une quarantaine, restent malgré tout humains, et non des zombies. Car le spectacle proposé reste bien troussé, sérieusement shooté, par moment fun tout en restant majoritairement sérieux. L’opposé en fait d’un Dead Snow, avec ses personnages crétins, son gore crétin et pas si gore que ça d’ailleurs, son rythme ultra bancal. On pouvait attendre plus d’Overlord, mais pourtant, ça reste un film sérieux, compétent dans ce qu’il entreprend, et maitrisé, et du coup une très bonne surprise.
Les plus
Un film techniquement bien foutu
La scène d’ouverture qui met dans le bain
La première partie, axée guerre, qui fonctionne
La partie zombies, traitée avec sérieux
Le film tente d’éviter au max les CGI
Wyatt Russell ressemble pas mal à son père
Les moins
L’approche hyper sérieuse du genre ne plaira pas à tous
Un côté hyper manichéen dans les personnages
En bref : Overlord n’est pas parfait, ça reste de la grosse série B. Mais de la série B faite avec sérieux, compétente dans ce qu’elle entreprend, et ayant le budget pour mettre ses ambitions à l’écran, que ce soit dans sa première partie axée guerre, hyper prenante, ou sa seconde plus axée horreur, qui aurait pu aller plus loin, mais fait clairement le boulot.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A technically well done film ♥ The opening scene with such a great tension ♥ The first part, focused on the war ♥ The zombie part, treated seriously ♥ The film tries to avoid CGI as much as possible. ♥ Wyatt Russell looks a lot like his dad |
⊗ It stays always serious, even during the second part, and not everyone will like it ⊗ The good guys are really good and the bad guys very bad |
Overlord is not perfect, it’s a big B movie. But made seriously and with love, competent, and having the budget to put its ambitions on the screen, whether in its first part focused on war, gripping, or its second more focused on horror, which could have gone further, but definitely does the job. |
Une pépite ! Un grand petit film dont on se souviendra longtemps, à l’instar de BONE TOMAHAWK peut-être ?
Comme ça, le père ET le fils Russell ont chacun leur petite pépite B faite avec amour, même si je préfère la proposition de BONE TOMAHAWK, mais c’est totalement subjectif, j’adore le western. Objectivement ce OVERLORD, il est vrai aidé par un budget bien plus confortable, est en tout cas sans doute plus accessible à un plus large public non ? (et ça me rappelle que j’ai DEAD SNOW 2 à voir depuis bien 5 ans, mais j’ai détesté le premier, ça motive pas….)
Pour ma part, « Overlord » est un très bon film d’horreur disposant d’une histoire originale et d’un développement avec un bel équilibre entre la guerre et l’épouvante. Le récit est fluide, la narration est linéaire et s’étend sur une seule nuit. La photographie est agréable. Les effets spéciaux sont moins bien réussis que les maquillages des morts-vivants. Le rythme est un peu haché par moment pour concentrer le gros de l’action dans la dernière partie. La distribution offre de bonnes prestations dans l’ensemble. Ce film est particulièrement divertissant avec une belle pointe d’originalité….
Note : 4/5.
Merci de ton retour. C’est vrai que l’équilibre entre les deux genres est bien fichu, ça lui confère un côté très sérieux dans les deux genres abordés, et ça en fait sa force je pense. On pourra juste noter quelques rares CGI en dessous du reste, notamment quand ça doit « améliorer » un maquillage. Je pense dans la dernière partie à un effet sur le visage d’un personnage, qui semble légèrement changer d’un plan à l’autre, mais rien de dramatique.