ULTIMATE GAME (Gamer) de Mark Neveldine et Brian Taylor (2009)

ULTIMATE GAME

Titre Original : Titre Original : Gamer
2009 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h35
Réalisation : Mark Neveldine et Brian Taylor
Musique : Robert Williamson et Geoff Zanelli
Scénario : Mark Neveldine et Brian Taylor

Avec Gerard Butler, Amber Valletta, Michael C. Hall, Kyra Sedgwick, Logan Lerman, Alison Lohman, Terry Crews, Ramsey Moore, Ludacris et Aaron Yoo

Synopsis : Ken Castle est à la tête de la téléréalité Slayers, dans laquelle des prisonniers condamnés à mort s’entretuent pour gagner leur liberté. L’originalité de cette téléréalité est que les protagonistes ne sont pas libres de leurs mouvements, ils sont contrôlés à distance par des joueurs en ligne à l’instar d’un simple jeu vidéo. Kable, l’avatar de Simon, est le héros de ce divertissement. Cependant, celui-ci apprend très vite qu’il fait l’objet d’un coup monté et qu’il va devoir s’évader de ce jeu.

Alors qu’ils avaient réussis on ne sait pas trop comment à obtenir un maigre budget pour tourner leur premier film en 2006, le bien nommé Crank, ou Hyper Tension chez nous, on se demandait bien ce que le duo Mark Neveldine et Brian Taylor allait bien pouvoir nous concocter pour la suite. Car Hyper Tension, à défaut d’être un bon film, était fun, ne se prenait pas la tête, allait à l’essentiel, et assumait la connerie monumentale de son scénario et de ses retournements. Et donc, assumait sa folie. Et bien, 2009 nous donna la réponse, puisque le duo ne revint pas avec un, mais deux films. D’un coté, forcément, une suite, avec Crank High Voltage, simplement Hyper Tension 2 chez nous, encore plus fou, plus vulgaire, plus bruyant, plus con que le premier, et de l’autre, un Gamer, renommé Ultimate Game chez nous. Un changement de titre pour son exploitation française qui interroge, remplaçant encore une fois un mot anglais et bien connu par un autre titre, anglais aussi. Et si je suis souvent le premier à me plaindre de ça, bon, et bien il faut bien avouer qu’avec Ultimate Game, ou Gamer, peu importe au final, c’est bien le dernier des soucis du film. Car là où Hyper Tension parvenait à justifier la mise en scène archi chaotique, vulgaire et en soit, pas franchement bonne du duo, revoir encore et toujours les mêmes gimmicks avec un nouveau film, un nouvel univers, une nouvelle histoire, et bien, on commence juste à se dire qu’en fait, derrière, il n’y a pas de talent. Juste deux mecs qui ont eu de la chance en trouvant un sujet convenant à leur style énervé qui ferait passer Michael Bay pour du Godard pour leur premier film, mais qui en fait, ne savent faire que ça, et vont épuiser le filon. Sauf que là, dans Gamer, nous n’avons déjà plus la nouveauté du style, la nouveauté du délire. On ne suit plus Statham qui doit faire battre son cœur hyper vite et fait n’importe quoi, mais Gerard Butler, détenu dans un futur proche qui doit participer à un jeu vidéo grandeur nature. Call of Duty mais dans la vraie vie, contrôlé grâce à une puce par un joueur bien tranquille dans sa chambre.

Et oui, comme on s’en doute avec le titre, qu’il soit VO ou VF plutôt anglais quand même, Gamer nous parle des jeux vidéo du futur. Pas de manette, pas de VR c’est démodé, maintenant, on contrôle à distance de vrais humains. Le créateur forcément milliardaire de cette technologie ? Dexter… Je veux dire Michael C. Hall, en roue libre totale de la première à la dernière image, que ce soit pour expliquer son concept (on ne comprend rien), pour avoir l’air menaçant (il surjoue), pour faire l’intéressant (il fait un numéro de danse), pour se battre (il retire la chemise). Heureusement dans le fond que les deux réalisateurs ne se prennent pas au sérieux, car en vrai, il est impossible de prendre le grand méchant du film au sérieux, et on le sait, un méchant raté peut faire beaucoup de mal à un film. Mais Neveldine et Taylor, vous savez quoi ? Ils s’en foutent ! Eux, ce qu’ils veulent, c’est du bruit, de la fureur, de la transpiration, du sang, du sperme, de la provocation, te faire avoir une crise d’épilepsie avec un montage qui rendrait jaloux à la fois Michael Bay et Tony Scott, de la musique qui fait beaucoup de bruit, du Marilyn Manson car c’est la mode, des armes qui font panpan, des explosions qui font de très gros boum, une caméra qui a du mal à suivre ce qui se passe, voir qui doit improviser car elle ne comprend pas ce qu’il se passe en réalité, et parfois, nous non plus, ça tombe bien. Et au milieu de tout ça, Gerard Butler en héros bad-ass qui refuse de mourir, John Leguizamo pour un tout petit rôle, Terry Crews en mode je suis méchant (en mode, si on le croise dans la rue, on déménage carrément et change de pays), Lloyd Kaufman dans un caméo de quelques secondes et un Ludacris qui vient prouver qu’il peut faire autre chose que Fast & Furious. Gamer, c’était bien ? Épineuse question. Disons que par moment, Gamer devient à mes yeux un plaisir coupable, mais qu’il est parfois difficile de vraiment défendre face à ces choix, vulgaires et discutables. Car être vulgaire, mettre de la nudité gratuite et des meurtres violents, c’est comme dans Hyper Tension, mais mettre dans le film un message qui va un peu à l’opposé des images, ça pose tout de suite plus problème aussi.

Dans le monde du jeu vidéo donc, où mourir équivaut à vraiment mourir pour Gerard Butler, les deux réalisateurs livrent de l’action sans concessions où les corps sont criblés de balles, explosent avec les grenades, tout en nous disant à côté que ohlala, l’humain est devenu avide de plaisirs pas bien, la violence, c’est le mal. Moui… Et à côté, car ce serait bien trop simple, le métrage nous montre un autre jeu, créé aussi par Dexter, et qui met en avant un univers presque tout aussi glauque… Plus malsain en tout cas. Et si l’univers derrière le jeu nous était présenté de manière assez critique avec Slasher, où des détenus sont contrôlés par des adolescents, ici, on a le pire cliché possible et imaginable sur les joueurs, mentalement et physiquement, avec le style si subtil des réalisateurs. Bon, le film se plante sur le fond, et veut se la jouer film à message sans avoir le talent d’un Oliver Stone (déjà pas le réalisateur le plus subtil du monde), mais le reste ? Niveau action, l’amateur sera servi, ça va vite, ça explose de partout, ça se flingue, courses poursuites en voiture, fusillades dans des lieux publics avec des dizaines d’innocents qui y passent en dommages collatéraux. Bref, bourrin, parfois jouissif bien que parfois aussi tellement chaotique qu’en ressort une impression d’incompréhension face à ce qu’il se passe sous nos yeux. Et à l’inverse d’Hyper Tension par contre, Ultimate Game a bien un défaut, celui de ne jamais savoir rendre ses personnages attachants ou intéressants. Il faut dire qu’entre l’action, son message peut-être mal compris après tout, le film multiplie à côté les personnages, et du coup n’a jamais vraiment le temps d’en développer un seul. La femme de notre héros Gerard, qu’il devra d’ailleurs sauver à un moment dans le film, ne sert finalement à rien si ce n’est à nous donner un aperçu glauque du second jeu vidéo du film. Purement et simplement. Et puis, l’ado contrôlant notre héros dans le jeu, Ludacris en rebelle et tout, et bien, dés lors que notre héros se décide à affronter Dexter, on n’en entend plus du tout parler. La preuve qu’en reprenant la formule d’Hyper Tension mais en y ajoutant un message maladroit, ça ne fait pas un meilleur film en fait. Tout aussi bruyant et explosif, mais pas mieux. Moins bien en fait.

Les plus

De l’action bourrine dans tous les coins
Un casting plutôt solide dans les faits
Des idées, le film en a
Michael C. Hall en roue libre

Les moins

Vulgaire, bruyant, gratuit
Une mise en scène chaotique et épileptique
Un propos assez nébuleux, soit mal compris, soit contradictoire
Trop de personnages, et aucun de développé correctement

En bref : Ultimate Game, c’est comme Hyper Tension. Vulgaire, gratuit, fou, violent, immoral, partant dans tous les sens. Mais l’effet de surprise n’est plus là, le sujet s’y prête moins et son traitement est un peu à côté de la plaque, et du coup, Ultimate Game déçoit. Il reste un plaisir coupable primitif à mes yeux, mais pas un bon film.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Raw action in every corner
♥ A solid cast in fact
♥ Ideas, the film has them
♥ The Michael C. Hall show
⊗ Vulgar, noisy, gratuitous
⊗ A chaotic and epileptic editing
⊗ A rather nebulous statement, either misunderstood or contradictory
⊗ Too many characters, and none developed properly
Gamer, it’s like Crank. Vulgar, noisy, gratuitous, crazy, violent, going everywhere and nowhere. But it’s not surprising anymore, the subject is less interesting and its ideas are weird. So Gamer is disappointing. A primal guilty pleasure, but not a real good film.

2 réflexions sur « ULTIMATE GAME (Gamer) de Mark Neveldine et Brian Taylor (2009) »

  1. Pour ma part, « Ultimate Game » est un film moyen, qui plaira certainement aux personnes passionnées de certains jeux vidéos. Les fans de Gerard Butler, par contre, resteront sur leur faim…

    1. Il est clairement moyen. A la première vision à sa sortie, j’avais aimé, car c’était dans le style de CRANK, mais à la revision…. c’est beaucoup moins bien. Pas mauvais, mais oui, moyen. Et encore, même en étant moi-même un gameur, certains choix du film me laissent penseur !

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