THE WEREWOLF GAME: CRAZY FOX (人狼ゲーム クレイジーフォックス) de Ayabe Shinya (2015)

THE WEREWOLF GAME: CRAZY FOX

Titre Original : Jinro Gemu Crazy Fox – 人狼ゲーム クレイジーフォックス
2015 – Japon
Genre : Suspense
Durée : 1h37
Réalisation : Ayabe Shinya
Musique : Sawada Hiroyuki
Scénario : Ayabe Shinya

Avec Takatsuki Sara, Tomite Ami, Masaki Reiya, Saito Yoshiki, Hagiwara Minori, Tomita Keisuke, Osamura Koki, Murakami Honoka, Yamane Aya et Okumura Shuto

Synopsis : Douze jeunes gens sont enfermés pour une partie mortelle du jeu des loups-garous. De nouvelles règles ont été instaurées ; trois villageois disposent désormais d’un pouvoir spécial, le voyant, le salvateur et le médium. Ayaka, quant à elle, hérite du rôle du renard. Elle ne peut se faire tuer par les loups mais peut mourir par le pouvoir du voyant. Pour remporter la victoire, elle a juste à survivre, peu lui importe l’issue du conflit entre les loups et les villageois. Mais le fait qu’elle tombe amoureuse d’un autre participant va lui compliquer la tâche.

Après un premier opus plein de potentiel mais jamais utilisé (et donc pas très bon) et un second opus qui relevait bien la barre, la saga The Werewolf Game ne pouvait s’achever là, oh que non. Quand quelque chose fonctionne, il faut se dépêcher et faire des suites. Le réalisateur des deux premiers métrages, Kumasaka Izuru ceci dit ne revient pas, laissant la place libre, et c’est l’ancien assistant et protégé de Sono Sion, Ayabe Shinya, qui récupère à la fois le poste de réalisateur et celui de scénariste. Pour son premier long, voilà donc le troisième The Werewolf Game, baptisé Crazy Fox, autant à l’international qu’au Japon. Sortant en Décembre 2015 là-bas, il peut un peu être vu comme une consécration pour le réalisateur, qui pour le coup, sera parvenu à livrer son premier long à la fin de l’année, après avoir assisté Sono Sion sur Tag, Shinjuku Swan et le film The Virgin Psychics, mais également juste après avoir réalisé les épisodes de la web série inspirée de The Virgin Psychics. Ah ça, qu’on aime ou pas, on ne pourra pas lui reprocher d’être feignant, car autant en terme de visuel The Virgin Psychics ne va pas bousculer le grand public (ni la rétine des spectateurs, si ce n’est de par le nombre de culottes blanches à l’écran), mais Shinjuku Swan et Tag, visuellement, c’est déjà un gros niveau au-dessus. Depuis d’ailleurs, le réalisateur sera en quelque sorte resté sur la saga The Werewolf Game, signant deux autres opus par la suite, avec Prison Break en 2016 puis Lovers en 2017, avant de laisser d’autres réalisateurs continuer cette franchise intuable. Donc, quoi de neuf au pays des 12 étudiants devant se tuer dans une partie endiablée de loups-garous ?

Alors dans la forme, pas grand-chose, on est bel et bien toujours là en présence d’un petit film au budget sans doute bien réduit, on évolue dans les mêmes décors que les deux premiers métrages et seuls les personnages évoluant dans ses décors changent. Dans le fond, heureusement, la formule est un peu bousculée, mais en fait, pas tant que ça. Comme le titre l’indique, on a l’ajout d’une nouvelle carte, le Fox, le renard donc et non pas Fox Mulder ! Le renard, c’est une carte à part, n’appartenant à aucun autre clan, ni les villageois, ni les loups, et qui doit survivre par elle-même. Elle ne peut tuer personne, n’a personne pour l’aider, mais cette personne peut facilement faire perdre les autres participants, et survivre à la fin peu importe le camp qui l’emporte. Ah, autre changement mineur, nos personnages qui ne pouvaient avant pas quitter les lieux sous peine de détonation d’une puce (ou un truc du genre) placé dans leur cou, et bien à présent, ils ont un collier, qui se serre jusqu’à leur trancher la gorge s’ils tentent de quitter le bâtiment. Ou s’ils sont choisis lors des débats pour être la victime du jour. Ce dernier point est un peu dommage d’ailleurs, puisqu’il retire un élément important pour moi, à savoir le fait que nos personnages devaient au départ tuer eux-mêmes la personne choisie, et donc assumer leurs choix en quelque sorte. Pour tout le reste en tout cas, la formule n’est pas chamboulée, et bien que devant mettre en avant le fameux Fox du titre, le film se montre au final assez avare en nouveautés, et n’ose pas vraiment bouleverser la formule. Un peu comme le précédent réalisateur sur le premier film, on sent le potentiel, mais il n’est pas vraiment exploité, c’est beaucoup trop timide. Ceci dit, le métrage a tout de même la bonne idée de faire comme le second film, à savoir nous révéler l’identité de deux des trois loups présents dans le groupe.

Un choix qui donne certes aux spectateur une information que la plupart des personnages n’ont pas, mais qui rend les échanges entre les personnages plus intéressants, surtout que certains se connaissaient déjà entre eux avant le début du jeu, comme dans le second opus encore une fois. Et donc ? Et bien ce Crazy Fox, tout en étant tout à fait regardable lorsque l’on sait à quoi s’attendre (en gros, un film un peu fauché aux décors souvent vides, un DTV ayant droit à une sortie cinéma), il déçoit, beaucoup. Il ne renouvelle aucunement la formule, le réalisateur semble beaucoup trop timide dans sa proposition, les personnages n’ont pas assez de dilemmes pour être clairement intéressants à suivre. On régresse clairement après le second opus qui prenait conscience des possibilités de son concept. Alors oui, ça se regarde sans véritable ennui, certains acteurs sont plutôt bons et cela est toujours amusant de voir quelques acteurs ou actrices qui sont à présent un peu plus connus du grand public (Tomite Ami, ici dans l’un des rôles principaux, après quelques petits rôles dans Moteki, Tag, The Virgin Psychics, mais avant Antiporno qui lui donnait le premier rôle), et l’ensemble se fait finalement toujours aussi soft (ou visant un public adolescent) dans sa représentation visuelle de la violence. C’est encore plus flagrant d’ailleurs avec ces colliers qui ne demandent pas beaucoup d’effets spéciaux, ni de grosses gerbes de sang comme dans les deux précédents opus. Et en plus, malgré l’ajout du renard qui devait dynamiter un peu la formule, le métrage se concentre malgré tout beaucoup sur les deux loups-garous. Ce qui donne une impression de concept pas assez exploité, ou d’un film qui n’innove pas assez comparé au précédent. Sans être honteux non plus donc. On ne peut qu’espérer que les suivants ne fassent pas la même erreur, et que le nouveau réalisateur, comme celui avant lui, prenne enfin conscience des possibilités s’offrant à lui sur le suivant.

Les plus

Le personnage du renard, intéressant en soit
Quelques têtes connues
Un film qui se regarde

Les moins

Pas assez de nouveautés
Visuellement toujours assez pauvre
Les morts, soft et assez répétitives
Malgré le renard, le film se concentre beaucoup sur les loups

En bref : Ce Crazy Fox, malgré l’ajout d’un nouveau type de personnage, n’ose pas changer la dynamique de sa formule, et demeure donc regardable, mais clairement dispensable.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The Fox character, interesting
♥ A few people we know in the cast
♥ It’s watchable
⊗ Not enough ideas, not enough new things
⊗ Visually, it’s still pretty poor
⊗ The death, too clean, always the same
⊗ Despite the fox character, the film focuses on the wolves
This Crazy Fox, despite a new character, is too shy, and never changes the formula we already know. It’s watchable, but clearly not a movie you NEED to watch.

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