KISARAGI STATION (きさらぎ駅) de Nagae Jirô (2022)

KISARAGI STATION

Titre Original : Kisaragi Eki – きさらぎ駅
2022 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h21
Réalisation : Nagae Jirô
Scénario : Nagae Jirô

Avec Tsunematsu Yuri, Honda Miyu, Riko, Terasaka Raiga, Kihara Rui, Serizawa Tateto, Sato Eriko, et Nanami Taki

Synopsis : Tsunematsu Haruna étudie le folklore à l’université et elle décide de faire une thèse sur la légende urbaine de la station de train Kisaragi, un sujet étant apparu sur l’internet en 2004…

C’est la première fois que je vois un film qui vient traiter de cette légende urbaine apparue sur internet au début des années 2000, 2004 pour être exact. Si je n’en doute pas, le sujet a bien dû être abordé dans les très (trop ?) nombreux téléfilms, émissions, courts métrages ou DTV, et bien malgré tout, cela fait plaisir de voir Kisaragi Station, en 2022, surtout que l’on retrouve à la fois au scénario et à la mise en scène Nagae Jirô, un petit réalisateur certes, mais pour lequel j’ai toujours eu la plus grande des sympathies. Sans doute car j’ai toujours eu l’impression qu’il croyait en ce qu’il faisait et donc y allait à fond. Mais oui, Kokkuri-San, Kotsutsubo (j’ai poussé le vice jusqu’à avoir l’édition collector en dvd avec cartes postales, chut), même Spirit Behind the Door trouvent grâce à mes yeux. Jamais des grands films, souvent même des films un peu fauchés, mais des films honnêtes, avec quelques idées, et qui essayent de bien faire. Pour son tout dernier film donc, Nagae Jirô s’attaque à la légende urbaine de Kisaragi Station, et donc, même si l’on va en parler de manière rapide et grossière, il faut bien parler de cette légende. Tout commence donc en 2004 sur 2channel, avec un message d’une certaine Hasumi parlant d’une station qui n’apparaît sur aucune carte, qui n’a pas de personnel, et qu’elle aurait atteint avec d’autres passagers. Une station fantôme, perdue au milieu de nulle part, que personne ne connait. Des événements étranges, un vieil homme, des rails, et finalement, Hasumi disparaîtra des réseaux, plus un seul message, après avoir indiqué qu’elle était en mauvaise posture et qu’elle allait ne plus avoir de batterie. Ce genre de légendes urbaines, le Japon en a des tas, et le Japon en raffole. Et ça tombe bien, moi aussi.

Pour son métrage donc, Nagae nous place dans les chaussures de Haruna, une jeune femme qui décide de faire sa thèse de fin d’étude sur la fameuse légende, et qui va aller faire une petite interview de rien du tout, qui va lui apprendre durant finalement la moitié du métrage la marche à suivre pour se rendre à cette fameuse station (quel train, quelle heure), et les événements étranges qui s’y passent, à la gare et ses environs. Et si on peut avoir peur en 2022 de se lancer dans une petite production horrifique un peu fauchée, il faut bien accepter l’évidence, Kisaragi Station possède un défaut majeur qui gênera la moitié du public, mais qui se transformera justement pour l’autre moitié du public en qualité, à savoir que Nagae Jirô réalise son film sans se soucier de rien, comme s’il était resté bloqué 15 ans en arrière. On y retrouve ce sens du grotesque, ces filtres vidéo pas toujours beau (même si ici, le tournage en HD rend déjà mieux qu’à l’époque), des idées que le réalisateur n’a pas peur d’embrasser quitte à se planter une fois sur deux, une durée concise de 1h22, peu de personnages, sans doute peu d’argent, mais beaucoup d’envie. Kisaragi Station respire clairement le cinéma, ou plutôt le V-Cinéma de la première moitié des années 2000, et je dois bien l’avouer, cela m’a enchanté. En réalité, toute la première moitié du film m’aura hautement diverti et amusé. Oui amusé. Car le film ne tente pas de faire peur, il joue sur le grotesque quitte à faire rire, à coup d’images improbables, d’effets risibles, de têtes qui explosent, le tout s’il vous plait, alors que l’histoire nous est contée par une survivante, avec une caméra en vue subjective durant toute cette partie, et un film qui rappellera les expérimentations de ces années-là, comme le génial Uzumaki.

Mais Kisaragi Station dure 1h20, et après 40 minutes absolument pas terrifiantes mais fun et divertissantes, le film doit bien continuer, et notre étudiante va donc, forcément, tenter l’expérience et se retrouver elle aussi dans cette station peu recommandable. C’est là que le film commence par perdre des points, et surtout, à trouver ses limites. Sans devenir mauvais, puisque le tout se suit très bien, sans briller car il n’a jamais vraiment brillé, sans ennuyer non plus car il est très court, généreux et va à l’essentiel, mais en stagnant quelque peu, avec une petite impression, au début de cette seconde partie, de redite. Redite volontaire narrativement bien évidemment, mais redite tout de même. Les spectateurs les plus exigeants, et ceux s’attendait à un réel film de frousse seront forcément déçus, et les premiers à descendre le dernier effort du réalisateur. Moi, je préfère y voir le positif. Il y croit, il s’amuse, on s’amuse souvent avec lui, le film respecte la légende urbaine qu’il adapte, et en plus, honnêtement, pour un tout petit métrage, c’est proprement filmé, dés lors que l’on accepte certaines de ses excentricités. Quand on voit ce que les gros studios font niveau horreur (Sadako DX…), je dis 100 fois oui à cette proposition-là, aussi fragile soit-elle.

Les plus

Des idées
Une légende urbaine pas ou rarement exploitée
Le réalisateur y croit
Grotesque et amusant

Les moins

Petite redite sur la seconde partie
Jamais effrayant

En bref : Kisaragi Station est certes un petit film de genre, jamais effrayant en plus, mais il ne semble même pas vouloir l’être, jouant plutôt sur son côté grotesque pour proposer un spectacle amusant sur une courte durée. Et ça a marché pour moi.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ There ideas here and there
♥ A rarely seen on screen urban legend
♥ The director believes in what he does
♥ Grotesque and amusing
⊗ The beginning of the second part looks too much like the start
⊗ Never scary, of course
Kisaragi Station is, it’s true, a very small film, never scary, but it never seems like it wants to be scary. It’s more grotesque for a fun film, and a short one. It works on me!

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