WARRIORS OF FUTURE (明日戰記) de Ng Yuen-Fai (2022)

WARRIORS OF FUTURE

Titre Original : 明日戰記
2022 – Hong Kong
Genre : Science Fiction / Action
Durée : 1h41
Réalisation : Ng Yuen-Fai
Musique : Comfort Chan Kwong-Wing
Scénario : Lau Ho-Leung et Mak Tin-Shu

Avec Louis Koo, Lau Ching-Wan, Carina Lau, Philip Keung, Tse Kwan-Ho, Wu Qian, Wan Guopeng et Nick Cheung

Synopsis : En 2055, une météorite, qui porte une semence extraterrestre à croissance rapide appelée « Pandora », s’écrase sur une Terre stérile ravagée par la pollution et le réchauffement climatique. « Pandora » purifie la planète mais tue tout sur son passage. Pour protéger les citoyens de Hong Kong, des unités blindées lourdes de la ville, équipées de la carte génétique de la plante, tentent de détruire « Pandora » sans succès et découvrent un complot.

Voir débarquer Warriors of Future en Décembre 2022, c’était inespéré, tant le film faisant saliver beaucoup de monde depuis son annonce… en Mai 2015 tout de même. Avec un budget prévisionnel de 45 millions de dollars, le film fut en effet tourné en 2017, à Shenzhen puis à Hong Kong. Des bandes annonces débarquent dés l’année suivante, le budget a augmenté pour atteindre le record pour un film made in Hong Kong, à savoir 56 millions de dollars, puis c’est le silence. Le long silence. Jusqu’à sa sortie à Hong Kong en 2022, soit 5 ans après son tournage et 7 ans après son annonce, et son succès, avec un box-office estimé à 110 millions de dollars environ. C’était en Août. Puis, débarquant de nulle part, voilà que Warriors of Future sort dans le monde entier… par la petite porte, ce qui est incompréhensible pour le plus gros budget HK, de sortir uniquement via Netflix de par le monde, comme si Hong Kong et la Chine, après tant d’années à laisser l’argent dormir, voulaient juste se débarrasser du film après avoir vu enfin la lueur au bout du tunnel. Attendu donc par beaucoup, est-ce que Warriors of Future méritait donc cette attente presque aussi longue que l’attente des fans de Terrence Malick entre deux films à une époque, ou aussi longue que l’attente des fans de Kubrick entre ses trois derniers films ? Clairement non, car Warriors of Future, s’il n’est pas mauvais en soit, et brille de quelques qualités où on ne l’attendait au final pas du tout, n’est qu’un film d’action assez lambda qui va puiser ses inspirations dans un cinéma populaire et Américain. Ce n’est pas une mauvaise chose en soit, surtout que le film, contrairement à ses inspirations justement, à la gentillesse de ne pas s’éterniser, n’atteignant même pas les deux heures. Mais on ne pourra pas reprocher au métrage ses ambitions. Le projet piloté par Louis Koo en effet prend des risques, en se lançant dans le blockbuster, qui plus est de science fiction, à Hong Kong, soit un genre peu représenté.

Oui, on parle bien de Louis Koo, puisqu’il ne réalise pas le projet, ne l’écrit pas, mais qu’on le trouve dans le rôle principal, mais aussi comme producteur, et dans un sens, comme distributeur puisque sa société s’en occupe. Warriors of Future, c’est son bébé. Bon alors, Warriors of Future, ça se déroule, comme nous l’indique subtilement le titre, dans un futur, qui va mal forcément, et où l’humanité survie en créant des espèces de « dômes » appelés Skynet (ce nom me dit vaguement quelque chose). Mais une météorite s’écrase, contenant une plante alien nommée Pandora (ceci me dit également vaguement quelque chose non ?) qui grandit dés qu’il pleut, et détruit tout sur son passage… mais qui purifie l’air, et donc, a aussi son bon côté. On trouve donc pas mal de clichés de la science fiction, encore plus si l’on ajoute au mix les robots à la Chappie, les tenues pour améliorer les humains et les fait sauter partout, une petite fille à sauver, le héros qui a son traumatisme depuis la mort de sa fille. Cette pluie d’influences, elle n’est pas mauvaise en soit, sauf que là où le film a la gentillesse d’être court, il se retrouve du coup avec un gros défaut évident : rien n’est développé. La première partie, avant que l’action ne démarre vraiment, est même assez pénible, et ce malgré la grosse sympathie que l’on a pour ce gros casting, car rien n’est développé, on nous balance pleins de personnages et éléments, et puis voilà, le film ne sait pas quoi en faire, voire en réalité ne veut rien en faire, lui il veut juste arriver vite dans le feu de l’action et tout faire péter. En parlant acting d’ailleurs, si les personnages principaux font le boulot avec le peu qu’ils ont (Louis Koo et Lau Ching-Wan donc), on ne pourra pas dire la même chose des autres, avec une Carina Lau transparente, et un Nick Cheung qui… attendez je cherche mes mots. Il est dans le cadre oui, mais je crois qu’il ne sait pas trop ce qu’il fait là. Bref, niveau personnages, histoire et même univers, Warriors of Future est un cuisant échec.

Mais à côté, il y a ce qui sauve le métrage et le rend divertissant, à savoir l’action. Déjà car dés que ça débute, et bien en fait ça ne s’arrête quasiment jamais jusque-là fin, et du coup, l’ennui n’a jamais véritablement le temps de faire coucou, malgré il est vrai quelques flashbacks prévisibles mais quand même un peu chiants. Mais Warriors of Future se lâche en action, quitte à encore pomper chez ses voisins (tiens, une course poursuite entre un robot et un camion sur une autoroute, ne serait-ce pas Transformers 3 ?), et certaines séquences font plaisir. Même si visuellement, en termes de photographie, d’ambitions, de scènes même en fait, c’est générique. Mais divertissant. Car la grosse surprise du film, et je ne m’attendais pas à dire ça un jour quand on sait comment pas mal de pays Asiatiques sont à la ramasse en ce qui concerne les CGI, mais Warriors of Future a des CGI très nombreux, et pour la plupart tout çà fait potables. En réalité, ça va même du passable (car les animations sont parfois étranges, trop fluides et rapides, comme dans un jeu vidéo) au bon voir très bon par instant. Le gros budget ainsi que la post production du coup totalement à rallonge du film a dû aider à peaufiner tout ça. D’ailleurs, pour ce qui est de l’aspect jeu vidéo mentionné, après tout, on aura bien un mec en armure faisant une glissade pour se cacher derrière un mur… qui a dit Vanquish ?

Les plus

Une fois démarré, quasi de l’action non-stop
Quelques séquences cool (l’autoroute)
C’est surprenant, mais les CGI sont tout à fait corrects
Le casting principal

Les moins

Un film générique et blindé d’influences
Rien de vraiment développé
Quelqu’un a prévenu Nick Cheung que ce n’était pas les répétitions ?

En bref : Pour apprécier Warriors of Future, il faut garder à l’esprit que ce n’est là qu’une très grosse série B qui fait pan pan boum boum, avec des CGI pour une fois corrects, et qui ne cache jamais ses influences, mais aurait au moins mérité un réalisateur chevronné.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ When it starts, almost non-stop action
♥ A few nice scenes (the highway)
♥ Surprisingly, the CGI are not bad
♥ The main cast
⊗ A generic movie with many influences
⊗ Nothing developed
⊗ Did someone tell Nick Cheung it was not rehearsal?
To appreciate Warriors of Future, you have to keep in mind it’s just a big B movie, with a lot of fights, explosions and stuff, some descent CGI from China, which never hides its influences, but it could have been better with a strong director behind it.

16 réflexions sur « WARRIORS OF FUTURE (明日戰記) de Ng Yuen-Fai (2022) »

  1. Warriors of Future » est un bon film de science-fiction disposant d’une histoire familière, d’une intrigue basique et d’un développement maîtrisé. Le rythme est assez soutenu, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est bien marquée futuriste, les nombreux effets spéciaux sont d’une très bonne qualité, les scènes de combat sont particulièrement bien soignées et efficaces. La bande originale vient parfaitement accompagner les différentes tensions de l’intrigue et le montage permet de garder une cadence élevée au récit. La distribution offre de bonnes prestations avec les très expérimentés Louis Koo et Sean Lau, appuyé par la bonne performance de Philip Keung. L’ensemble est grandement divertissant et permet de passer un agréable moment. À voir !

    1. Dés que je touche aux films qui sortent en streaming, tu es au taquet hahaha !
      Ca fait plaisir de voir de bons avis, même s’il ne faudrait pas que ce genre de film devienne une norme à HK (vu qu’il n’y a rien qui fait vraiment HK dedans), mais par contre, si ça peut inciter les productions HK et Chinoises à avoir de meilleurs CGI, c’est du tout bon. Car il y a un fossé entre WARRIORS OF FUTURE et le reste de la production Chinoise niveau CGI (de ce que j’ai vu en tout cas, j’ai volontairement évité les derniers Tsui Hark pleins de CGI, car pas intéressé, mais ça se trouve les effets sont corrects).

      1. Je suis justement entrain de me faire une petite série de films HK en ce moment, histoire de rattraper un petit peu car j’ai été assez longuement focalisé sur les films coréens. J’ai quelques titres en tête comme « À Battle of Wits » (2006), « Blind Detective » (2013), « God of War » (2017), « Skyfire » (2019) qui est passé sur Canal + d’ailleurs, « Bleeding Steel » (2017) avec Jackie Chan si je ne m’abuse, « Chasing the Dragon » 1 et 2, ou encore « Project Gutenberg » (2018) avec l’excellent Chow Yun-Fat… Et d’autres dont je n’ai plus les titres en tête.

        1. Ah, si tu as (ou vas) écrire sur tout ça, va falloir que je prenne le temps d’aller explorer ton site en profondeur, j’en ai vu certains. BLIND DETECTIVE vu cette année d’ailleurs, il y a quelques mois… j’ai détesté, j’ai trouvé ça long, mais long, et jamais drôle. SKYFIRE pas encore vu par contre, mais je l’ai. BLEEDING STEEL vu les échos (et le passé du réalisateur), j’ai préféré faire comme si ce film n’existait pas, comme la plupart des films avec Jackie depuis 7 ou 8 ans, à l’exception de l’excellent THE FOREIGNER. Et c’est vrai, j’oublie souvent CHASING THE DRAGON 2, pas encore vu, j’avais trouvé le premier sympa, sauf la perruque de Donnie Yen haha.
          J’en profite, même si pas du tout récent, pour te conseiller ON THE RUN si tu ne l’as jamais vu. Un de mes polars HK préféré, noir et nihiliste au possible, et depuis peu dispo en HD (magnifique Blu-Ray Anglais avec livres, cartes postales).

          1. Tu as une arborescence sur le côté droit de mon blog qui te permet d’aller directement dans les différents genres et son de sauter directement vers les films asiatiques… Comme je vais être en vacances prochainement, je vais en profiter pour faire une petite liste des films HK / Chine que j’ai sous le coude…

            1. En fait faut surtout que j’apprenne à me poser… en général, quand j’arrive à me poser, j’ai 3 critiques à écrire, 3 autres qui attendent des captures, de la mise en page à faire, mon voyage au Japon à prévoir, un livre que je dois terminer de mettre en page et préparer aussi avant le départ, les jeux à faire, la liste de films à voir qui s’allonge… Puis là je prépare le bilan 2022, et j’ai vu quasi 100 films de cette année.

              1. Excellent. J’en suis à 10 séjours au Japon. Le premier date déjà de l’année 2000. J’étais resté 21 jours. Les séjours suivant c’était toujours 5 semaines…

              2. Ah oui 10 séjours, tu ne plaisantes pas !!!!
                J’ai toujours eu la poisse, des imprévus, ou alors enfin une opportunité de tournage qui a eu la priorité sur le Japon. Là après 3 ans d’attente, et malgré les finances qui ne sont pas au même point qu’il y a 3 ans forcément, et bien tant pis, j’y vais pour un premier aperçu, avec dans l’optique de toute façon d’y retourner par la suite, si possible pour étudier la langue donc avec un visa pour plusieurs mois voir un an, mais ça on verra plus tard du coup.

  2. Je copie-colle mon avis de darksidereviews :

    D’accord avec toi Rick. Pas une catastrophe ce film. Pourtant j’ai eu du mal, j’ai trouvé ça assez ridicule (pourtant j’adore les deux acteurs principaux) mais ça m’a aussi rappelé un épisode mythique d’ULYSSE 31. Et c’est générique certes, mais là où le film semble avoir gardé un peu de son âme HK, c’est dans la générosité, ça, on ne pourra pas lui reprocher. L’action est hélas pas super lisible surtout dans la première partie (les insectes, l’hôpital…), et puis c’est alors que survient la longue séquence de l’autoroute… PUNAISE ! Ça m’a scotché. Rien que pour ça, le film mérite d’être vu.

    EDIT : j’ai oublié de parler de Nick Cheung. Ah non en fait, on me souffle dans l’oreillette qu’il n’était pas là !

    1. Toi aussi tu as cédé à l’appel HK sur Netflix 😉 Je venais de voir ton avis sur DSR en plus.
      Pas du grand cinéma, clairement, ça n’en avait je pense pas l’ambition (auquel cas oui c’est raté), mais rythmé, parfois bon avec l’autoroute, best scene du film. Puis pas chiant même quand c’est moyen. Et pour avoir vu, même si parfois d’un œil lointain, pas mal de petites productions Chinoises à destination de la SVOD, ben même ici quand les CGI sont bof, c’est un énorme bond en avant tout de même qui fait plaisir. Parole de Nick Cheung, qu’on retrouvera peut-être sur le même fauteuil à son prochain film, et il se lèvera !

        1. Ou pour citer une excellente comédie que tu connais bien, c’était peut-être « a guy disguised as a dude playing another dude » !!!

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