THE EYE 3 INFINITY (見鬼10) de Danny et Oxide Pang (2005)

THE EYE 3 INFINITY

Titre Original : The Eye 10 – 見鬼10
2005 – Hong Kong
Genre : Comédie se voulant horrifique ?
Durée : 1h26
Réalisation : Danny et Oxide Pang
Musique : Payont Term Sit
Scénario : Mark Wu

Avec Wilson Chen, Kate Yeung Ki, Ray MacDonald, Isabella Leung, Kris Gu Yu, Bongkoth Kongmalai et Ng Wing Chuen

Synopsis : En vacances, un groupe de cinq adolescents avides de sensations fortes décident d’agrémenter leur séjour. Pour cela, ils suivent les différentes étapes d’un rite ancestral permettant d’entrer en contact avec les morts. Cependant, tout ne se déroule pas comme ils l’avaient imaginé…

Des fois, il y a des films qui arrivent à terroriser ! Le troisième opus de la franchise The Eye en fait probablement parti pour moi ! Petit récapitulatif. Je n’ai jamais été un fan des frères Pang. Que ce soit leurs polars ou leurs films horrifiques, non, rien à faire. Pour autant, les deux premiers opus de la saga The Eye, je n’arrive pas à les trouver intégralement mauvais. En fait, non, ils sont même plutôt sympathiques. Oubliables, parfois faciles, mais divertissants, puis The Eye 2 a pour lui le fait d’avoir Shu Qi dans son casting, et rien que ça, ça vend du rêve non ? Mais on peut d’ailleurs dire que c’est après The Eye 2 que la vraie descente aux enfers commence pour les deux réalisateurs, puisqu’autant The Eye a été très apprécié du public et eu droit à son calamiteux remake US, autant la suite a moins marquée, et autant ce qui arriva après pu enfin mettre tout le monde d’accord : c’est catastrophique ! Que ce soit The Eye 3 ou The Child’s Eye, c’est mauvais. Mais The Eye 3, c’est un peu à part, c’est au-delà du mauvais. En fait, et même maintenant avec 15 ans de recul et une malheureuse nouvelle vision, il est toujours difficile de définir ce qu’est The Eye 3, et surtout, ce qu’il voulait être. Un film de fantômes prenant pour point de départ les mythes Thaïlandais ? Sans doute oui. Une comédie voulant être un film d’horreur ? Ou non attendez, un film d’horreur qui voulait faire rire ? Un nanar involontaire ? Une vaste supercherie ? Non bon, si le film lui-même ne semble pas savoir ce qu’il est, n’attendez pas de moi que je trouve pour lui. Ce qui est sûr, c’est que si on le prend comme un film d’horreur, c’est une catastrophe à tous les étages, que ce soit les bruitages, la mise en scène, la musique, les acteurs, les effets spéciaux… Si on le prend comme une comédie, on pourra trouver ça beaucoup trop débile et parfois trop insistant dans ces tentatives horrifiques pour être totalement honnête.

The Eye 3, c’est l’histoire de 5 potes, qui partent en vacances en Thaïlande, et qui décident d’effectuer les différents rites présents dans un livre afin d’invoquer les esprits. Et du coup, c’est parti pour la douloureuse aventure. Car si The Eye 3 commence fort et de manière pas du tout convaincante, avec nos abrutis… euh nos héros qui essayent d’invoquer les fantômes de nuit dans une ruelle en tapant des baguettes sur des bols de riz vides (avec un bol qui se casse à force de frapper, et le personnage qui imitera le son des baguettes sur le bol en frappant ses dents…), le film ne va pas aller en s’arrangeant, loin de là. On a l’impression que de scène en scène, ça veut aller plus loin dans l’improbable, la débilité absolue, et le spectateur lui, il est totalement médusé devant un résultat aussi calamiteux. Surtout quand la scène d’ouverture nous raconte que certains éléments racontés dans le livre sont réels, se permettant de faire le lien avec les deux premiers métrages, images des films à l’appui. Sauf que les deux premiers étaient ce qu’ils étaient, mais ça restait du cinéma fantastique plutôt classique et carré. Tout le contraire d’ici. Vous ne me croyez toujours pas ? Passons à la suite, avec cette partie de cache-cache en forêt, ou un personnage va disparaître, après avoir fait ses besoins pressants sur un arbre, où résident un père et un fils fantômes, et que le fils s’écrira « papa c’est quoi cette eau qui pue ? ». Oui, ça vole haut. Mais croyez moi, il y a pire, car la seconde moitié du film, qui retourne à Hong Kong pour son intrigue, accumule les idées qui semblent horrifiques, et qui se foirent encore plus lamentablement. On y verra par exemple notre héroïne se faire poursuivre dans le bus puis dans son immeuble par un maléfique ballon de basket, musique stressante de poursuite à l’appui…

Et quand on croit qu’on a enfin vu le pire ici, et bien non. Les ballons de baskets, ça ne vous fait pas peur ? Ne vous inquiétez pas, il suffira de patienter quelques minutes de plus pour voir l’improbable scène de breakdance avec un homme possédé par un fantôme. Magnifique ! Il est certains que de fous amateurs de nanars y trouveront leur compte, tant tout va loin. Mais le problème, c’est que rien ne va en réalité. La mise en scène est calamiteuse, le montage souvent aux fraises, les rares effets numériques hideux, le maquillage des esprits et autres fantômes laisse songeur, la musique en fait beaucoup trop, les bruitages sont au choix, anecdotiques ou aux fraises aussi, les acteurs, bon, certains tentent de bien faire les choses, mais ça ne change rien au fait qu’on leur fait jouer n’importe quoi. Et puis il y a cette qualité d’image dés que les scènes sont nocturnes qui trahissent au choix un budget trop réduit ou un tournage à l’arrache et sans aucune attention de la part des frères Pang. Le grain numérique est parfois tout simplement dégueulasse. Mais bon, vu tous les autres défauts du film, on va dire qu’on n’est plus du tout à ça près. Que reste-t-il donc à sauver ? Pas grand-chose en toute objectivité. Quelques rires nerveux, quelques rares plans bien cadrés qui sortent du lot, et l’envie de jeter une nouvelle fois le dvd par la fenêtre ! The Eye 3, en plus d’être débile et mauvais, marque peut-être le début de la vraie déchéance des frères Pang, bien que tout ce qu’il y avait avant n’était pas glorieux non plus !