Titre Original : Jungle
2017 – Australie
Genre : Survival
Durée : 1h55
Réalisation : Greg McLean
Musique : Johnny Klimek
Scénario : Justin Monjo d’après le livre de Yossi Ghinsberg
Avec Daniel Radcliffe, Alex Russell, Thomas Kretschmann, Lily Sullivan, Joel Jackson et Yasmin Kassim
Synopsis : Un groupe d’amis baroudeurs fait un périple dans la jungle bolivienne dans le but de trouver une tribu isolée du monde. Aidés d’un pseudo-aventurier appelé Karl, ils vont parcourir une partie des lieux alors encore inexplorés.
Greg McLean est bien connu des amateurs de cinéma Australien. Il aura fait fureur avec Wolf Creek (que je dois revoir car je ne l’avais pas apprécié à sa sortie), puis continué avec le film de crocodile Rogue, bien fichu d’ailleurs, avant de livrer des films moins inspirés, avec un Wolf Creek 2, un The Darkness fait en Amérique (pour Blumhouse il me semble). Il était revenu avec The Belko Experience, et en 2017, il se lançait dans l’adaptation d’un roman de Yossi Ghinsberg, qui nous racontait son histoire vraie, son périple dans la jungle de 3 semaines. Après le désert, les rivières, voici donc le réalisateur plongé dans la jungle. Moralité ? Il aime exploiter l’environnement et en faire des éléments importants de ses métrages. Aidé au casting par Daniel Radcliff de plus en plus présent à l’écran et aimant le cinéma de genre et par Thomas Krestschmann (qui restera toujours à mes yeux le ridicule Dracula de l’opus d’Argento), il peut donc faire son survival dans la jungle. Jungle donc, c’est un peu Into the Wild, mais où le réalisateur se décide à faire morfler sévère son personnage principal. Yossi (Radcliff) quitte le foyer familial pour une introspection personnelle, et alors qu’il rencontre d’autres explorateurs en Bolivie, il accepte la proposition de Karl d’aller dans une partie inexplorée de la jungle. Il se lance donc dans ce périple en compagnie de Marcus et Kevin, guidés par Karl, et forcément, ça ne va pas se passer comme prévu. Plutôt classique dans sa narration (présentation du personnage, rencontre, go pour l’aventure, premiers soucis, gros soucis, survie), Jungle reste néanmoins efficace, mais non dénué de quelques gros défauts.
Mais ce qui est agréable par contre, c’est que Jungle n’est pas un film Hollywoodien, et du coup, le réalisateur peut faire traîner sa mise en place pour que nous faire apprécier les différents personnages de l’intrigue et surtout nous intéresser lorsque les choses vont se corser. Lorsque Yossi sera perdu seul dans la jungle, le récit ne va pas lui faire faire des choses improbables ou héroïques, nous avons là le récit d’un homme perdu qui perd pied petit à petit, physiquement mais aussi mentalement. Le tout commence donc doucement, très doucement (trop dirons certains), pour nous faire apprécier le décor (chose que McLean adore nous présenter) et les personnages. Et il faut le dire, c’est beau, la forêt, la jungle, les petites tribus, les petits coins touristiques. Durant la première heure, malgré quelques tensions entre les personnages une fois dans la jungle (Marcus qui n’arrive pas à suivre et se retrouve avec un gros souci aux pieds), l’ensemble se fait calme, mais réaliste et prenant. Pas d’effets de style inutiles ou si peu, les acteurs au centre du récit, de beaux décors naturels, Jungle intéresse. Même si la première heure est une longue exposition, l’ensemble prend. Lorsque Yossi se retrouve par contre séparé du groupe et va donc errer durant trois semaines dans la jungle, le film accumule alors les moments forts réussis, et les moments un peu plus discutables et faciles. Et c’est dommage.
Car pour mettre en image le mental défaillant de Yossi, seul, épuisé, sans nourriture, qui avance poussé uniquement par sa survie mais sans réel plan, le réalisateur ne sait pas toujours y faire, et va donc parfois avoir recours à des effets de styles un peu lourdauds pour mettre en image des hallucinations ou autres éléments. Parfois, ça fonctionne, et parfois, c’est plus discutable, même si l’aspect hallucinatoire permet de justifier certains effets spéciaux clairement limite. Sauf que l’aspect justement discutable de certains effets vient alors trahir l’intention, puisque le spectateur sait d’avance qu’avec son aspect faux, tel ou tel élément n’est qu’une hallucination, et le réalisateur retire alors une partie du doute que l’aventure voulait se permettre. Dommage. Par contre, quand le réalisateur se recentre sur les éléments extérieurs (pluie torrentielle, rivière qui embarque le personnage), ça fonctionne beaucoup plus et ça sait se faire impressionnant. De même lorsque le réalisateur laisse Daniel Radcliff s’exprimer, comme lorsqu’il se rend compte qu’il vient de perdre une journée en tournant en rond et en se retrouvant au point de départ. La seconde heure alterne ses moments purement géniaux et d’autres discutables voir parfois presque ratés. Ça le déséquilibre, mais au final, ça ne rend pas l’aventure mauvaise pour autant. Ça aurait pu être mieux certes, mais ça aurait surtout pu être tellement pire.
Les plus
Daniel Radcliff, convaincant
De beaux décors naturels
Un film qui sait prendre son temps
Quelques bonnes idées
Les moins
Quelques effets discutables
Alterne parfois le très bon et le bancal
En bref : Malgré quelques égarements et effets ratés, Jungle est un survival qui tient plutôt la route et qui sait prendre son temps quand il le faut.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Daniel Radcliff is good ♥ Beautiful real locations ♥ The film takes its time ♥ A few very nice ideas |
⊗ Some bad effects ⊗ The movie has a lot of good ideas, but a lot of bad ones too |
Despite a few flaws and bad effects, Jungle is a pretty well done survival, and it knows when and where it should take its time. |
Tu m’as donné envie de revenir à McLean ! Le fait qu’il prenne son temps pour exposer la situation me rappelle le dispositif choisi pour « Wolf Creek ». La seule différence est qu’ici, il n’y a finalement pas beaucoup de suspense sur la survie puisque, (si j’ai bien compris) il adapte le récit du survivant de la jungle. On est finalement plus proche sur le principe des 124 heures (127 ? 128 ?), bref du film de Boyle. Le côté survie et les éléments naturaliste le rapprocherait d’un Herzog peut-être.
En tout cas, j’ai envie de découvrir.
Et bien, retourne y, cours y même ! Je conseille alors que WOLF CREEK jamais compris l’engouement. Je l’ai même revu 10 ans après la découverte en me disant que j’étais peut-être passé à côté d’un truc, ou bien que les avis très positifs avaient placés la barre trop haut, mais rien à faire pour moi, ça passe pas.
Dans son approche, vu que le final est du coup connu puisqu’histoire vraie racontée par le survivant, ça se rapprocherait du Boyle oui, que je n’avais pas détesté, mais pas revu depuis sa sortie.
D’accord avec toi de bout en bout.
Homme de goût, toujours, et Radcliffe en tant qu’acteur fait vraiment des choix intéressants et variés.