Titre Original : Supercop 2 – 超級計劃
1993 – Hong Kong
Genre : Action
Durée : 1h37
Réalisation : Stanley Tong
Musique : Richard Lo
Scénario : Stanley Tong et Sandy Shaw
Avec Michelle Yeoh, Yu Rong-Guang, Emil Chow, Athena Chu, Fan Siu-Wong, Joe Cheung, Bill Tung, Dick Wei, Bowie Lam, Öshima Yukari, Eric Tsang et Jackie Chan
Synopsis : Wah et Cheng sont 2 officiers des forces spéciales de Chine. Cheng décide de rejoindre Hong Kong pour faire fortune et revenir pour l’épouser, mais en réalité, il passe de l’autre côté de la loi. Alors que lui et son équipe donnent du fil à retordre à la police de Hong Kong, ils font appel à Wah pour les aider.
Le début des années 90 sont compliquées pour Jackie Chan, et en réalité, pas que pour lui. Beaucoup de réalisateurs désertent Hong Kong, que ce soit pour quelques années et films (Tsui Hark) ou des périodes plus longues (John Woo). Jackie Chan lui aura signé sa dernière réalisation officielle en 1991 avec Opération Condor, dernière avant un paquet d’années. Il faut dire que ses métrages sont couteux, ses tournages s’éternisent, et l’homme touche à tout. La Golden Harvest ne peut continuer comme ça. Jackie Chan tournera donc en tant qu’acteur avant tout maintenant. Pour cela, il trouvera des réalisateurs qu’il peut facilement « contrôler », un peu à la manière de ce que fera Tsui Hark producteur sur pas mal de bobines. Et Jackie Chan rêve en plus aussi d’Hollywood, alors qu’il avait déjà tenté (et échoué) au début des années 80. Ce coup-ci, il voit les choses en grand, et c’est Stanley Tong qui se retrouve derrière la caméra, pour trois films. Police Story 3, renommé Supercop en Amérique, puis Jackie Chan dans le Bronx, et Contre-Attaque, plus ou moins conçu comme un quatrième opus de Police Story. Police Story 3 est un carton, mais Jackie partage l’affiche avec une autre star, Michelle Yeoh. Michelle ne sera donc pas dans le quatrième opus, mais aura droit à sa propre suite, qui sera donc nommée en Amérique Supercop 2, et ailleurs Project S. Un Police Story 3.1, où Jackie viendra d’ailleurs le temps d’une scène bien nous rappeler que c’est le même univers. Stanley Tong lui reste à la mise en scène, et sera également présent comme souvent comme réalisateur des scènes d’action (ce qu’il sait faire le mieux en fait), et aussi comme coscénariste. Est-ce que Michelle Yeoh va briller dans un film subtil et impressionnant qui lui vaudra un oscar ? Nous allons voir ça.
Project S donc, c’est un film simple dans les faits. Yu Rong Guang donc joue un grand méchant, qui est à Hong Kong pour faire fortune avec sa bande, en espérant que tout se passe bien, pour retourner ensuite en Chine épouser sa bien-aimée, Michelle Yeoh. Braquages, enquête policière, histoire d’amour en arrière-plan qui s’avère bien évidemment impossible, le film ne fait pas dans l’originalité, mais a au moins le mérite de déballer une histoire correcte et pas si mal écrite que ça, qui va le plus souvent à l’essentiel, et surtout qui sait se faire sérieuse. Le ton du film est d’ailleurs sérieux, 95% du temps, et retenez bien les 5% restants, car on y reviendra. Project S déballe donc une histoire déjà vue mais plaisante à suivre, le tout parsemé de scènes d’action, avec fusillades, combats à mains nues, et quelques cascades pour impressionner bien entendu. Et ce dés l’ouverture, car il faut bien noter que le métrage bénéficie d’un casting qui fait bien plaisir à voir, jusqu’aux petits rôles. Du côté des policiers, Michelle Yeoh donc, en forme, et qui aura droit lors du final à un sympathique combat face à un géant où la jeune femme passera d’un coin de la pièce à un autre en voltigeant, mais aussi Fan Siu Wong, que l’on connait tous avant tout pour l’énorme, l’immense Story of Ricky. Un acteur qui n’a pas eu de bol, mais qui a aussi prouvé que s’il avait du charisme et savait se battre, n’était pas toujours le meilleur acteur du monde. De l’autre côté, on trouve donc Yu Rong Guang en chef des braqueurs, mais aussi à ses côtés quelques têtes connues, dont on retiendra avant tout Dick Wei, habitué des rôles de méchants, et surprise, c’est encore le cas. Notons également la présence, certes très rapide, durant la scène d’ouverture, de Öshima Yukari, et on ne va pas se mentir, même si ça ne dure qu’une poignée de minutes, ça fait toujours plaisir à voir.
Un casting plus que compétent, un réalisateur peu subtil et donc des possibilités énormes en terme d’action, un scénario déjà vu mais lui aussi compétent. Project S serait donc un bon film dans la carrière de Stanley Tong ? Alors, oui, mais plus grâce à l’implication de son casting et à son rythme que grâce aux talents du bonhomme. Il y a en effet de grosses lacunes à tous les niveaux de son implication. Son scénario n’est pas catastrophique mais les points les plus intéressants manquent de développement, les combattants sont en forme mais les scènes de combats à mains nues sont courtes… Si Police Story 3 était un vrai film de cinéma, Project S apparaît plus souvent comme un petit DTV de luxe. Malgré tout, il est à souligner que Tong a su rester sérieux sur presque toute la durée du métrage. Car il est temps de parler de ces 5% restants signalés plus tôt. Jackie Chan et Eric Tsang viennent s’amuser le temps d’une scène, qui n’a strictement rien à voir avec l’intrigue et donc le reste du métrage, et qui affiche un ton comique assez pitoyable, hors de propos. Une pause de 5 minutes légère mais qui finalement vient ralentir le rythme, et du coup, empêcher le reste de se développer convenablement, et ça c’est dommage. Il est probable que les plus grands fans de l’acteur adoreront cette scène et ne lui en tiendront pas rigueur, mais pour ma part, bien qu’appréciant Jackie, j’aurais préféré ne pas le voir ici, ou alors dans une scène plus sérieuse, par exemple de courtes retrouvailles avec Michelle Yeoh. Bref, c’est sympathique, divertissant, mais loin d’être inoubliable.
Les plus
Un excellent casting martial
Un scénario plaisant
Rythmé et divertissant
Les moins
Mais un peu plus de développement n’aurait pas été de refus
La scène de Jackie Chan et Eric Tsang
Des combats un peu trop courts
En bref : Project S, ou Supercop 2, c’est un Stanley Tong sympathique. Il reste sérieux 95% du temps, son scénario est classique mais se suit bien, et il peut surtout compter sur un casting en forme, avec Michelle Yeoh, Fan Siu Wong, Yu Rong Guang, Dick Wei et même une courte présence d’Ôshima Yukari.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A good martial cast ♥ A pleasant story ♥ Well paced and entertaining |
⊗ It lacks of character’s development ⊗ The scene with Jackie Chan and Eric Tsang ⊗ The fights are way too shorts |
Supercop 2 is a nice film from Stanley Tong. It remains serious 95% of the time, the story is known but pleasant, and there is a huge cast here, with Michelle Yeoh, Fan Siu Wong, Yu Rong Guang, Dick Wei and even a short scene for Oshima Yukari |