Titre Original : 生死环线
2023 – Singapour
Genre : Horreur dans le métro
Durée : 1h20
Réalisation : J.D. Chua
Musique : Teo Wei Yong
Scénario : Siew Pek Chye, Allan Ho et Andrew Ching Meng Ngin
Avec Jesseca Liu, Nathaniel Ng, Patrick Lee, Johnny Ng, Peter Yu, Ashley Seow, Andie Chen et Alan Tan
Synopsis : Yi Ling, son jeune fils, ainsi que pas mal d’autres usagers se retrouvent dans le dernier métro un soir. Un mal fonctionnement leur fait prendre un tunnel inutilisé, où rôde une énorme créature…
Les films horrifiques se déroulant dans le métro et leurs tunnels, ça m’a toujours passionné. Car oui, il y a quelque chose de fascinant à mon sens avec ce lieu, lieu si commun que l’on emprunte pour la plupart au quotidien, mais qui pourtant, au-delà des stations et des quelques rames empruntées, déploient un gigantesque réseau de tunnels que l’on ne soupçonne pas toujours, et qui peut alors devenir source de fantasmes, de peurs, et de tout un tas d’idées saugrenues. Dés les années 70, on y avait droit d’ailleurs, avec ce tueur caché dans les tunnels du métro dans Le Métro de la Mort avec ce bon vieux Donald Pleasence. Puis les tunnels du métro étaient devenus le repaire de créatures radioactives dans le très sympathique CHUD en 1984, était le lieu de retranchement de quelques survivants face à un culte de la fin du monde dans le tout aussi sympathique End of the Line. Bref, les films prenant place en ces lieux ne manquent pas, et Singapour a décidé en 2023 d’ajouter un film à la liste avec ce Circle Line, qui ne bénéficie, malheureusement pour lui, pas d’une bonne presse. En réalité, on y trouve même des avis désastreux un peu partout sur la toile, à coup de « Worst Film Ever ». Oui, comme d’habitude, la subtilité du grand public qui se croit critique de cinéma dés qu’il voit un métrage qui ne lui plait pas. Car soyons honnête, Circle Line n’est pas un grand film, il est même moyen, mais mettre des 1/10 et qualifier ça de pire film existant, c’est juste du bashing pour baisser une moyenne, bashing que le métrage ne mérite pas, même s’il est loin d’être parfait, et fait des choix parfois discutables. Mais revenons au commencement. Circle Line, c’est un film de monstre se déroulant dans les sombres tunnels du métro d’une ville d’Asie non citée. Le métrage nous montre d’emblée plusieurs personnages qui feront office de héros, ou de seconds couteaux voués à mourir héroïquement (ou pas).
La classique mère célibataire qui s’occupe seule de son fils, le chef qui s’occupe de gérer le réseau de trains, sa fille encore étudiante qui veut faire plaisir à son père mais échoue aux examens sportifs, et plus tard, un homme manquant de savoir-vivre (on ne gueule pas au téléphone dans le train en Asie bordel !), mais qui se montre finalement débrouillard et utile en cas de panique. Des personnages tous voués à se retrouver d’une manière ou d’une autre dans le dernier métro, pour rentrer à la maison, alors qu’une panne fait dévier le train (le film se permet de critiquer l’automatisation de tous les réseaux alors que les budgets ne suivent pas), les emmenant dans un tunnel inactif et incomplet, où rôde une grande créature, mutante, et bien entendu, carnivore. Circle Line, d’entrée de jeu, récolte quelques défauts assez classiques dans le genre qu’il espère explorer. A savoir donc déjà, quelques facilités et situations un peu grosses. Oui, il faut annoncer le danger sans le rendre frontal trop rapidement, et on pourra sourire devant sa première victime, que la bête décide de laisser en vie, le temps qu’elle puisse alerter les autres personnages, et qu’une fois ceci fait, la bête reviendra et va alors en l’espace d’une vingtaine de secondes s’occuper d’une dizaine de figurants. Ou encore l’artifice de l’enfant enlevé par la créature, qui rappellera The Host, le génie du réalisateur en moins. Dans le même ordre d’idées, comment ne pas citer la créature en elle-même, en CGI, oscillant entre le correct dans les plans furtifs ou assez immobiles et le dégueulasse à d’autres moments qui font clairement plus grincer des dents. Ces défauts sont réels, certains excusables (petit budget, équipes de CGI sans doute peu avancées à Singapour, clichés inévitables du genre), d’autres moins (tout ça aurait pu bénéficier d’une écriture plus maligne).
Moins excusable par contre, on pourra parler de son personnage principal, interprété à l’écran par Jesseca Liu, peu crédible, et passant la plupart du temps figée face aux événements alors qu’une mère craignant pour la vie de son fils devrait montrer clairement plus d’émotions. C’est d’autant plus dommage que par exemple Ashley Seow, jouant Janice, la fille du grand patron gérant le réseau, est un personnage bien plus intéressant et débrouillard, mais dont le script va assez rapidement mettre de côté pour se focaliser sur le « drame » familial. Vraiment dommage, car là, il y avait du potentiel. Néanmoins, soyons honnête quelques minutes, Circle Line est un tout petit métrage, réalisé par un débutant (mais scénarisé à trois, ça fait déjà plus peur ça), qui ne vise rien de plus qu’être une simple petite série B qui a déjà toutes les peines du monde à atteindre 1h20. Il y parviendra grâce à un générique de fin à rallonge (et un plan final prévisible et à rallonge aussi). Son budget est sans doute étriqué, ce qui expliquera le peu de lieux (quelques tunnels, une salle de contrôle, un train), le peu de personnages (les figurants meurent tous dans la même scène en 20 secondes), et donc également sa courte durée. Mais le spectacle, sans être vraiment bon, n’est pas plus honteux qu’un DTV Chinois ou qu’un téléfilm animalier Américain. Il est maladroit, aurait pu (dû ?) être mieux, mais il pourra divertir pendant 1h20, et dans son genre, c’est la seule chose qu’on lui demande. On ne lui demandait pas d’être le nouveau The Host.
Les plus
Une série B sans prétention
Très court et donc rythmé
Janice, un bon personnage
Les moins
MDes clichés, facilités
Des CGI loin d’être au point
Jesseca Liu, pas fameuse en héroïne
En bref : Circle Line avait du potentiel en explorant les sombres tunnels du métro, avec une dangereuse créature. Malheureusement, entre des CGI peu glorieux et l’avalanche de clichés du genre que le métrage ne cherche jamais à contourner, on se retrouve juste face à une énième petite série B sans prétention, sans génie, mais pas forcément désagréable.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A simple and straightforward B movie ♥ Short and well paced ♥ Janice, a good character |
⊗ Many clichés ⊗ Some CGI are pretty bad ⊗ Jesseca Liu, not great as the leading lady |
Circle Line had potential with the dark tunnels of the subway and its dangerous creature. Sadly, between bad CGI and the many clichés of the genre, it’s just a little B movie, with no genius, but not that bad either. |