Titre Original : Natsu e no Tobira: Kimi no Iru Mirai e – 夏への扉 キミのいる未来へ
2021 – Japon
Genre : Science Fiction
Durée : 1h58
Réalisation : Miki Takahiro
Musique : Hayashi Yuki
Scénario : Kanno Tomoe d’après Robert A. Heinlein
Avec Yamazaki Kento, Kiyohara Kaya, Natsuna, Fujiki Naohito, Hamano Kenta, Taguchi Tomorô, Harada Taizô, Mashima Hidekazu et Takanashi Rin
Synopsis : En 1995, Takakura Soichiro est un scientifique travaillant sur le développement de robots, ainsi que de batteries plasma. Sa vie est simple, avec son chat Pito et les visites de l’adolescente Riko. Mais il est trahi par ses partenaires et sa fiancée. Soichiro perd le contrôle de sa création, tout son travail, et se retrouve plongé dans un sommeil de 30 ans.
En 1955, Robert A. Heinlein publiait le roman Une Porte sur l’été. L’auteur fut déjà adapté au cinéma, avec parfois de grandes libertés, mais pour des résultats plus que satisfaisants. Même si Les Maîtres du Monde en 1994 n’était pas un grand film, ça restait sympathique, et on n’oubliera surtout pas le grand Starship Troopers de Paul Verhoeven, et ce même si ça a donné par la suite une saga très inégale en mode DTV. Il est assez étonnant de voir donc le roman d’Heinlein être adapté, cette fois-ci au Japon, et surtout en visant un très large public. Un gros film de studio (la Toho) donc, avec un casting a même d’attirer un public adolescent et de jeunes adultes, et quelques seconds rôles à même d’attirer un public un peu plus âgé et connaisseur. Est-ce une mauvaise chose ? Pas vraiment, après tout, il faut aussi des films pour ce public-là. Nous retrouvons donc dans les premiers rôles Yamazaki Kento (Alice in Borderland) en scientifique doué, Fujiki Naohito (un chanteur connu, et pas mal de drama dans la première moitié des années 2000) en androïde du futur et Kiyohara Kaya (pas mal de doublages et de films récents) pour les rôles principaux, et plus amusant, on retrouvera par exemple Taguchi Tomorô (Tetsuo) en scientifique qui va se la jouer Doc dans Retour Vers le Futur ou Natsuna (Gantz) en femme avide de pouvoir peu recommandable. The Door Into Summer, c’est donc l’histoire de Soichiro, scientifique doué, créateur bossant sur des robots en 1995, qui se fait avoir en beauté après avoir fait confiance à ses deux associés, soit un ancien ami de son père adoptif et sa propre fiancée. En gros, il perd son travail, ses créations, tous ces droits, ses parts de marché, et alors que ça ne pourrait pas être pire, il perd Pito, son chat (trop mignon), et se fait plonger dans un sommeil de 30 ans, pour se réveiller en 2025.
Un futur donc très proche de nous, mais très différent, où les androïdes vivent avec nous et nous aident, et se font appeler Pito (quelle coïncidence), où les taxis se conduisent seuls, où le cash n’existe plus et que l’on fait absolument tout via son téléphone… Pas si surréaliste que ça donc sur ce dernier point. Notre héros va donc partir en quête de son passé, comprendre ce qu’il a raté en 30 ans, ce que sont devenus ses rares amis, mais aussi ses ennemis. Mais rapidement, il se rend compte que certaines choses clochent entre ses souvenirs et les événements que l’on a nous-même vu en tant que spectateur, et les faits que Soichiro découvre. Des rencontres dont Soichiro n’a aucun souvenir, quelques faits qui paraissent totalement illogiques mais qui pourtant sont prouvés par des faits concrets, des documents et vidéos. Bon, le spectateur un tant soit peu habitué à ce genre de récits de science-fiction ne tardera pas à relier les points, mais The Door Into Summer, en adaptant Heinlein pour en faire un produit tout public, marque néanmoins quelques points, et en prime, se permet de justifier certains éléments du cinéma actuel. Car qu’on se le dise, The Door Into Summer, c’est gentillet, un peu lisse visuellement… Certains dirons comme beaucoup de films de studios actuels, Japonais mais aussi ailleurs. Mais dans le cas du concept du futur proche de 2025, justement bien trop propre sur lui, avec ses blancs immaculés partout, sans aucun déchet, où tout semble être organisé à l’extrême, et où les humains semblent finalement en retrait (les taxis se conduisent seuls, les androïdes s’occupent de nombreux postes médicaux, ou même de secrétaires), et bien ça colle parfaitement à l’univers du métrage. Le film parvient à justifier son côté lisse par le monde qu’il met en avant durant une bonne moitié de sa durée.
La plupart des humains, à l’exception de Soichiro notre héros et de Riko, adolescente qui en pince pour lui, n’ont finalement une importance et même une incidence sur l’histoire que lorsque celle-ci se déroule en 1995. Ils apparaissent comme antipathiques et manipulateurs (ceux qui arnaquent notre héros), prêts à tout pour arriver à leur fin, et n’ont donc plus de place dans la vision de 2025 du métrage. En l’analysant ainsi, si ça ne corrige pas certains défauts, The Door Into Summer paraît néanmoins bien plus réfléchi qu’il n’y paraît aux premiers abords, même si dans les faits, cela reste un produit grand public, avec les défauts que cela implique. C’est gentillet, la violence est plus souvent suggérée ou tout en retenue, les méchants se doivent d’être punis, tandis que l’on aura droit bien évidemment à la petite romance niaise et, évidemment, au happy ending que le grand public réclame pour quitter le métrage sans être trop bousculé. Il faut l’accepter pour apprécier le métrage, encore une fois, pas mauvais en soit, plutôt intéressant, prenant même si l’on devine assez vite les tenants et aboutissants lorsque l’on connait un peu le genre, mais faisant passer deux heures plaisantes, et compétentes.
Les plus
Le Japon qui adapte Heinlein
Un casting pour tous les goûts
Une narration fluide et plaisante
Les moins
Bien gentillet par moment
Prévisible dans son genre
En bref : The Door into Summer est assez prévisible dans son genre, et en visant un large public, il se fait assez lisse. Mais prenant malgré tout pour ce qu’il propose, et très agréable à suivre.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Japan adapts Heinlein ♥ A cast for all tastes ♥ Smooth and engaging storytelling |
⊗ Too nice and clean at times ⊗ Predictable for this kind of story |
The Door into Summer is quite predictable in its genre, and by aiming for a large audience, it goes pretty slick. But it remains very pleasant to follow. |