Titre Original : Homusutei – ホームステイ
2022 – Japon
Genre : Drame
Durée : 1h52
Réalisation : Seta Natsuki
Scénario : Kanno Tomoe
Avec Nagao Kento, Yamada Anna, Yagi Rikako, Sasaki Kuranosuke, Ishida Hikari, Mochizuki Ayummu, Hamada Gaku, Mashima Hidekazu et Shibukawa Hiyohiko
Synopsis : L’âme d’un défunt se voit offrir une seconde chance à l’intérieur du corps d’un étudiant récemment décédé. Il a 100 jours pour trouver la cause du décès du jeune homme afin de pouvoir rester dans ce corps.
On parle très souvent des « productions » Netflix, ou du moins des films acquis par Netflix, et c’est vrai que même en termes de cinéma Asiatique, ils semblent se jeter sur les films ayant la possibilité de faire des vues, comme le prouve l’acquisition en 2022 du film Taïwanais Incantation qui avait fait du bruit dans son pays d’origine, ou en 2021 des deux derniers films Kenshin, suites de la trilogie originale qui avait énormément plu au public. Mais on parle beaucoup moins souvent des films Amazon. Moins de pub ? Moins d’exclusivités ? Peut-être bien, car j’admet que même moi, j’oublie le plus souvent que j’ai accès à Amazon Prime, alors que j’y suis abonné depuis 10 ans, à 99.9% pour les livraisons gratuites en 24 heures. Pourtant en 2022, Amazon nous a offert le dernier Ron Howard, le très bon Thirteen Lives. Bon, et aussi par chez nous Deep Water de Adrian Lyne… Et ce Homestay donc, adaptation d’un livre Japonais réalisé par Seta Natsuki et partant d’un point de départ assez intriguant. L’idée que Shiro, alors défunt, se voit offrir une seconde chance. Un gardien lui permet de résider (homestay donc, le titre) dans le corps d’un autre défunt, Makoto, 14 ans, et il a 100 jours pour trouver la cause de la mort de Makoto, sans quoi, il mourra, définitivement, pour de vrai. S’il y arrive par contre, il pourra rester et donc refaire sa vie sous les traits de Makoto, avoir donc une seconde chance. Un propos intriguant, une intrigue simple et directe (la famille distante, la mère cachant la vérité à son fils), qui va donc permettre au métrage d’aborder différents soucis que les jeunes Japonais peuvent ressentir, socialement, mentalement, au niveau familial, scolaire et j’en passe. D’ailleurs, on s’en doute immédiatement avec un tel sujet et surtout son casting, mais Homestay sera un film qui malgré certains thèmes durs, restera léger… une fresque adolescente de plus donc ?
Le casting d’ailleurs, puisque j’en parlais, il n’est pas mauvais, mais il est assez en vogue en ce moment. Nagao Kento joue le rôle principal, signant son deuxième long métrage ici, après quelques dramas, et comme souvent… issu de l’écurie Johnny, et du groupe Naniwa Danshi. Côté féminin, on aura Yamada Anna en meilleure amie de notre jeune homme, vraie actrice elle pour le coup, à la carrière variée et intéressante, autant en série (10 Counts for the Future, Missions of Love), qu’en gros films de studios (The Cinderella Addiction, The Master Plan) qu’en terme de films plus tournés vers le cinéma de genre (Suicide Forest Village, Liverleaf). Fait amusant d’ailleurs, la jeune femme se sera lancée dans le milieu en participant à un concours en 2011… concours qu’elle a tenté dans l’unique but de gagner le grand prix : une Nintendo DS. Tous les chemins mènent à Rome dit-on ! Et pour le principal intérêt amoureux de notre héros, Yagi Rikako, un peu plus connue du public depuis la sortie en Novembre 2022 de la série First Love, où elle tenait le rôle principal durant ses jeunes années. Le casting n’est pas parfait, mais assez solide en tout cas. Mais le film, qu’est ce qu’il vaut vraiment, dans ce qu’il raconte, dans les thèmes abordés et les messages qu’il veut véhiculer ? Là c’est déjà plus compliqué. Homestay est un film assez direct dans son approche donc, qui ne laisse que peu de place au doute, et qui, il faut le signaler d’office, n’est clairement pas désagréable. Homestay bénéficie par exemple d’un soin certain visuellement, c’est très propre, dans sa photographie, dans ses rares effets, notamment lorsque des gardiens viennent parler à Makoto et figent donc le temps, même dans sa mise en scène, qui ne bouleverse rien mais est très propre, agréable à l’œil et sans fausses notes. Les sujets abordés sont assez variés, et certains assez graves, comme le suicide, le harcèlement, le rejet, sans oublier divers problèmes d’ordre familiaux.
Le film parvient à parler de tout ça avec une certaine subtilité, sans se faire lourd, ou insistant, et sans débarquer avec ses gros sabots. Un plus appréciable dans ce genre de métrage d’ailleurs. Il délivre même une poignée de scènes qui parviennent à être jolies en jouant sur la simplicité, comme ce rencard entre Makoto et Mitsuski dans un aquarium. Là où par contre ça coince plus, et que le film atteint ses limites, c’est dans son dernier tiers, où Makoto, enfin conscient du passé de son personnage, fait un choix qui lui semble juste, pour lui et pour les autres, mais son personnage n’ira finalement jamais jusqu’au bout de cette idée, rapidement balayée d’un revers de main dans la dernière ligne droite du métrage, et qui nous interroge donc en partie sur le véritable message du film. Abandonner pour se focaliser enfin sur son bonheur immédiat ? Accepter que tout n’est pas à portée de main et faire juste ce qui est possible ? Je l’ignore. Peut-être que le métrage aurait pu mieux développer certains éléments pour en raccourcir d’autres plus secondaires. Possible. Homestay est sympathique, bien fichu, parfois intéressant, mais laisse ce petit arrière-goût un peu incomplet, comme pour plaire à son public principal.
Les plus
Un point de départ intéressant
Les thèmes abordés
Techniquement propre, avec quelques belles scènes
Un casting souvent compétent
Les moins
Un final à la morale un peu étrange
Certains éléments rushés, d’autres inaboutis
En bref : Homestay est une sympathique petite production, certes pour un jeune public adolescent, mais avec quelques belles scènes, et des thèmes forts abordés, même si sur la fin, le film se perds un peu.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ An interesting starting point ♥ The themes ♥ Technically clean, with some nice scenes ♥ An often competent cast |
⊗ An ending with a strange moral ⊗ Some rushed elements, others unfinished |
Homestay is a nice little production, even if it’s mainly for a young teenage audience, with a few nice scenes and some strong themes, even if the movie becomes a bit weird near the end. |
Je ne connaissais pas, merci.
Pourquoi parle-t-on plus des exclus Netflix ? Parce que Netflix a un meilleur catalogue d’exclus je pense – attention je préfère Amazon Prime pour tout le reste, mais il faut reconnaitre que les Amazon Originals, ça vole pas haut, surtout en matière de série mon dieu, je ne compte plus le nombre de séries Amazon que j’ai arrêtées en cours de route (RINGS OF POWER, PERIPHERAL, CITADEL…). OUTER RANGE on est allés au bout pour Josh Brolin mais que ce fut poussif… Il y a quelques semaines on a tenté le film ON A WING AND A PRAYER avec Dennis Quaid, distribué par Amazon Studios… Purée… Que c’était faible. 13 LIVES c’est presque l’exception qui confirme la règle…
Netflix me semble produire/distribuer beaucoup plus de titres exclusifs qu’Amazon, donc dans la quantité, il y a plein de déchets, mais également des réussites.
Bon point oui, la grosse différence est sans doute la quantité d’oeuvres produites dans chacun de leur catalogue, qui joue forcément du coup en terme de popularité ou de reconnaissance du grand public en faveur de Netflix. J’ai très, mais vraiment très peu vu de Amazon Originals au final, à part le Ron Howard donc, le dernier Adrian Lyne (mais qui est un film Hulu dans son pays d’origine, donc faux Amazon Originals, en plus d’être méga nul), et celui-ci donc, que j’ai plus vu par curiosité que réel intérêt, même si au final, pas mauvais non plus (mais nous ne sommes pas le public visé à la base). Mais même en série, vu que je ne suis pas série de base, j’ai très peu de comparaisons possibles, sur Netflix je n’ai vu que THE NAKED DIRECTOR et COPENHAGEN COWBOY de Refn, toutes les deux très bien ceci dit, et sur Amazon que l’autre série de Refn, TOO OLD TO DIE YOUNG.