MILLENIUM : LES HOMMES QUI N’AIMAIENT PAS LES FEMMES (The Girl With the Dragon Tattoo) de David Fincher (2011)

MILLENIUM : LES HOMMES QUI N’AIMAIENT PAS LES FEMMES

Titre Original : The Girl With the Dragon Tattoo
2011 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 2h38
Réalisation : David Fincher
Musique : Trent Reznor et Atticus Ross
Scénario : Steve Zaillian d’après le roman de Stieg Larsson

Avec Daniel Craig, Rooney Mara, Robin Wright, Stellan Skarsgard, Embeth Davidtz, Christopher Plummer, Julian Sands, Steven Berkoff et Joely Richardson

Synopsis : Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant. Vanger est convaincu qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille. Lisbeth Salander, jeune femme rebelle mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui.

Ce Millenium, je l’avais découvert à la sainte époque de début 2012, époque où je travaillais encore dans un cinéma et ne payais donc pas mes places de cinéma. Et j’avais été déçu, pour la bonne et simple raison que j’avais découvert le Millenium original quelques mois plus tôt. Les deux œuvres me semblaient beaucoup trop similaires pour qu’un remake soit vraiment justifié, David Fincher ou pas derrière la caméra. Les années passent, les visions se sont succédées car malgré tout quelque chose m’attirait dans ce Millenium version 2011, et avec le temps, j’ai bien évidemment compris ce qui me plaisait dans cette version, pourtant si proche, mais si différente. Oui, la simple présence de Fincher derrière la caméra donne un gros cachet au métrage, puisqu’on ne va pas se mentir, si le Millenium de 2009, co-production entre la Suède et le Danemark, m’a révélé l’intrigue, l’univers, les personnages, et bien, aussi sympathique soit-il, il a malgré tout un gros cachet de téléfilm. Ce constat était encore plus visible sur les deux suites. D’ailleurs, c’est simple, en plus de trouver l’intrigue du second métrage moins intéressante, son rythme lent et son look de téléfilm a tout simplement eu raison de moi à l’époque, et je n’ai jamais terminé le second film, ni vu le troisième. Fincher a tout simplement, en quelque sorte, refait le même film, en lui ajoutant une mise en scène millimétrée (comme toujours avec lui hein) de cinéma. Forcément, il est aidé par un budget plus que confortable, car entre la version Suédoise au budget estimé aux alentours de 10 millions et la vision de Fincher qui en a demandé 80 de plus, le résultat allait forcément être différent. Après, forcément, limiter la réussite de ce remake à son auteur et à son budget, c’est limité justement. Car il faudrait parler de sa gestion du rythme, à son atmosphère aussi froide que la météo Suédoise, à la splendide musique composée par Trent Reznor et Atticus Ross, au casting, au fait que le film ne recule pas devant la violence graphique.

Bref, un film très similaire à l’original, mais qui améliore tout ce qu’il peut pour que son nouveau réalisateur puisse donner sa vision de la même histoire. Et c’est là que Millenium réussi, passé la déception scénaristique très proche, et donc un manque de surprise, qui m’aura demandé des années à être digéré. Surtout que remake ou pas, Fincher fait le choix de ne pas délocaliser son intrigue comme c’est souvent le cas dans ces remakes arrivant si peu de temps après les originaux. L’intrigue se déroule toujours en Suède, l’intrigue nous permet toujours de suivre Mikael Blomkvist qui sera aidé de Lisbeth Salander pour enquêter sur une disparition et une série de meurtres pour le compte d’Henrik Vanger. On pourrait alors là aussi questionner ce choix. Millenium donc, c’est une enquête de près de 2h38, une plongée radicale dans des sujets pas faciles, et ce dés l’introduction, un brin trop stylisée et gratuite dans un sens, réalisée en plus par ce cher Tim Miller (Deadpool, Terminator Dark Fate, bref, il ferait mieux de rester réalisateur de seconde équipe) sur la voix de Karen O avec ce générique qui a beaucoup fait parler de lui. Millenium donc est une enquête, classique dans les faits, et la réunion de deux personnages qui vont s’allier pour attraper un tueur avant une longue première partie les séparant. Et Millenium happe le spectateur dès le début. Entre la mise en scène stylisée de David Fincher qui ne laisse absolument rien au hasard, le casting plus que solide, l’intrigue fluide malgré sa durée et sa multitude de personnages, ses moments forts, la splendide musique de Trent Reznor et Atticus Ross qui ne semble jamais vouloir lâcher le film une seule seconde. En gros, une multitude de pièces d’échec, posés avec minutie sur un échiquier et avec lesquels David Fincher s’amuse et sait ce qu’il doit faire. Les scènes marquantes étaient déjà là dans le film original, et donc dans le roman adapté, mais Fincher parvient à se les approprier, à mettre sa patte dessus.

C’est clairement la manière dont l’ensemble s’assemble qui donne de la force à ce remake de Millenium. Après tout, Fincher travaille toujours avec la même équipe, et peut se permettre d’améliorer son style (ou de devenir toujours plus perfectionniste) de projet en projet. Dans Millenium, on saluera évidemment le travail du directeur de la photographie Jeff Cronenweth, avec qui Fincher travaille depuis Seven en 1995 (même si parfois, comme directeur photo de la seconde équipe, comme justement sur Seven), mais aussi le travail des deux monteurs habituels de Fincher, Kirk Baxter et Angus Wall (celui-ci sera d’ailleurs assistant monteur sur les courts métrages de Neill Blomkamp en 2017), les deux musiciens comme déjà signalé plusieurs fois, qui signent une bande son de plus de trois heures qui ne sera pas intégralement utilisée d’ailleurs, et plus important, le casting même du métrage, qui avait beaucoup à faire pour faire oublier aux fans les acteurs de la précédente adaptation. Daniel Craig joue parfaitement son rôle de journaliste, ce qui lui permet une « pause » entre deux James Bond (oui entre guillemets, car vu le côté maniaque de Fincher, pas certain que le tout soit une pause), et Rooney Mara, si elle ne fait pas oublier Noomi Rapace, livre une excellente prestation dans le rôle de Lisbeth. Un rôle pas simple, vu les scènes dures, son look, son côté associable, la nudité. Les rôles secondaires n’ont pas à rougir, puisqu’on trouve quelques pointures, comme Christopher Plummer, Stellan Skarsgard ou encore Robin Wright. Bref, de l’excellent travail, et ce même si je l’ai déjà évoqué, mais ce qui fait de ce Millenium version 2011 un bon film, un bon remake, et par bien des aspects, un meilleur film que l’original, c’est finalement non pas ces quelques éléments à part, mais l’ensemble, la manière dont le tout s’emboite parfaitement pour donner la vision de Fincher du roman. Millenium baigne dans cette ambiance froide et parfois glauque qui ne veut pas lâcher le spectateur avant la fin, hautement fidèle au roman et au film original, ne cherchant pas à s’en éloigner dans ce qu’il raconte, mais plus dans sa mise en scène de ce qu’il raconte. Un excellent polar donc.

Les plus

Magnifique mise en scène
Très bon casting
La musique, excellente
Des scènes dures et marquantes
Rythme très bien géré

Les moins

Scénaristiquement très proche de l’original

En bref : Millenium est un cas à part, puisque c’est un remake très proche de l’original scénaristiquement. C’est plus dans tout son enrobage que le métrage écrase le film Suédois, avec sa mise en scène, sa musique, son ambiance.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Wonderful from a technical point of view
♥ Very good cast
♥ The excellent musical score
♥ Some shocking scenes
♥ Very well paced despite its length
⊗ A script too close from the original
The Girl with the Dragon Tattoo is a remake pretty close to the original film in its storytelling. But technically, it’s a far better movie, in atmosphere, music, directing and everything.

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