SCREAM VI de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (2023)

SCREAM VI

Titre Original : Scream VI
2023 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 2h02
Réalisation : Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
Musique : Brian Tyler
Scénario : James Vanderbilt et Guy Busick

Avec Melissa Barreran, Jenna Ortega, Hayden Panettiere, Jack Champion, Samara Weaving, Courteney Cox, Jasmin Savoy Brown, Mason Gooding, Skeet Ulrich, Roger Jackson et Dermot Multoney

Synopsis : Après avoir frappé à trois reprises à Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d’Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans Big Apple, mais dans une ville aussi grande que New-York personne ne vous entendra crier…

Avec son carton au box-office mondial et ses très bonnes critiques en Amérique, malgré un accueil beaucoup plus mitigé dans le reste du monde, il était inévitable que Scream ai une suite. Oui, Scream, vu que le marketing a décidé que le cinquième opus porterait le même nom que le premier, mais que sa suite elle retrouverait une numérotation. Débiles un jour, débiles toujours hein ! Alors malheureusement, je faisais parti des grands déçus sur Scream 5. Le duo de réalisateurs, fans du film original c’est certain, ne faisaient qu’émuler sa formule, en reprenant ses scènes iconiques, en blindant le tout de gros fan service, en faisant encore et toujours revenir le casting de l’original tout en introduisant de nouveaux personnages, et livraient un métrage jamais surprenant, jamais perspicace, mais surtout jamais vraiment sanglant, ni fun. Une foirade de plus, pas la première dans la saga, que je ne porte de toute manière pas vraiment dans mon cœur dés le départ. Scream VI donc, c’est sa suite, tournée comme à l’époque de Scream 2 dans l’urgence la plus totale pour sortir exactement un an après le précédent, avec grosso modo la même équipe devant et derrière la caméra, mais avec une idée qui faisait très peur, et l’absence de Neve Campbell au casting pour la première fois depuis l’opus original. Sa fausse bonne idée ? Délocaliser l’aventure à New York. Aie, voilà qui rappellera aux plus masos d’entre nous les déambulations timides de Jason Voorhees dans la grosse pomme… de Vancouver. Ceci n’est pas anodin, car autant pour les huitièmes aventures du tueur au masque de hockey que pour les sixièmes aventures de Ghostface, le film aura été au final majoritairement tourné au Canada, sans doute pour économiser quelques dollars sur un budget pourtant conséquent, puisqu’estimé à 35 millions. Ça commence à chiffrer tout de même pour un slasher. Ça interroge aussi sur où part le budget, car si Neve Campbell ne revient pas car la Paramount n’a pas voulu lui donner un salaire convenable, où sont partis les 35 millions ?

Scream VI, on ne va pas passer par quarante chemins et douze détours (mortels ?), ce n’est pas très bon, ceci dit, il faut également avouer l’évidence. C’est bien meilleur que le précédent. Non pas que les réalisateurs aient, en l’espace d’un an seulement, compris comment faire fonctionner une scène de tension, non, ils se plantent toujours royalement, mais ils délivrent un métrage qui malgré sa durée gonflée dépassant les deux heures, a le mérite de ne pas ennuyer en charcutant tous ces figurants à intervalle régulier, le tout de manière violente, et bien plus sanglante que dans le précédent. Le quota de faux sang est donc là, et c’est déjà ça, car de base, le slasher, on y va surtout pour ça. Le propos méta, la réflexion sur le monde du cinéma, Scream n’a plus rien à dire sur tout ça depuis, surtout après avoir analysé au fur et à mesure des opus le slasher, puis les suites, puis le milieu Hollywoodien, puis les remakes, puis les reboot et suites tardives. Et non, je n’appellerais pas ça un requel, c’est mort ! Scream VI n’a donc rien à raconter, rien à rajouter à ce qu’on savait déjà, et joue durant sa première heure sur l’efficacité, quitte à se faire parfois débile, et à éclipser sa fausse bonne idée de départ. Oui, comme pour ce bon vieux Jason, ça se passe à New York, et au final, à part pour une scène dans un train et quelques rues, on se demande bien pourquoi car l’ensemble se déroulera dans des appartements. Jamais la ville, son ambiance, son architecture ou quoi que ce soit ne viendra donner une quelconque identité au métrage. Mais oui, durant sa première heure, ça peut faire office de plaisir coupable, car ça tue, ça découpe, ça met des cadavres démembrés dans des frigos, bref, ça n’ennuie pas. Même si on lèvera évidemment un sourcil devant Ghostface faisant un carnage dans une supérette armé d’un fusil à pompe, mais on dira qu’une fois le ton débile du métrage accepté, pourquoi pas.

Même la scène du train, qui fut balancée pour la promo du film (fausse bonne idée aussi ça), elle n’est pas si mal, même si les deux réalisateurs ne jouent jamais vraiment sur le doute durant cette scène. Le souci, c’est à côté de ces meurtres, quand le métrage tente de se prendre au sérieux, et fonce droit dans le mur. Faire revenir des personnages, pourquoi pas. Mais faire revenir de Scream 4 Hayden Panettiere pour lui faire jouer un agent du FBI qui finalement ne servira clairement pas à grand-chose, c’est en réalité reprendre l’actrice et lui donner un rôle au pif. On se dira au moins que pour une fois, Courteney Cox a plus d’interactions avec le tueur, car à part une partie de cache-cache dans Scream 2, elle était le plus souvent figurante. Mais non, là où Scream VI se plante réellement, c’est quand il se croit intelligent alors qu’il ne fait que reprendre le cadre (l’université) et la structure narrative de Scream 2. Il se plante même totalement lors de son final et de ses révélations, déjà bien ridicules, en voulant absolument tout relier. C’est un peu gros au bout d’un moment ! Et puis, ça a beau être sanglant et buter du figurant, c’est tout de même dommage que le film finalement ne respecte même pas les règles qu’il énumère. ATTENTION SPOILERS !!!! Car c’est bien beau de nous dire que de nos jours, les personnages originaux ne sont pas à l’abris, que tout le monde peut mourir. Mais dans ce cas, pourquoi faire survivre absolument tous les personnages principaux, et surtout les faire survivre même lorsqu’ils se prennent 12 coups de couteaux dans le bide. Car à partir de là, comment prendre le film au sérieux, voire l’intégralité de la saga au sérieux si on part sur de telles bases en reliant le tout ?

Les plus

Beaucoup de meurtres sanglants, c’est vrai
Parfois bien con et rythmé

Les moins

Une pâle copie de Scream 2
Quand le film se prend au sérieux et se plante
Ce final risible
Pourquoi aucun personnage important ne meurt ?

En bref : Scream VI, ce n’est pas bon. Mais au moins, parfois, c’est stupide et généreux, et donc, ça lui permet de voler un poil plus haut que le précédent. A quand Scream 7 avec le fantôme de Ghostface en tueur maintenant ?

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Some bloody murders
♥ Sometimes so dumb it’s funny
⊗ Just a copy of Scream 2
⊗ When the film takes itself too seriously
⊗ Ridiculous finale and twists
⊗ Why no important character ever dies?
Scream VI is not good. But at least, sometimes, it’s stupid and generous, so a bit better than the previous one. When do we get Scream 7 with the haunted mask of Ghostface?

8 réflexions sur « SCREAM VI de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (2023) »

  1. Bon j’ai pas tout lu (j’ai aperçu le mot SPOILER ahahah). Mais ça fait pas envie. Quand on voit l’état des derniers épisodes de cette franchise, ça donne envie de réévaluer les opus 2 et 3… Après bon, je me connais, lorsqu’il sera dispo dans l’abo Prime, je le verrai, obligé…

    1. Oui, c’est rare avec moi, mais quand un film tend le baton à ce point dans sa dernière ligne droite, il faut évidemment en parler, sa dernière demi-heure étant bien risible, mais le box-office lui donnera raison et on aura dans un an ou deux un septième opus.
      Je n’aime pas du tout SCREAM 3 (comme beaucoup), mais par contre, je trouve que c’est un film passionnant à analyser 😉

  2. Je te trouve presque gentil. 7/20 ? Même 1/20, je ne pourrais pas. Comment trouver un point positif à ce film ? Ils nous prennent pour des imbéciles ! Ça n’a aucun sens, c’est AFFREUSEMENT mal joué, les dialogues sont mauvais, les personnages sont immunisés aux coups de couteaux de boucher (une fois OK, deux fois allez ça passe, mais là C’EST TOUT LE TEMPS). J’en pouvais plus, je voulais que les personnages principaux se fassent trucider – dans un bon slasher, un bon réal et un bon scénariste incluent ce genre de protagonistes insupportables pour « faire plaisir » aux spectateurs (si, si, on aime voir mourir les gens insupportables dans les slashers au cinéma, ne me dites pas le contraire – ou alors je suis un psychopathe ?). Mais là ce n’est même pas le cas, je suis certain que les scénaristes étaient fiers de leurs personnages, à tel point qu’ils les font quasiment tous survivre !

    AU SECOURS !

    1. Dire que d’habitude, on me trouve trop méchant envers les films, là c’est l’opposé haha. Ecoute, la première heure m’a plutôt diverti, c’était affreusement débile, mais on avait droit à un meurtre ou un truc con toutes les 5 minutes, du coup allez, ça passait. Par contre force est de constater que pour la seconde heure, là rien à sauver, si ce n’est, allez, si on est bourré totalement, la connerie de l’ensemble. La dernière demi-heure est une catastrophe intégrale, où en effet, personne ne meurt (le mec qui se prend je ne sais combien de coups de couteau dans la final, par les tueurs, mais t’inquiètes, dans la scène de fin, il est encore là, j’ai halluciné). Pour ça que j’ironise en disant que dans le suivant, faut faire genre le masque hanté par le tueur du premier film. Autant assumer la connerie du truc plutôt que de se prendre au sérieux. Et même quand le scénario a quelques idées (genre la scène de l’échelle entre les deux immeubles, en soit l’idée est cool, pareil pour le cache-cache dans l’apart avec Courtney Cox), là c’est la mise en scène qui ne parvient jamais à mettre les trucs en valeur, à faire durer une tension.

      1. SPOILERS
        Mais qui garde une échelle dans un appartement ? Dans une maison je veux bien… La scène avec Cox est correcte mais pas logique – pourquoi ses amis préfèrent conduire et traverser TOUTE LA VILLE pour la sauver, plutôt que de tout de suite appeler la police ? Comment le flic a-t-il pu faire sortir sa fille de l’appart, mettre un cadavre à sa place et par-dessus le marché tout faire gober à la police scientifique ? Et les innombrables coups de couteau qu’ils se prennent tous et toutes, c’est quasiment du jamais vu à ce point, non ? Et une nana qui met un coup de taser dans les testicules d’un mec qui n’a pas grand-chose à se reprocher (OK il tire sa sœur par le bras), ce n’est pas une agression caractérisée ?

        Et tellement d’autres trucs… Mal joué, mal écrit, on se fiche complètement des personnages… Ils prennent vraiment les spectateurs pour les derniers des demeurés.

        Envie de me refaire le premier film pour me laver l’esprit.

        1. Pour le coup de l’échelle, totalement. Je vois ça comme une idée « de mise en scène ». Tu sais, le genre de trucs où, avec un réalisateur pas trop mauvais derrière, ça peut sauver un mauvais film car il saura quoi faire de l’idée. Mais là, ben, les metteurs en scène, ils sont clairement pas bons. Déjà ce qu’ils avaient fait avant SCREAM 5 (READY OR NOT), c’était pas fou du tout.
          Heureusement, apparemment le tournage du suivant là, rien ne va, ils ont perdus les deux actrices principales, et le nouveau réalisateur, donc le tournage est…. enfin tout le projet prend l’eau. La fin de la saga, peut-être, espérons.
          De base, je ne suis pas fan des premiers films signés Craven, mais force est de constater qu’à force de tirer la saga dans la nullité, ils me font presque aimer les opus 1 à 4.

          1. Oui j’ai vu, ils ont perdu les deux actrices principales – pas à leur avantage dans ce film, mais ce ne sont pas les pires. J’imagine aussi que la direction d’acteurs et que les dialogues n’aident pas.

            Espérons que ce soit bien le dernier clou dans le cercueil de cette franchise (moi j’aime bien les trois premiers mais tu le sais déjà).

            1. Je ne connais en vrai pas trop leur carrière respective, donc je ne me permettrais pas de juger leur talent, vu que là en effet, entre les dialogues, le scénario, et les réalisateurs pas forcément bons, ça n’aide en rien.
              Oui oui je sais. Dire que j’avais vu à l’époque le 2 et le 3 au cinéma. J’avais revu les quatre premiers quand le 5 était sortis pour écrire dessus, j’ai toujours mes textes sur le 2 et le 3 qui attendent sagement de finir en ligne, un jour haha. Le 3, j’ai du mal. En fait, je ne le trouve pas bon du tout, mais je le trouve passionnant dans sa conception (du coup mon article était super simple à écrire car ça m’intéressait un max).

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