VAMPIRE, VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ? 2 (Fright Night Part 2) de Tommy Lee Wallace (1988)

VAMPIRE, VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ? 2

Titre Original : Fright Night Part 2
1988 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h44
Réalisation : Tommy Lee Wallace
Musique : Brad Fiedel
Scénario : Tommy Lee Wallace, Miguel Tejada-Flores et Tim Metcalfe

Avec William Ragsdale, Roddy McDowall, Traci Lind, Julie Carmen, Jn Gries, Russell Clark, Brian Thompson, Merritt Butrick et Ernie Sabella

Synopsis : Plusieurs années après avoir combattu son voisin vampirique, Jerry Dandridge, Charley Brewster a suivi une thérapie et ne croit plus aux vampires. Mais tout va être remis en question le jour où il rencontre la sublime Regine, qui n’est autre que la sœur de Jerry Dandrige. Charley retrouve alors Peter Vincent, présentateur vedette de « Fright Night », pour le convaincre de repartir en chasse avec lui et vaincre Regine…

Vous aimez quand je vous raconte ma vie avec nostalgie hein ? Et bien voilà, gamin, j’adorais Vampire Vous Avez Dit Vampire ? Le premier film de Tom Holland. La VHS tournait souvent. Avec ma mère, oui, on aimait beaucoup. Mais elle, allez savoir pourquoi, elle avait une préférence pour sa suite, le second opus signé Tommy Lee Wallace. Sans doute car contenant plus d’humour. Alors que moi, j’ai toujours eu du mal avec. Mais les années passent, et si j’ai toujours une très grande sympathie (je ne dirais pas adoration non plus) pour le métrage original, que j’ai vu à de maintes reprises avec les années, en VHS, puis en DVD et enfin en Blu-Ray, cette suite, ayant pourtant elle aussi ses fans et un culte, est quelque peu tombée dans l’oubli. Il faut dire qu’en France ou ailleurs, le film n’a pas eu un sort très satisfaisant. Et ce dés sa sortie au final, puisqu’un horrible fait divers vint lui faire pas mal d’ombre. Alors que le film s’apprêtait à sortir au cinéma et que Tom Holland, réalisateur du premier film, et Roddy McDowall, éternel acteur de Peter Vincent, avaient un repas fort sympathique avec le producteur du film au sujet d’un éventuel troisième opus pour une possible année 1990, le soir même, le producteur est assassiné par ses enfants. La morale de toute cette histoire ? Le troisième film ne se fera pas, et la sortie du film devient minimale, n’ayant droit qu’à une poignée d’écrans aux Etats Unis avant d’apparaître dans les vidéos clubs, le tout sans aucune pub, si bien que beaucoup de spectateurs ignoraient jusqu’à l’existence du film. Mais les années n’arrangent pas les choses, puisque ce Fright Night Part 2 n’aura eu droit qu’à une sortie en DVD en Amérique, dans un format recadré 4/3, à tirage très limité, et épuisé presque immédiatement à sa sortie, faisant grimper son prix sur le marché de l’occasion. Et en France ? Rien du tout, c’est plus rapide. Du coup passé la sainte époque de la VHS et mon passage au DVD au début des années 2000 (2000 pour être exact, mes deux premiers dvds achetés étant Orange Mécanique et Eyes Wide Shut), je n’ai plus jamais revu le film. Jusqu’à aujourd’hui. Dans une magnifique copie restaurée, HD, au format respecté, et en VO s’il vous plait ! Parfait donc pour redécouvrir le film dans de parfaites conditions, et possiblement le réhabiliter, l’apprécier pour ce qu’il est. En tout cas, une chose que l’on ne pourra pas reprocher au métrage, c’est son envie de ne pas faire un simple copier coller du film original, là où beaucoup de suites opportunistes ne font que reprendre l’exacte formule.

Ici, on retrouve nos personnages plusieurs années après le premier film. Charley voit un psy et est toujours traumatisé par les événements, Peter Vincent présente toujours son émission Fright Night mais son comportement a radicalement changé, sachant pertinemment que les créatures de la nuit existent. Bon, tout n’est pas rose, mais tout n’est pas noir pour autant, Charley ayant une nouvelle petite amie qui le soutient. Et alors qu’il parvient enfin dans un sens à tout laisser derrière lui, le voilà qui va rechuter, avec l’arrivée dans la ville d’un groupe plutôt suspect de quatre personnages, qu’il va très rapidement suspecter d’être des vampires. Sauf que Charley est en réalité déjà sous le charme de la chef du groupe, Regine, qui le séduit et va lui faire perdre pied, petit à petit. Et Regine et sa bande, ils ne plaisantent pas du tout, puisque leur but semble de faire vivre l’enfer à Charley et Peter, quitte à détruire au passage la vie de la petite amie de Charley, mais aussi de leur entourage. Le film ne ménage pas ses effets, en effet, dés le début, la nature des différents personnages est révélée. Regine est une vampire oui, mais à ces côtés, s’il y a bien une autre vampire, les deux autres de la bande sont très différents. Louie par exemple n’est pas un vampire, mais un loup garou, et il amènera beaucoup d’humour dans le métrage. Bienvenu ou pas, ça, c’est à chaque spectateur de prendre la température, je suis plutôt mitigé sur ce point, tant parfois, l’effet semble forcé, mais que j’aurais néanmoins eu quelques sourires devant mon écran. Quand au dernier de la bande, d’ailleurs joué par ce grand gaillard de Brian Thompson, qu’une partie du public se rappellera pour avoir fait le méchant dans Cobra pour la Cannon Films, tandis que d’autres préféreront se souvenir qu’il était Shao Kahn dans l’immonde Mortal Kombat Annihilation, joue un personnage dont on ignore beaucoup de la nature, mais qui a la fâcheuse manie de se nourrir de tous les insectes croisant sa route. Un homme de main assez étrange ? Oui voilà ! Fright Night Part 2 multiplie donc les antagonistes, les situations, et change quelque peu la dynamique du métrage, puisque Charley et Peter ne doivent plus tenter de déceler la vérité et de sauver la petite amie de Charley (même si dans les faits, si, lors de certains passages), mais plutôt tenter de sauver leur propre peau face à plusieurs personnages qui ont une vraie dent (oh oh) contre eux.

Charley est séduit, manipulé, affaiblit, tandis que Peter Vincent ira même faire un petit détour à l’asile. Le scénario, signé à trois, évite donc certains pièges de la suite facile, non sans céder sur d’autres aspects à la facilité, avec de l’humour plus présent, et une multiplication des scènes horrifiques, ainsi que des effets saignants, oubliant par moment une partie de l’élégance du premier métrage. Sans pour autant la jeter à la poubelle, certaines scènes venant même reprendre, rapidement, quelques moments du premier film, le tout toujours avec la bande son de Brad Fiedel pour en accentuer l’effet, comme lors de cette danse hypnotisante dans une boite de nuit. Une suite donc qui cherche parfois à nous rappeler le premier film, tout en essayant le plus possible de tracer sa voie. Tout à son honneur, même s’il n’y parvient pas toujours. Peut-être car dans le fond, Tommy Lee Wallace n’étant pas l’homme de la situation ? Possible, puisqu’il faut avouer qu’en tant que réalisateur, passé Halloween 3 et ce film, sa carrière se sera faite dans le monde de la télévision, de manière anecdotique, et que sa carrière de scénariste, en dehors de ses propres films, est plutôt brève également (Amityville 2). Il n’est pas mauvais, mais son approche souvent assez rentre dedans ne convient pas forcément. Par contre, étonnement, il parvient dans le scénario à placer des éléments plutôt intéressants. Anodins certes, mais intéressants et bien présents, comme ce Peter Vincent vieillissant qui se fait virer de sa propre émission, nous rappelant presque qu’en 1988, le cinéma de genre allait mal, délivrant toujours plus de suites de mauvaises qualités au sous genre du moment, le slasher (durant ces années là, c’est Halloween 4 et 5, Vendredi 13 Chapitres 7 et 8 qui sortent). Loin de moi l’idée de vouloir trop intellectualiser le film de Wallace, mais le côté cynique de son film semble refléter la réalité de son époque. Mais peu importe comment on le prend, Fright Night Part 2 n’est pas mauvais. Il est rythmé, a des idées, une partie du casting rempile, les effets spéciaux sont nombreux, et on y découvre Julie Carmen sublime à l’écran, six ans avant qu’elle ne tourne pour John Carpenter dans l’Antre de la Folie.