TOILET NO HANAKO-SAN SHIN GEKIJOBAN
Titre Original : Toire no Hanako-San Shin Gekijôban – トイレの花子さん 新劇場版
2013 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Yamada Masafumi
Musique : Yasaka Hiroki
Scénario : Kokoya Anzu
Avec Ueno Yûka, Misaki Ayame, Yasuda Seia, Tanaka Akika, Yamakawa Rina, Shijo Haruna et Baba Ryoma
Synopsis : Sayo déménage dans une petite ville à la campagne pour rester avec sa grand-mère. Dans son nouveau lycée, elle se trouve rapidement une amie, qui s’avère être victime de harcèlement par ses camarades de classe. Ne réagissant pas par peur, la situation amène au décès de son amie.
Yamada Masafumi n’est pas connu du grand public, ce qui ne l’empêche pas de se montrer, la plupart du temps, un très honnête artisan. Il y a 10 ans, lorsqu’il officiait au cinéma sur la saga Hitori Kakurenbo en lui offrant deux opus très réussis, j’aurais même pu parier sur sa carrière. Seulement à peine quelques années plus tard, j’avais déchanté en tombant sur ses deux adaptations du jeu vidéo Corpse Party. Oui, le second opus était fort sympathique et relevait le niveau, mais le mal avait été fait avec le premier métrage. Car Masafumi, il dépend des scénarios qu’il a entre les mains, des budgets, des producteurs, de tout un tas de facteurs extérieurs, et parfois donc, comme avec le premier Corpse Party, ça ne peut pas faire de miracles, c’était juste pénible à regarder. J’ai lâché prise, ce qui au final n’est pas bien grave, puisqu’il n’a pas non plus une carrière débordante de métrages. Jusqu’à retomber sur Toire no Hanako-san Shin Gekijôban, un de ses métrages signés en 2013, et donc, avant le Corpse Party de 2015. J’étais déjà plus confiant, puisque Hanako-San, sa légende, on la connait, vu le nombre de métrages, cinéma ou DTV, sans compte les documentaires et documenteurs existants sur le sujet. Mais c’est aussi là le piège, que peut-on ajouter à une légende aussi connue en 2013, alors que cela faisait déjà 20 ans que les métrages sur la légende sortaient régulièrement ? C’est un peu comme Kuchisake Onna. Au bout d’un moment, on a fait le tour, et à moins d’avoir une idée de génie et de connaître les codes sur le bout des doigts pour se permettre de les briser avec intelligence, et bien, mieux vaut s’abstenir. L’ironie de tout ça, c’est que Toire No Hanako-San Shin Gekijôban n’est pas un mauvais film, et j’aurais même passé un bon moment devant pendant 1h30.
Mais de l’autre côté, il faut accepter l’évidence, son métrage n’invente rien et se fait même paresseux dans certains domaines. Mais Yamada Masafumi connait assez son travail pour que son métrage soit professionnel, et un minimum prenant. Car s’il y a bien quelque chose sur lequel le réalisateur semble souvent apporter un soin particulier, c’est sur les ambiances sonores de ces films. Pas de vide, pas de gros sons pour amener un jumpscare, mais une ambiance musicale atmosphérique lente et souvent présente pour poser immédiatement une ambiance pesante et durable. Lors de plusieurs scènes, son travail sur le son est payant, même s’il réutilise des idées de ses deux Hitori Kakurenbo, notamment ce mal être dans des classes silencieuses, ou avec cette jeune femme assise, seule dans une bibliothèque, avant de faire apparaître des jambes dans le cadre. De même, Masafumi maitrise clairement son montage. Sa caméra est le plus souvent stable, sur pieds, le montage n’en fait pas des caisses, ne donne pas de rythme faussé mais sait justement se poser, et ça fonctionne. Evidemment, l’on sent le petit budget, avec cette école où en dehors de la classe de notre héroïne fraichement débarquée en ville, il semble ne pas y avoir beaucoup de figurants. De même dans les rues. Le peu d’argent disponible par contre se retrouve à l’écran. Une photographie propre et sans excentricité mais avec quelques idées, de très rares effets spéciaux mais plutôt réussis et faisant le travail comme il se doit. Non, là où ça pèche véritablement, c’est dans son récit. La jeune fille qui quitte la grande ville pour aller vivre chez sa grand-mère, le spectateur connait. La légende de Hanako-San, les apparitions spectrales, les toilettes, ça aussi on connait, un peu trop bien même. Et forcément qui dit Hanako-San dit aussi harcèlement scolaire.
On y aura droit, bien évidemment, avec les coups bas à base d’insectes placés dans des bentos, où ce moment fort prévisible où la lycéenne harcelée se retrouve enfermée dans les toilettes dans lesquelles on lui jettera des sceaux d’eau à la tronche. Rien de nouveau, mais étonnement, le tout est suffisamment bien emballé (techniquement) et interprété (pas de gros surjeu) pour faire passer la pilule, avec en prime une poignée de petites séquences forts sympathiques qui viennent clairement nous faire entrevoir ce que le film aurait dû être avec un peu plus d’originalité sur l’ensemble du projet. L’ouverture par exemple est efficace, une poignée de scènes où le réalisateur fait ce qu’il fait de mieux (l’attente lourde avant l’horreur), et les rares moments plutôt chocs du récit qui font plaisir à voir, notamment car ils sont plutôt bien amenés et convaincants. Dans un monde parfait et ignorant, Toire no Hanako-San Shin Gekijôban est même une bonne porte d’entrée pour connaître la légende. Mais dans le monde actuel, la légende est bien trop connue depuis le milieu des années 90 pour faire effet tout du long. Mais encore une fois, le métrage est loin d’être désagréable, et à défaut de surprendre, on passe 1h30 plaisantes.
Les plus
Quelques scènes très efficaces
Techniquement solide
Ça se laisse suivre
Les moins
Une légende trop connue
Rien de bien neuf à l’horizon
En bref : Toire no Hanako-San Shin Gekijôban ne renouvelle pas le genre, ni la légende, mais peut au moins compter sur le professionnalisme de son metteur en scène pour livrer un film sérieux et bien rodé. Déjà ça, mais si on aurait espéré plus.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A few really effective scenes ♥ Technically well done for its budget ♥ Easy to follow and entertaining |
⊗ The legend is too well known ⊗ Nothing new in here, all is predictable |
Toire no Hanako-San Shin Gekijôban doesn’t do anything new for the genre, or the legend, but at least, it’s a well done little film, the director delivers a pretty solid film. It could be better, but it’s nice. |