Titre Original : American Ninja
1985 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h35
Réalisation : Sam Firstenberg
Musique : Michael Linn
Scénario : Paul De Mielche, Avi Kleinberger et Gideon Amir
Avec Michael Dudikoff, Steve James, Judie Aronson, Guich Koock, John Fujioka, Don Stewart, John LaMotta, Yamashita Tadashi, Phillip Brock et Tony Carreon
Synopsis : Joe Armstrong, un soldat américain, stationne aux Philippines. Il y affronte une organisation de ninjas, qui vole les armes de l’armée.
Si je connais surtout la Cannon pour ces films avec Bronson d’un côté et Chuck Norris de l’autre, il est vrai qu’avec un tel catalogue et un rythme de production pire qu’endiablé à faire rougir le rythme du MCU, je ne m’étais par exemple jamais penché sur le cas des films de ninjas. Sans doute car en réalité, cela ne m’a jamais intéressé, peu importe que ce soit des nanars de la Cannon, ou des nanars 2 en 1 signés Godfrey Ho, les ninjas ne m’attirent pas. Mais comme il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis, je me suis procuré quelques biseries en espérant passer un bon moment de détente, avec le premier opus d’American Ninja de 1985, et la trilogie sobrement intitulée Ninja, datant d’entre 1981 et 1984. Et en grand aventurier, et surtout car Ninja 3 a sa petite réputation nanarde et que j’aime terminer par le meilleur, j’ai donc décidé de commencer le périple ninja par American Ninja. Grand mal m’en a pris, car pour le coup, il faut l’avouer, ça ne motive pas des masses à continuer. American Ninja, c’est l’histoire de Joe, un Américain pur souche qui est à l’armée, mais qui montre rapidement des capacités hors du commun. Pour ne pas vendre la mèche trop tôt sur le pourquoi du comment, monsieur Joe est amnésique, car ce sera trop simple sinon. Après avoir joué les héros en déjouant une tentative de détournement de matériel militaire, Joe n’est pourtant pas accueilli comme un héros. Il se met quelques militaires ripoux à dos, ses camarades qui sont punis avec lui. Mais il récolte l’amour de la fille du colonel, sublime Judie Aronson aperçue l’année précédente dans le quatrième opus de la saga Vendredi 13, et tape dans l’œil du jardinier local, en réalité un ninja sous couverture.
Mais du coup, il se met en plus à dos un cartel local, qui utilise pour ses basses besognes un ninja noir. Noir ? Oui, il s’est détourné du code des ninjas, du coup, il est méchant. Voilà pour ce qu’il faut savoir, sur cette histoire palpitante avec romance, trahisons, tentatives d’assassinats, militaires corrompus et techniques ninjas en carton à base de fumée, de shuriken, et de gants qui lancent des lasers qui font exploser des pots de fleurs… oui, tout est possible, on est chez la Cannon de toute façon. Mais malheureusement, le spectacle fut très loin d’être aussi fun qu’espéré. En fait, ce fut plutôt l’inverse, pas bien palpitant. American Ninja, s’il se fait généreux surtout dans ses 15 dernières minutes (là où le budget intégral a dû partir, car le film n’a coûté qu’un petit million), et bien c’est chiant la majeure partie du temps. Pourtant ça commence cash avec une attaque de camion, des ninjas risibles, et une femme qui prouve que la Cannon prend les dictons au pied de la lettre (femme au volant…). Mais passé l’introduction, c’est alors le vide, avec la camaraderie à la caserne, l’amitié avec Steve James, ce Michael Dudikoff qui fait ce qu’il peut alors qu’il n’a jamais eu de formation martiale, Judie Aronson toute mignonne mais qui, à part être l’intérêt sentimental du héros et se faire kidnapper, n’a pas grand-chose à jouer, et un méchant Colombien qui parle avec un accent à couper au couteau. Et des ninjas, partout, pas toujours bien agiles mais pas grave. Mais le film souffre du même syndrome que le premier Portés Disparus. Ça commence fort, ça fait tout exploser sur la fin dans une overdose over the top de mauvais goût, mais entre les deux, il y a un film qui ennuie profondément quoi qu’il arrive.
Alors de temps en temps, on a bien un rapide combat, une petite cascade à moto, une explosion qui nous rappelle bien que les années 80, c’était le top de l’explosion réelle faite sur le plateau, on a deux pauvres Japonais forcés de jouer les ninjas, avec ce que cela comporte de « discrétion », de gadgets improbables et parfois, de dictons. Notons d’ailleurs qu’un des acteurs refera une apparition dans la saga, dans American Ninja 5, tardif opus de 1993. Mais de vous à moi, ce premier American Ninja aura eu raison de moi, et si je ne m’avoue pas vaincu car la trilogie Ninja m’attend, en ce qui concerne la saga American Ninja, ce sera non. Surtout que ce premier opus bénéficie tout de même d’un certain statut, de nostalgie de la part de certains, nostalgie envers la période Cannon. Alors que les suites ont déjà moins bonne réputation. Pourquoi s’infliger ça donc ? Est-ce un mauvais film ? Oui. Est-ce un mauvais film de ninja ? Sans doute. Un mauvais film pour la Cannon ? Certains dirons un de plus, d’autres crieront avec tendresse au grand non. Pour ma part, le spectacle assez basique proposé ne m’a jamais vraiment intéressé, jamais vraiment amusé, et seul le final m’aura sorti de ma torpeur.
Les plus
Un final qui fait tout exploser
Judie Aronson fort charmante
Les moins
Pas très intéressant
Un rythme souvent mollasson
Se prend un peu trop au sérieux
En bref : American Ninja est le début d’une longue saga, mais assurément pas d’une bonne saga si la suite est pire. Ce premier opus au budget réduit se lâche sur son final certes, mais avant, c’est surtout l’ennui qui frappe le spectateur. Une technique ninja peut-être ?
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The finale makes everything explode ♥ Judie Aronson is lovely |
⊗ Not very interesting ⊗ Badly paced ⊗ Takes itself way too seriously |
American Ninja is the start of a long franchise, but definitely not a good one if this is worst after that. This first film with a low budget has an explosive finale, it’s true, but it’s most of the time boring. |
Juste un cran au-dessous de « Army of the dead » ? 😉 Voilà qui ne motive guère pour le Snyder si on est dans le même registre que cette bouse fracassée aux shurikens.
Je louais ces films chaque week-end au vidéoclub durant mon enfance, j’en garde un super souvenir. Je ne les ai jamais revus… Mais cette chro me donne envie de sauter le pas ! J’ai besoin de ma dose de shurikens en plastique !
De la Cannon en mode Ninja, j’ai les 3 films NINJA (dont le nanar culte NINJA 3, mix entre film de ninja, L’Exorciste et Flashdance) à voir. Bon faudra trouver la motivation de mon côté, mais je suis curieux, ça a été un tel phénomène durant les années 80.
J’ai l’intégrale des AMERICAN NINJA si ça t’intéresse.
(je pense connaitre ta réponse mais je tente quand même ahahah)
Et vu ton amour pour les films de la Cannon (sauf rares exceptions), oui, pas pour toi hein 😉
Je l’ai revu aujourd’hui. Ce n’est pas une bouse ! Rick est très dur avec ce film. C’est un divertissement léger avec des ninjas et des mitraillettes, calibré pour les enfants. Franchement je le trouve chouette, avec du suspense, de l’action (mollassonne certes), un complot, des traitrises, des tentatives d’assassinat, Michael Dudikoff et Steve James sont inoubliables (RIP Steve), les décors naturels sont dépaysants, il y a des tanks, des ninjas rouges, bleus, orange… Vive AMERICAN NINJA !
Des ninjas multicolores, et voilà, Oli est content haha. Bon, tu vas peut-être me motiver à me faire NINJA 1 à 3, pour qu’on puisse continuer d’en parler 😉 Mais pas AMERICAN NINJA 2, ça je te laisse le plaisir de le revoir seul.
Tu as vu NINJA ASSASSIN de 2009 ? C’est l’héritier de toute cette période faite de VHS, de ninjas et de soldats américains en treillis, sauf que c’est mieux filmé, mieux interprété, mieux en tout.
Jamais vu, mais il me semble que tu en avais parlé (une chronique sur DSR ? Ou alors sur le forum à l’époque, ou ton site, je ne sais même plus à force). Je sais que le film est apprécié en général, mais jamais franchis le pas. Niveau ninja, je n’ai vraiment rien vu, ça ne m’avait pas attiré dans les années 80/90, et du coup, NINJA ASSASSIN lors de sa sortie, ça ne m’attirait pas, car le concept même ne me parlait pas. Mais si c’est si bien que ça, je tenterais oui à l’ocaz.
La défense d’un fan redonne tout de suite des couleurs au film 😀