Titre Original : 白く濁る家
2022 – Japon
Genre : Atmosphérique
Durée : 45 minutes
Réalisation : Tanaka Hiromi
Scénario : Tanaka Hiromi
Avec Saitô Yoshiki, Fujimoto Izumi et Nakushima Tôko
Synopsis : Yoshinori revient chez sa mère après des années de silence. Il souhaite lui présenter sa fiancée, Kanae. La mère de Yoshinori vit seule, isolée dans sa grande maison en pleine campagne, vraisemblablement toujours pas totalement remise du décès de son autre fils. Sur place, l’atmosphère est lourde, et la mère de Yoshinori a parfois un comportement étrange.
Parfois, il suffit de peu de choses pour faire un bon film, même lorsqu’il ne dure que 45 minutes. En général, avoir un minimum de talent, et savoir s’entourer d’une équipe solide, ça aide. Shiroku Nigoru Ie, baptisé à l’international bien qu’il soit inédit hors du Japon The Blood, c’est un de ses films là. Un film qui n’en a pas l’air comme ça, mais a beaucoup à proposer, sait toucher certains sujets parfois sensibles et pas seulement au Japon, tout en prenant pour inspiration une certaine mouvance actuelle du cinéma horrifique, menée par des réalisateurs comme Ari Aster et Robert Eggers. Car à la vision de The Blood, avec sa grande maison, son drame familial, ses longs silences tendus, ses travellings lents et millimétrés, j’ai énormément pensé à Hereditary. Ici, c’est Yoshinori qui prend la route avec sa fiancée Kanae pour retrouver sa mère, vivant dans une grande maison de campagne, qu’il n’a pas revu depuis des années, suite au décès de son frère Satoru, et donc, du second fils de sa mère. Un lieu unique, une seule journée, seulement trois personnages. Shiroku Nigoru ie joue sur le minimalisme, et sait exactement quoi nous montrer, quand nous le montrer, et comment mettre en image ces idées. Il ne faut pas plus de quelques minutes pour comprendre que l’on est là face à de l’horreur atmosphérique, de celle qui nous écrase littéralement, qui se construit à base de non-dits, de longs regards, de longs silences.
Et il ne faut ainsi pas plus de quelques minutes pour être séduit, surtout que le métrage fait très bien les choses. Sans rien révéler de son intrigue ou de ses véritables thématiques, car ce serait tout de même dommage de tout dévoiler d’un métrage de seulement 45 minutes qui vaut clairement le coup d’œil, The Blood est déjà un très bel objet filmique. Mise en scène très appliquée, mouvements de caméra élégants, photographie agréable de jour et toujours lisible et merveilleusement contrastée de nuit. Même le casting, qui aurait pu rapidement devenir une épine dans le pied d’un métrage qui doit énormément aux personnages et aux acteurs, à leurs réactions, sont tous excellents, mention spéciale à la scène finale. Seule véritablement la musique, au départ véritable point fort du métrage durant 25 minutes, devient dés lors beaucoup trop envahissante et constante durant les 20 minutes suivantes. Assourdissante même parfois, non pas pour appuyer les effets (bon point) mais en fournissant une ambiance sonore beaucoup trop surchargée. Plus surchargée en tout cas que le visuel du film, sobre, et préférant l’ambiance et l’attente aux effets faciles. Rien que pour ça, on conseillera le film !
Les plus
Une ambiance tendue
Excellente atmosphère et mise en scène
Très bons acteurs
La première partie, excellente en tout point
Les moins
Dans la seconde partie, une musique trop appuyée
En bref : Court métrage méconnu, inédit hors du Japon, Shiroku Nigori ie est une excellente surprise, tendue, bien faite, prenante, portée par de bons acteurs et un réalisateur qui sait ce qu’il veut.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A tense atmosphere ♥ Excellent atmosphere and staging ♥ Very good actors ♥ The first part, excellent in every way |
⊗ During the second part, the music is too loud |
Little-known short film, unreleased outside Japan, Shiroku Nigori ie is an excellent surprise, tensed, well done, gripping, carried by good actors and a director who knows what he wants. |
Oui, une excellente surprise ce petit film. Bien dérangeant comme il faut.