BLOODY MURDER de Ralph E. Portillo (2000)

BLOODY MURDER

Titre Original : Bloody Murder
2000 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h28
Réalisation : Ralph E. Portillo
Musique : Steven M. Stern
Scénario : John R. Stevenson

Avec Jessica Morris, Peter Guillemette, Patrick Cavanaugh, Crystalle Ford, Michael Stone, Justin Martin, Tracy Pacheco et Lindsey Leigh

Synopsis : Qui est Trevor Moorehouse ‘ Une légende ‘ Des balivernes de grand-mère… C’est ce que pensent les six jeunes gens qui s’installent dans l’un des chalets du camp de vacances de Placid Lines. Isolés au cœur de la forêt, les imprudents se rendent rapidement compte que Trevor Moorehouse existe bel et bien, mais qu’il est trop tard pour fuir…

Imaginez un peu, nous sommes en 2000, le slasher est de nouveau sur le devant de la scène depuis 1996 et le succès de Scream, et les œuvres surfant sur cette vague qui sera rapidement surnommée par beaucoup le néo-slasher arrivent par dizaines. Cherry Falls, Souviens-toi l’été Dernier, Urban Legend, Mortelle St-Valentin… Même les sagas cultes s’orientent vers ce renouveau, avec Halloween 20 Ans Après par exemple. Mais tout ça, ce sont des films de cinéma, qui ont, qu’on les aime ou pas, un budget, des studios derrière, des techniciens compétents, des acteurs qui, un peu à l’image des slashers du début des années 80, ne demandent qu’à percer. Puis il y a la case DTV. Et si en général, je n’ai rien contre la case DTV, puisqu’elle offre parfois à des projets une chance de voir le jour, dans le cas du slasher, genre ultra codifié et surtout qui n’intéresse souvent que par quelques facteurs, passer par la case DTV fait peur. Bloody Murder, métrage de Ralph E. Portillo, qui a eu les honneurs d’une suite, c’est un film étrange. Car en soit, il suffit de regarder une poignée de minutes pour comprendre, et se dire que le réalisateur et son scénariste, ils aiment le genre, et le connaissent, en particulier le slasher ultra basique du début des années 80. Car Bloody Murder, c’est un peu comme regarder un énième métrage de la saga Vendredi 13, mais totalement expurgé des deux seuls éléments qui intéressent les spectateurs du genre. A savoir donc, expurgé de ses meurtres inventifs et de plus en plus sanglants, vu que souvent, tout a lieu hors champs, et avec des armes offrant des meurtres d’une banalité consternante, mais également expurgé de tout aspect coquin. Pas une seule paire de fesses, pas un seul téton qui pointera.

Alors en soit, la formule ne change pas. Un groupe de jeunes moniteurs se rend dans un camp pour y travailler avant son ouverture, sauf qu’un mystérieux tueur caché derrière un masque de hockey va les abattre un par un. Mais les jeunes n’ont que faire du danger, ils vont rester, et ce malgré les avertissements du vieux papy trainait dans la forêt. Oui, le scénario a même été reprendre le papy qui averti les protagonistes du danger dans les premiers opus de la saga, en lui donnant des lignes de dialogues qui sont en réalité exactement les mêmes qu’à l’époque. On pourrait presque dire, à ce rythme, que l’on ne tient plus là un hommage mais un plagiat pur et simple. Le plagiat, on le retrouve donc dans le lieu de l’action, mais aussi dans la structure même du film, dans ses personnages si on peut les appeler ainsi, mais même au niveau du tueur. Pas de Jason Voorhees ici, mais un Trevor Moorehouse (avouez, ça… non je la ferme), qui portera un masque de hockey différent de celui de Jason, mais… qui est exactement le même masque vu dans Sleepaway Camp 2, qui lui-même se servait du masque dans une scène pour parodier Vendredi 13. La boucle est bouclée ? Moui, pas de la plus belle des manières. Jessica Morris, qui joue ici la fameuse final girl, avouera d’ailleurs en interview détester littéralement le film. On la comprend, car Bloody Murder n’a rien pour lui. Son scénario est inexistant et ne fait que reprendre la formule des Vendredi 13, le cahier de charge du slasher est désespérément absent, pas de gore, pas de cul. Pour le reste, et bien on peut s’en douter, on a des acteurs qui n’ont pas grand-chose à jouer, et une technique souvent à la ramasse.

DTV du début des années 2000 oblige, on a là un film tourné au format 4/3, pour l’époque où nos bonnes vieilles TV étaient toutes dans ce format-là, et qui, à de rares exceptions près, était surtout un format télévisuel sans âme. Bloody Murder, c’est exactement ça, on a souvent l’impression de voir un film tel qu’un amateur de slasher n’ayant jamais tenu une caméra de sa vie pourrait le faire, c’est filmé platement, les plans se contentent tous de filmer « l’action » bêtement, l’éclairage est fonctionnel mais jamais beau, jamais intéressant, et faute de budget, le film se retrouve surtout à filmer des dialogues inintéressants entre les personnages plutôt qu’une histoire de survie dans un camp de vacances. A la limite, on pourra rire des quelques erreurs du film (une tronçonneuse changeant de taille en fonction des plans, un tueur qui semble parfois avancer vers ses victimes comme un mec en pleine déprime en agitant ses bras dans tous les sens), mais est-ce suffisant pour vouloir perdre 90 précieuses minutes de sa vie ? Je vous le demande. Car si le monde du DTV a été le refuge de certains films qui n’auraient pas pu exister sans lui, il est aussi le refuge de productions opportunistes et fauchées qui n’auraient, elles, pas dû exister, point barre.

Les plus

En étant bourré, parfois, on peut en rire

Les moins

Une simple copie de Vendredi 13
Il est où le gore ?
Ils sont où les boobs et les culs ?
Jamais inventif, jamais sanglant
Un DTV torché à l’arrache

En bref : Bloody Murder, c’est comme Vendredi 13… sans argent, en 4/3, filmé avec les pieds, sans le gore, sans le cul, sans aucune idée pour les meurtres, mais avec tous ces clichés.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ If you’re drunk, probably funny ⊗ Just a Friday the 13th ripoff
⊗ Where is the gore?
⊗ Where are the boobs and butts?
⊗ Never interesting, never bloody
⊗ Just a straight to video film shot quickly
Bloody Murder, it’s like Friday the 13th… with no money, in 1.33 ratio, with no gore, no nudity, no ideas, but with all the clichés.

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