A LAMB IN DESPAIR (人肉玩具) de Tony Leung Hung-Wah (1999)

A LAMB IN DESPAIR

Titre Original : 人肉玩具
1999 – Hong Kong
Genre : Thriller
Durée : 1h28
Réalisation : Tony Leung Hung-Wah
Musique : beaucoup trop de Fabio Frizzi
Scénario : Tony Leung Hung-Wah

Avec Anthony Wong, Sherming Yiu, Edward Mok, Karen Rong, Cheung Tat-Ming, Simon Lui, Gloria Lam, Joe Cheung, Leung Chi-Man et Lam Wai-Yin

Synopsis : Un serial killer qui après une escapade meurtrière aux USA et un procès où il fut reconnu innocent, revient à HK. Là, un policier et un journaliste vont s’efforcer de prouver sa culpabilité. Notre tueur lunatique et schizophrène continue ses méfaits.

Je ne savais pas grand-chose sur A Lamb in Despair avant de me lancer, si ce n’est que le film est estampillé Cat III et qu’il met en avant Anthony Wong. A partir de là, il n’est pas bien difficile d’imaginer monts et merveilles quand on est un brin connaisseur du genre et de l’acteur. Sauf que, pas de bol, A Lamb in Despair est un film mineur, voire moyen, avec une poignée de scènes bien kitch et ratées, et Anthony Wong ne joue pas le psychopathe mais le gentil journaliste à ses trousses. Pour un film de 1999 alors que le « genre » était plus ou moins éteint, on pourrait presque dire que c’est un coup d’épée dans l’eau. Pourtant, des idées, le film de Tony Leung Hung-Wah en a, pour surprendre le spectateur et tenter de se différencier d’une décennie de films chocs et provocateurs. On pourra dire déjà que le métrage fait de bonnes choses avec ces personnages et donc, avec ses acteurs. Avoir Anthony Wong dans un Cat III, c’est limite logique en fait, mais lui faire jouer le gentil journaliste, c’est un pari osé qui vient surprendre le spectateur, surtout que mine de rien, Wong est presque toujours bon. Vouloir mettre en avant le passé du tueur, joué par Edward Mok, et ainsi en quelque sorte justifier ses actes, mettant bien en avant le fait qu’il soit un homme endommagé durant sa jeunesse, c’est bien aussi, cela change des simples enfoirés que l’on trouve parfois dans ce genre de métrages. Maintenant, en tant que thriller avec tueur en série estampillé Cat III, est-ce que ces quelques éléments peuvent changer la donne ? Absolument pas, quand tout le reste à côté alterne le pas fou et le mauvais.

Nous suivons donc d’un côté Edward Mok en tueur en série qui revient d’un long séjour aux Etats Unis, où il aurait commis 25 meurtres, mais n’a pas pu être déclaré coupable par un tribunal. Il revient donc au bercail, où il retrouve son père, son crush de jeunesse, et tous les traumas liés à sa mère qui le pourchassent encore de nos jours. Une partie plutôt sympathique à défaut de voler haut. Disons que si l’on apprécie un tant soit peu ce genre de cinéma, ça passe bien, surtout que comme dit plus haut, le film fait le choix de donner un minimum de fond à ses personnages, et donc de ne pas se transformer en bête film accumulant les scènes chocs, les meurtres, les viols et j’en passe. Un film qui tente donc d’être un peu plus que ce que l’on attend simplement de lui. Comme note d’intention, c’est bien, très bien. Mais ça a quand même par moment du mal à fonctionner, soit car l’on ne reste pas assez longtemps aux côtés du tueur pour « justifier » ses actes ou alors justement être mal à l’aise, puisque le métrage alterne deux points de vue différents, mais aussi car l’intrigue se fait par moment tellement évidente que bon… Car oui, à côté donc, nous avons une autre intrigue, avec un flic (forcément pas doué) et un journaliste joué par Anthony Wong qui en réalité ne sert véritablement pas à grand-chose, passant le plus clair de son temps assit dans son bureau à dire lui-même qu’il ne peut rien faire, ou bien à s’engueuler avec le reste de son équipe, entre ceux qui le soutiennent, et les autres. Cette partie-là, malgré la présence d’Anthony Wong, est loin d’être bien passionnante. Elle est même plutôt anecdotique, et par moment, ennuyante.

Néanmoins, l’on pourra retenir deux choses du métrage. Une plutôt positive, et une affreusement négative. Niveau positif, on notera déjà que les acteurs s’en sortent plutôt bien, et que les quelques scènes chocs, si elles ne le sont jamais réellement (c’est assez soft, sauf si une femme nue et des meurtres hors champ vous choquent !), sont néanmoins sympathiques. Notre tueur allant jusqu’à kidnapper une femme qu’il gardera à ses côtés, comme « esclave ». Mais le positif s’arrête malheureusement là, car outre son rythme vraiment pas fameux, le fait que la moitié de son intrigue tourne en rond et ralentit le tout, il faut signaler qu’à plusieurs reprises, le film plonge la tête la première dans le nanar. On pourrait citer comme exemple ses quelques flashbacks censés montrer le traumatisme de notre tueur, mais l’ensemble est assez difficile à prendre au sérieux. Voir le tueur enfant enfermé plusieurs jours dans la salle de bain avec sa mère lui disant que s’il a soif, il a l’eau des WC, ben c’est cool, mais bon, il y a le lavabo juste à côté, donc au final, je ne vois pas où est le problème ! Mais le pire du pire, c’est son final, qui s’engouffre dans un rendu théâtral avec personnages arrivant les uns après les autres, parfois en incrustation totalement foirée, et qui nous ferait presque avoir un sourire compatissant devant notre écran. Mais si, ce sourire que l’on a lorsque notre enfant nous apporte un dessin tout moche, mais qu’on l’excuse car il est jeune et c’est notre enfant. Ce genre de sourire, où l’on se dit que ce qu’on a devant les yeux, c’est quand même bien raté.