Titre Original : Pet Sematary Bloodlines
2023 – Etats Unis
Genre : Préquelle inutile
Durée : 1h27
Réalisation : Lindsey Anderson Beer
Musique : Brandon Roberts
Scénario : Lindsey Anderson Beer et Jeff Buhler
Avec Jackson White, Natalie Alyn Lind, Forrest Goodluck, Isabelle LaBlanc, Henry Thomas, David Duchovny, Jack Mulhern et Samantha Mathis
Synopsis : La mort est parfois préférable… En 1969, le jeune Jud Crandall rêve de quitter sa ville natale de Ludlow, dans le Maine. Il y découvre de sinistres secrets enfouis et se trouve forcé d’affronter une sombre histoire de famille qui le maintiendra à jamais lié à Ludlow. En s’unissant, Jud et ses amis d’enfance doivent combattre un mal ancien qui s’est emparé de Ludlow depuis sa fondation et qui, une fois déterré, a le pouvoir de tout détruire sur son passage.
S’il y a bien quelque chose d’ironique avec ce nouveau Pet Sematary qui débarque sans prévenir, c’est qu’il commence par une citation du film original (ou du remake, ou du bouquin, enfin une citation quoi) nous rappelant que parfois, la mort, c’est mieux. Dans le contexte d’un film où les morts enterrés dans un endroit particulier reviennent à la vie dans un état loin d’être enviable, on ne peut que sourire finalement en pensant que c’est un peu la même chose pour le film. Mieux ne valait pas déterrer la franchise, la mort parfois, c’est mieux ! Remettons donc un peu de contexte, Simetierre, c’est au départ un livre de Stephen King, puis deux métrages signés Marie Lambert. Un premier fort sympathique, puis un second déjà plus dispensable et avec quelques relans nanars, mais qui a la sympathie d’une large partie du public de par le jeu outrancier de Clancy Brown qui a l’air de s’éclater en shérif psychopathe. Puis vint forcément l’heure du remake, car rien n’y échappe, et qu’avec le retour de la mode des adaptations de Stephen King après le carton de Ça Partie 1 et 2, tout le monde a foncé. Contrairement a beaucoup, je ne déteste pas ce remake. Inoffensif, inutile, mais qui, sur le moment, fait le taf. Même si venant des deux réalisateurs de Starry Eyes, forcément, la déception est immense. Mais voilà que débarque via Paramount + une préquelle. A croire que Paramount va livrer des préquelles de tous ces films via sa chaîne de streaming, après Esther 2. Sauf que là où, même si largement inférieur, Esther 2 faisant le boulot, ce Pet Sematary Bloodlines lui se plante quelque peu. Pire, il cultive les incohérences, autant avec le remake, que l’original ou le livre. La coupable ? Lindsey Anderson Beer, et vous allez bientôt entendre de nouveau parler d’elle, puisque si ici elle écrit ET réalise, elle sera bientôt créditée au scénario du futur nouveau Star Trek (youpi) et du futur live action de Bambi, où on nous annonce vouloir retirer la mort de la mère de Bambi car le public moderne, il n’a plus de couilles. Bon, ici, elle écrit avec Jeff Buhler, que les rares connaisseurs de noms de scénaristes connaissent pour ses débuts prometteurs (Midnight Meat Train, Insanitarium), puis une suite plus désastreuse (Simetierre, Jacob’s Ladder ou encore le dernier The Grudge).
Mais revenons à nos moutons, puisqu’ici, on nous promet une préquelle, des explications sur cette terre maudite, sur ce cimetière, avec une intrigue située en 1969, où l’on pourra retrouver le personnage de Judd, non plus joué par John Lightgow (forcément) mais par Jackson White. Pourquoi pas dans les faits, même si cette manie de vouloir absolument tout expliquer pour rationaliser le mal commence à être énervante. Ironiquement, le film fera alors l’opposé de ce que l’on attendait de lui, à savoir qu’il n’expliquera rien vraiment. Mais ne fera pas mieux pour autant, se contentant de prendre la voie de la redite. En réalité, l’intrigue aurait pu se dérouler 10 ans après le précédent film, 20 ans après, ou juste 3 ans avant, ça n’aurait pas changé grand-chose. De nouveaux personnages, un nouvel animal ressuscité, puis un nouveau personnage ressuscité, des morts, un duel final, pouf rideau, fin. Alors oui, on nous foutera bien quelques flashbacks pour revenir des années en arrière, sur la création de la ville, en mode « les membres fondateurs sont là pour surveiller les lieux », mais au final, ça ne change pas grand-chose. Curiosité par contre, on pourra retrouver au casting la présence de David Duchovny dans un rôle assez consistant (et qui nous ferait presque oublier qu’il avait joué dans l’immonde Black Christmas de 2019), et la présence beaucoup moins consistante de Pam Grier. Et donc, dans les grandes lignes, on en vient à se dire, et bien, tout ça pour ça. Surtout que la « mythologie » instaurée par tous les films précédents, souvent relativement fidèles au livre, part là dans tous les sens. Et quand on veut être une préquelle, ça ajoute un sacré paquet d’incohérences.
On apprend par exemple que pour tuer les revenants, il faut leur tirer dans les yeux. Pourquoi ? Parce que c’est leur faiblesse qu’on nous dit. On l’apprend au bout de 4 films. On apprend aussi que quiconque met les pieds dans le cimetière pour animaux, avant même d’atteindre les terres maudites, entendra des voix qui tenteront de les séduire, de les induire à l’erreur. C’est nouveau tiens, ce n’était pas arrivé non plus dans les films précédents. Et maintenant, ces revenants, ils sont là pour buter tout le monde afin de les enterrer et de les faire revenir aussi. Oui pourquoi pas. En gros, vouloir rajouter du lore, c’est bien, mais encore faut-il que tout cela ait du sens avec le film précédent, encore plus lorsque l’on fait une préquelle, et que le personnage principal du film a un rôle important dans l’original. Mais même sans s’amuser (c’est relatif) à repérer ce genre d’erreurs, le film a du mal à tenir la route. Il utilise encore des clichés vieux de 40 ans, la mise en scène est loin d’être inoubliable (à un plan près, qui est plus dû à l’architecture des lieux qu’à la mise en scène en réalité), le scénario n’est qu’une redite et donc n’est pas bien surprenant, le chat agressif est remplacé par un chien, et le gore se fait même finalement assez timide, un comble pour un film sortant directement en streaming, et donc ayant, de base, une censure plus allégée. Surtout qu’ici, ceux qui reviennent à la vie semblent vouloir à tout prix manger des tripes, et du coup, le plus gros des effets devient répétitif, à coup de ventres explosés. Ceci dit, si ce n’est pas bon, on ne peut pas dire que le métrage soit honteux. Il n’est pas non plus catastrophique, mais en sortant fin 2023, il semble venir d’un lointain passé comme si rien n’avait évolué, et comme si le spectateur n’avait vu aucun film d’horreur en 30 ans. Ce qui est peut-être le cas de la réalisatrice, qui signe donc son premier long métrage. Nul doute que dans peu de temps, on oubliera jusqu’à l’existence du film.
Les plus
En soit, un B movie comme on en voit tant
On a David Duchovny et Pam Grier
Les moins
Une préquelle inutile
Peu de révélations, juste une redite
Assez sage au final
Que d’incohérences et idées saugrenues
En bref : Personne n’avait demandé un nouveau Pet Sematary, il sort dans l’indifférence, et repartira sans doute dans l’indifférence, tant il ne propose rien de nouveau, ni rien de vraiment intéressant.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A B movie like any other in the end ♥ We have David Duchovny and Pam Grier |
⊗ Was it useful? Not many revelations, just the same movie again Clearly soft in fact, nothing really crazy, horrifying, gory So many bad ideas and inconsistencies |
No one asked for a new Pet Sematary, it is released like this on streaming out of nowhere, and is already forgotten, because there is nothing new, nothing really interesting. |