ERASED (僕だけがいない街) de Shimoyama Ten (2017)

ERASED

Titre Original : Boku Dake ga Inai Machi – 僕だけがいない街
2017 – Japon
Genre : Série
Durée : 12 épisodes de 30 minutes
Réalisation : Shimoyama Ten
Scénario : Okubo Tomomi d’après Sanbe Kei

Avec Furukawa Yûki, Kurotani Tomoka, Yuki Moi, Kakihara Rinka, Eguchi Noriko, Totsugi Shigeyuki, Shirasu Jin, Mashima Hidekazu et Yano Masato

Synopsis : Après le meurtre de sa mère, un homme remonte le temps et tente d’empêcher l’enlèvement qui en fut le déclencheur, alors qu’il n’était qu’un enfant.

Mon premier contact avec Erased fut donc avec le long métrage, qui m’avait laissé de marbre. Quelques bonnes idées, évidemment, un concept sympathique, la présence de Fujiwara Tatsuya dans le rôle principal, étonnement sobre pour une fois (il ne boit même pas de bières comme dans Kaiji), mais une seconde partie ratée et très rushée, des personnages pas toujours intéressants… Du coup, ça tombe bien, car ce manga, adapté en animé, a également été adapté en 2017 en série live de 12 épisodes. Opportunité parfaite donc pour voir si avec une durée un poil plus conséquente, six heures donc au total, l’histoire arrivait à se maintenir sur la durée, à développer correctement ses personnages. Le verdict est sans appel arrivé à la fin, désolé Fujiwara, mais la série produite par Netflix est meilleure que ton long métrage. Pourtant, là aussi des défauts il y en a, mais moindres, et les qualités sont bien plus attachantes, faisant de l’œuvre une adaptation sans doute plus proche (trop parfois ?), mais aussi plus intéressante et cohérente. L’histoire reste donc la même. Fujinuma Satoru est un adulte, presque la trentaine, qui rêve de faire des mangas, qui travaille comme livreur de pizza, et qui possède un étrange pouvoir. Lorsque quelque chose horrible est sur le point d’arriver autour de lui, il est renvoyé quelques minutes en arrière pour empêcher ça. L’origine de son pouvoir est toujours inconnue, et son fonctionnement (normalement quelques minutes, mais dans l’intrigue du film il reviendra deux fois 18 ans en arrière) toujours nébuleux, mais dilué au sein d’une série de six heures, ces petits défauts ne dérangent plus vraiment. Après le meurtre de sa mère, et alors que le tueur fait tout pour qu’il ai l’air d’être le coupable, Satoru se retrouve donc propulsé en 1988, lorsqu’il n’était qu’un enfant. A cette époque, une vague d’enlèvements et de meurtres d’enfants avaient lieu, et empêcher finalement ces événements pourraient être la clé pour changer le présent, et donc sa mère.

Après un premier épisode posant les personnages du présent, et finalement donc 25 minutes que le film réalisé l’année précédente respectaient, nous voilà plongé en 1988, dans une petite ville sous la neige, et c’est là qu’Erased au format série trouve sa plus grande force. La partie se déroulant dans le passé, où Satoru va tenter de se rapprocher des élèves qui vont être enlevées fonctionne parfaitement, et si on reprochera encore une fois le côté prévisible de l’identité du tueur, ça fonctionne bien. Cerise sur le gâteau donc, le casting, des enfants, est impeccable, et c’est assez rare pour le souligner, là où souvent, ils en font trop, ou deviennent (pour moi) têtes à claques. Ici non, les différents enfants sont même attachants, et on prend plaisir à suivre leurs aventures, leurs tourments, et les essais de Satoru pour empêcher l’horreur. La mise en scène fonctionne sans en faire des tonnes, la photographie est agréable, la musique discrète est pleine de nostalgie, et non, réellement, pendant cinq ou six épisodes, tant que l’intrigue se déroule dans le passé, Erased fonctionne très bien, prend son temps tout en ne s’éternisant pas inutilement. Le seul reproche que l’on pourrait lui faire serait quelques moments où les personnages se comportent un peu trop comme des personnages animés (ou mangas donc). Car évidemment, ce qui fonctionne en animation ou au format papier ne fonctionne pas forcément en live avec de vrais acteurs, et voir notre grand méchant faire un monologue face à une victime assoupie apparaît du coup comme une facilité s’adressant directement au spectateur plus que comme un élément narratif pertinent. Ces moments sont rares, mais présents. C’est dommage, mais encore une fois, rien de grave, l’ensemble étant très plaisant, certaines scènes malgré tout dures et osées pour ce genre de séries tout publics, et cette partie s’en sort donc très bien.

Puis vint la seconde partie, celle qui me fait dire qu’en effet, le long métrage de 2016 était incroyablement simplifié et rushé, puisque ça n’a presque plus rien à voir en réalité. Et tant mieux, plutôt que de revoir la même chose en plus long, cela m’aura ajouté quelques surprises, même si pour le coup, cette seconde partie me sera par moment apparue comme s’étirant un peu trop, cassant donc le rythme général après une grosse révélation et se posant le temps de deux ou trois épisodes pour se refocaliser sur autre chose. Mais là aussi, nous sommes obligés de constater malgré tout un certain savoir-faire, et surtout une narration fluide qui se suit très bien, même si finalement, quelques raccourcis et donc un ou deux épisodes en moins n’auraient pas été de refus. Ce qui dérange le plus dans cette partie durant bien la moitié de la série malgré tout, ce sera… cette fausse barbe immonde portée par un des personnages, qui se remarque à des kilomètres, sonne totalement faux, et donc attire notre attention dés que ce personnage est présent. Passé cet élément perturbateur mais bien voyant, qui ne choquera pas tout le monde, force est de reconnaître que malgré quelques longueurs, et quelques éléments donc trop typés mangas, bien qu’assez rares, Erased au format série fonctionne très bien et nous tient en haleine durant ses 12 épisodes, sans grosses fausses notes, et avec des personnages attachants, grâce à de bons acteurs.

Les plus

La partie en 1988, très bien
Des personnages travaillés
Les acteurs enfants sont étonnement bons
Une seconde partie détaillée
C’est beau la neige !

Les moins

Les fausses barbes, c’est moins beau
Le coupable, prévisible
Quelques longueurs en seconde partie

En bref : Erased au format série est très prenant, malgré quelques défauts inhérents au genre, et d’autres plus surprenants (la barbe merde !). Mais c’est prenant, parfois touchant (la partie avec les enfants), parfois dur, un poil trop long mais satisfaisant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The 1988 storyline, very good
♥ Some developed characters
♥ The child actors are surprisingly good
♥ The second part is well detailed
♥ Snow, it’s beautiful right?
⊗ Fake beard, it’s less beautiful
⊗ The bad guy, so predictable again
⊗ A bit too long during the second part
Erased as a TV show, it’s interesting, despite a few flaws, some obvious and some weird (the beard damn it!). But it’s good, sometimes touching (the part with the kids), sometimes hard, a bit too long, but satisfying.

2 réflexions sur « ERASED (僕だけがいない街) de Shimoyama Ten (2017) »

  1. Je ne connaissais pas. Mais tiens… c’est le réal de SHINOBI, et d’OTOGIRISO ! Je l’avais complètement perdu de vue après BLOOD (2009).

    1. Roh tu viens de me rappeler de vieux souvenirs en citant BLOOD, j’avais le dvd, enfin j’ai toujours, en France. C’était pas terrible de mémoire, enfin sympa sans plus. Mais du coup…. je n’avais même pas fais gaffe que c’était lui en écrivant la review. Ça explique le côté très sérieux et appliqué de la mise en scène ici.

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