CHASSE À MORT (Death Hunt) de Peter Hunt (1981)

CHASSE À MORT

Titre Original : Death Hunt
1981 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h37
Réalisation : Peter Hunt
Musique : Jerrold Immel
Scénario : Michael Grais et Mark Victor

Avec Charles Bronson, Lee Marvin, Andrew Stevens, Carl Weathers, Ed Lauter, Scott Hylands et Angie Dickerson

Synopsis : 1930, à Aklavik. Un jour, dans ce hameau du Yukon, le trappeur solitaire Albert Johnson sauve un chien qui a été battu par son maître (Hazel) et le soigne chez lui. Hazel porte plainte à la police montée, accusant Johnson d’avoir volé son chien alors que celui-ci a bien été payé. Mais le sergent de la gendarmerie royale, Edgar Millen, ne fait rien. Hazel, accompagné de quelques amis, décide alors de se faire justice et se rend à la cabane de Johnson. Mais le trappeur ne l’entend pas ainsi et en état de légitime défense tue un des compagnons de Hazel. Edgar Millen se voit du coup obligé d’intervenir et accompagné du plaignant, de quelques amis et de son équipe se rend à son tour à la cabane de Johnson. Alors que Millen et Johnson discutent, Hazel et ses amis ouvrent le feu. Johnson riposte à nouveau en état de légitime défense et abat certains d’entre eux. Les survivants tentent alors de déloger Johnson en faisant sauter sa cabane à la dynamite mais il parvient à s’enfuir. Une longue poursuite s’ensuit alors à travers les étendues glacées que Johnson traverse pour chercher à rejoindre l’Alaska afin d’échapper à Millen et à ses hommes ainsi qu’aux chasseurs de primes qui veulent lui faire la peau.

Découverte du jour, Chasse à Mort, ou Death Hunt, réalisé en 1981. Ce qui est étonnant, c’est de savoir que si le film s’inspire d’un fait divers qu’il a apparemment beaucoup changé, le métrage partage des similitudes assez énormes, dans son propos et dans sa construction, avec un film culte de la même époque, mais datant d’un an après : Rambo, ou First Blood. Mais Death Hunt lui n’a pas eu droit au succès, et est aujourd’hui oublié. Un peu dommage pour son réalisateur, Peter Hunt, connu de beaucoup pour avoir réalisé Au Service Secret de sa Majesté des années plus tôt, et qui tourne ici pour la première fois avec Charles Bronson, qu’il retrouvera en 1987 pour la Cannon, en signant le mauvais Protection Rapprochée, qui fut d’ailleurs son dernier métrage. Pour Bronson, Death Hunt est l’occasion de retrouver Lee Marvin, avec qui il avait déjà tourné des années plus tôt, dans Les Douze Salopards. Et donc, Death Hunt, c’est si mauvais que ça, pour être totalement oublié, avoir été un flop à sa sortie et être battu par Rambo sur un postulat similaire ? Et bien étonnement, pas du tout. Son message est certes moins subtil, voire totalement délaissé pour faire place à un pur divertissement, d’où la motivation de l’histoire vraie derrière le film, mais Death Hunt est finalement un métrage solide, divertissant, et bien mené. Il n’est pas marquant, il ne vise jamais plus loin que ce qu’il daigne nous montrer, mais ce n’est déjà pas si mal.

Au Canada dans les années 30, Albert Johnson, trappeur solitaire, arrive en ville, et immédiatement, il est mal vu par les habitants, puisqu’il ridiculise Hazel en sauvant son chien d’un combat de chien illégal qui allait mal tourner pour l’animal. Et par sauver, on veut bien entendu dire prendre soin de l’animal, le soigner, et le payer en plus 200 dollars à son ancien maître. Sauf que voilà, Johnson est immédiatement mal vu, puisqu’il fourre son nez dans les affaires des autres, vit en solitaire, et puis surtout, il n’est pas d’ici. L’histoire et donc le film auraient pu en rester là, sauf que non, la simple présence de Johnson qui s’installe non loin de là, sans embêter personne, dérange, et Hazel va mettre le feu aux poudres, en tentant tout et n’importe quoi, pour provoquer cet étranger, le forcer à utiliser la force, et ainsi avoir une raison de l’abattre. En gros, il se cherche une simple excuse pour assouvir son besoin de violence, clairement. Et comme Bronson, il ne faut pas le faire chier, rien ne se passe comme prévu, et Hazel et ses potes vont très rapidement devoir fuir la queue entre les jambes, et un mort sur les bras. Encore une fois, la leçon aurait pu suffire, sauf que non, avec un mort, tout prend des énormes proportions, et c’est carrément les forces de l’ordre qui vont devoir intervenir, avec l’aide de quelques citoyens ne désirant qu’appuyer sur la gâchette. Face à Bronson, c’est donc Lee Marvin qui représente la loi, et qui doit faire un choix difficile. Oui, il veut arranger la situation, propose à Bronson de se rendre histoire de mettre toute cette affaire au clair, puisqu’il sait clairement qu’Hazel a sa grande part de responsabilité. Mais comme Bronson refuse de se laisser faire, Lee Marvin prend part à la traque, plus pour mettre un terme à ce gros bordel que par conviction.

Le film soulève dans le fond de gros soucis donc. Entre des représentants de la loi qui prennent le chemin de la facilité, les préjugés de pas mal de monde, un Bronson que l’on traque et fait passer pour le méchant alors qu’il a toujours agît par légitime défense. Et pourtant, durant tout le film, on le traque. Et Peter Hunt filme tout ça très bien. Le seul souci c’est qu’en effet, si on le compare au premier Rambo, celui-ci a quelque chose de bien plus viscéral dans sa traque, et un traitement plus humain et psychologique, notamment lors de son final. Ici, c’est simplement l’efficacité et le divertissement qui prime. Ça se remarque dans cette traque, bien fichue, bien filmée, mais qui manque parfois de tension, ou pire, qui parvient à rendre certains événements prévisibles. Dont son final, bien loin de celui de Rambo, mais aussi de l’histoire vraie, pour nous offrir un final que l’on aurait aimé éviter, même si l’on pourrait également y voir un hommage au western. Mais voilà, il manque un côté fataliste à l’œuvre, pour la rendre poignante, tendue. Ici, on sait à l’avance que les personnages avec un bon fond s’en sortiront presque tous, et qu’à l’inverse, les autres payeront. C’est dommage. Mais ça ne rend pas le film mauvais ou honteux. Il lui manque juste un peu de réflexion, mais en soit, nous avons là un film à suspense bien fichu, et bénéficiant en plus d’un excellent casting (outre Bronson et Marvin, on aura Ed Lauter en salopard et Carl Weathers que l’on reverra quelques années plus tard dans Predator), et de beaux décors naturels. Le spectacle est là en tout cas.

Les plus

Un film rondement mené
Très bon casting
Des scènes d’action efficaces
Les vastes montagnes enneigées

Les moins

Classique dans son déroulement, et donc prévisible
Le film ne pousse jamais la réflexion bien loin

En bref : Death Hunt est oublié de nos jours, et on peut le comparer sur bien des points avec Rambo. S’il n’est pas aussi viscéral ou intéressant dans son propos, il demeure un honnête film d’action porté par une équipe qui y croit.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A well made film
♥ Very good cast
♥ Effective action scenes
♥ The snowy mountains
⊗ Classical, and so, predictable
⊗ The film doesn’t do anything with its many leads
Death Hunt is forgotten nowadays, and by many aspects, it looks a lot like First Blood. Not as interesting or good, but it remains a good action flick with a good cast and crew behind it.

2 réflexions sur « CHASSE À MORT (Death Hunt) de Peter Hunt (1981) »

  1. Je ne connaissais pas, ça m’a l’air très recommandable. Par rapport à Rambo, il me semble qu’il manque ici une donnée déterminante qui résonnait bien au-delà du fait divers à l’époque, c’est celle de la guerre du Vietnam. Il s’agissait de laver la honte d’une défaite en sacrifiant un de ses chiens de guerre, en le traquant de manière impitoyable. A l’image du cancer qui avait tué le dernier compagnon de John Rambo, ce dernier devient la tumeur qui ronge l’Amérique, la manifestation musclée de sa mauvaise conscience.

    1. Franchement oui, très sympa, tombé dessus totalement par hasard, et entre le réal et les acteurs, j’ai pas hésité longtemps. Et oui oui bien sûr, au final, le fond n’est pas le même, déjà vu l’époque à laquelle se déroule le film, RAMBO est bien plus moderne et actuel (pour l’époque). Mais ici aussi, il y avait des pistes possibles, mais il fait souvent le choix du (bon) divertissement, simple, efficace, carré.

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